Les derniers événements qu’on observe un peu partout en Afrique, que ce soit au Tchad, au Mali, en Afrique du Sud ou en Centrafrique, n’est que l’expression de la prise de conscience par les masses africaines du rôle trouble que l’élite politique française joue en Afrique depuis des siècles. Ces manifestations des peuples sont plus intéressantes pour tout africain pour plusieurs raisons. Premièrement, ils remettent en question les discours d’Alger et du Burkina du Président Emmanuel Macron, selon lesquels, la colonisation est du passé et que la jeunesse africaine doit regarder devant pour le développement du continent. La domination occidentale est une affaire présente. Ensuite, la lutte pour la souveraineté, bien qu’elle ne soit pas facile, est la condition du développement du continent. Troisièmement, on note une prise de conscience chez la jeunesse africaine. Ce n’est pas du sentiment anti-français. C’est un véritable réveil, une véritable prise de conscience.
Il est vraiment impérieux de marteler qu’il n’y a pas de sentiment anti-français ni au Tchad ni ailleurs en Afrique. Il n’y a pas de sentiment anti français. Les africains, longtemps plongés dans un sommeil comateux par les médias France africains comme RFI, France 24, TV5 Monde et autres comprennent de plus en plus, grâce aux réseaux sociaux et aux médias africains, dont les radios de proximité que la colonisation française et la traite des noirs par l’empire colonial raciste n’ont jamais pris fin.
La question qui revient toujours à l’esprit est : à quand le développement via l’aide de l’étranger? Depuis des décennies, colons et assimilés notamment les pays dits riches ou développés et les organisations internationales (ONU, BM, FMI, OMS et assimilés) sont au secours des États africains, proclamant haut et fort que c’est pour les aider à se développer. Et, l’Afrique ne se développe pas. Soit le continent ne veut pas se développer, soit l’étranger continue de tromper les africains. Alors, pourquoi l’on continue par croire en eux? Pourquoi eux aussi ils se forcent tant à développer l’Afrique? Le comble dans tout cela, est que ni l’un ni l’autre ne veut s’éloigner. Ils (leurs complices dirigeants) font tout pour réchauffer les accords en opérant dans la continuité dans le dos des populations.
La jeunesse africaine comprend enfin que la France est là pour piller et voler les ressources de l’Afrique, bref pour ses propres intérêts et qu’elle use de tous les moyens, y compris les assassinats et le terrorisme pour atteindre ses objectifs. La jeunesse africaine a compris finalement que la pauvreté qui est son sort ultime, que les dictatures politiques sous lesquelles elle ploie ne sont que l’œuvre de cet empire colonial. C’est donc contre la politique française et non les français que les africains s’insurgent aujourd’hui.
Les peuples africains ne demandent que la fin du soutien par l’empire colonial français des dictatures parfois héréditaires en Afrique, la fin de la monnaie néocoloniale nazi qu’est le franc CFA, le départ des troupes militaires de l’empire colonial français présentes sur le sol africain, et le départ des multinationales françaises qui volent et pillent allègrement richesses du continent au profit de l’empire colonial occidental.
Donc, il n’y a aucun sentiment anti-français. C’est une question de vie ou de mort pour la jeunesse africaine qui est en droit d’avoir le même niveau de vie que ses semblables en France, en Europe et partout en occident.
L’histoire a montré comment les tirailleurs africains (sénégalais) ont volé au secours de la France lors de la deuxième guerre mondiale. Ces noirs d’Afrique sont allés sauver les européens blancs mais à la fin comment ont-ils été récompensés Pire la France a eu honte et à chercher à effacer leur l’histoire. Aujourd’hui qu’il faut un retour de l’ascenseur, les forces européennes s’érigent en armée d’occupation. Les peuples noirs en tirent des leçons. Il ne faut pas instrumentaliser la misère des africains.
Pour la question malienne, c’est clair que la lutte pour la souveraineté est une composante essentielle de la démocratie. Les deux concepts ne s’opposent pas. Si les burkinabè ont choisi 3 ans et les Guinéen 5 ans pour une transition militaire, c’est l’expression de la souveraineté.
Sinon, il y a toujours une rationalité qui se déploie dans l’histoire malgré ses aspects irrationnels. Ce désordre apparent auquel l’on assiste exprime une éclosion progressive d’un nouvel ordre mondial, dont certains parmi nous seront les heureux témoins. Le multipartisme est condition de paix et d’équilibre. Le monde n’a pas intérêt d’avoir un seul maître qui dispose de l’humanité comme il le souhaite.
Bref ces manifestations en Afrique sont contre l’élite politique, économique et financière française et non contre le peuple français.

Affaire du fils Yves LE DRIAN convoqué par la justice malienne pour conflit d’intérêt dans l’attribution du marché de production du passeport au Mali, le fils de Biden qui a été évoqué au début de la guerre en Ukraine. Par le passé les fils de François Mitterrand, Louis Michel …
La preuve, les français qui vivent au Tchad, Mali, Burkina Faso ou partout en Afrique sont les bienvenus et ils y vivent paisiblement. On pourrait donc parler de sentiment anti français, le jour où l’Afrique deviendrait un continent où il ne fait pas bon d’être français. On n’en est pas encore là.
Il faut plutôt rendre hommage aux sœurs noires américaines sauvagement assassinées à Buffalo aux États-Unis, par un suprématiste blanc. C’est un acte raciste comme toujours aux États-Unis qu’ils ont voulu cacher derrière la haine des femmes. C’est la haine contre les noires car toutes les 11 femmes tuées sont des noires. Ainsi va la plus grande démocratie civilisée au monde que sont les États-Unis, qui veulent donner des leçons de morale à la planète entière, et surtout à la Russie en ces moments.
La non-reconduction de Jean-Yves Le Drian et Florence Parly dans le gouvernement d’Elisabeth Borne est une victoire d’étape dans la dernière guerre de communication relative à l’occupation française en Afrique.
Les perspectives sont multiples. Primo, la politique africaine doit capitaliser cette prise de conscience chez la jeunesse africaine. En suite la conquête de la souveraineté doit être panafricaine. Tercio, travailler au monde multipolaire. Repenser la démocratie et le développement en Afrique qui doivent tenir compte des attentes des africains. Enfin, inscrire la politique dans les valeurs civilisationnelles endogènes en Afrique.
La Rédaction