Comprendre et surtout expliquer pourquoi la démocratie sénégalaise va à un rythme qualitatif, alors qu’ailleurs dans l’Union monétaire ouest africaine et en Afrique centrale les tenants du pouvoir prennent des libertés avec les mœurs et pratiques démocratiques, nécessitent un exercice subtil un brin partisan.
Les lignes qui suivent abordent les moteurs de croissance de la démocratie à la sénégalaise que sont apparemment une culture du verbe et de ressources humaines distinctives, une quête absolue de respect des droits humains par les tenants du pouvoir, une animation de la vie publique de grande qualité, des visages publics du Sénégal diversifiés, une longue présence de la France des principes et valeurs humaines qui rassemblent (liberté, égalité et fraternité) et enfin, des processus électoraux de plus en plus consensuels et transparents.
Culture du verbe et de ressources humaines distinctives
Le Président Léopold Sédar Senghor a promu l’excellence et les lettres à travers l’éducation scolaire poussée de l’élite au sommet de l’État. Cette culture de l’excellence, antérieure à l’indépendance du pays, est restée encrée dans la politique de l’éducation nationale et culturelle sénégalaise ; à ce jour, les différents régimes continuent d’organiser, sans népotisme, ni tribalisme, ni clientélisme, des concours d’excellence au niveau national pour les élèves des lycées donnant droit à diverses bourses d’études dans des écoles et universités prestigieuses à l’étranger. La rentrée des cours et tribunaux est aussi un moment d’excellence par la qualité des orateurs et des discours, en particulier du temps du juge émérite Kéba Mbaye. Les prises de position publique des politiciens et de leurs griots le sont également etc. À y regarder de près, les joutes électorales ou inter et intra partis politiques au Sénégal ainsi que les modes d’animation de la vie publique sont des formes subtiles de quête d’excellence pour disposer de citoyens qu’il faut à la place qu’il faut. Ces types de compétition intellectuelle et culturelle restent facilités au sein de la société sénégalaise par une tradition séculaire qui valorise le verbe et célèbre l’humain via les griots. Le sénégalais s’exprime ordinairement mieux par la parole que par le bâton, fait habituellement preuve d’humanité que de violence et cultive davantage le consensus que les différends.
Le système éducatif, culturel et politique sénégalais produit des ressources humaines distinctives. Il n’y a pas que dans la fonction de Chef de l’État que le citoyen excelle ou est distingué au Sénégal. Dans ce sillage, le premier et le second président de la république, en substance Senghor et Diouf, ont su prouver leur capacité à impulser sans complexe la promotion de leurs compatriotes vers les plus hautes strates de reconnaissances internationales, sans obligation d’allégeance clientéliste de la part des promus. Une fois hors du microcosme politique et débarrassés de la casquette de Chef de l’État, ils ont également montré leur aptitude à s’occuper autrement. Sédar Senghor est entré à l’Académie française et Abdou Diouf a pris les rênes du Secrétariat général de la Francophonie.
Que de reconnaissances internationales à l’endroit des ressources humaines sénégalaises dans moult domaines ! Recherche avec Cheikh Anta Diop, Droit et Sport avec Kéba Mbaye (Cour Internationale de Justice, Comité International Olympique et Tribunal
Arbitral du Sport), Culture avec Amadou-Mahtar M’bow (Unesco), Youssou Ndour (méga star de la chanson) ou encore Ousmane Sow Huchard (Sculpteur), Olympisme avec Lamine Diack (Association internationale des fédérations d’athlétisme, CIO), Cinéma avec Ousmane Sembène, Djibril Diop Mambety, Safi Faye ou encore Mati
Diop de la jeune génération, Football avec le double ballon d’or africain Elhadji Diouf et l’Équipe nationale quart de finaliste à la coupe du monde de 2002, Agriculture avec Jacques Diouf (FAO, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), Développement industriel avec Louis Alexandrenne (ONUDI, Organisation des Nations Unies pour le développement industriel), Banque centrale avec Daniel Cabou, numéro deux, premier et dernier africain directeur général adjoint de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) sous un directeur général français, prélude à l’africanisation, au changement de dénomination de directeur général en gouverneur, à l’arrivée du premier gouverneur africain et ivoirien Abdoulaye Fadiga et la mise en œuvre de réformes majeures des instances et institutions émettrices et gestionnaires du franc CFA de l’Afrique de l’ouest, Finance avec Babacar Ndiaye (Banque Africaine de Développement), Transport aérien avec Cheikh Fall (Air Afrique), Philosophie avec Souleymane Bachir Diagne, Littérature avec, outre
Senghor, Cheikh Amidou Kane (Grand prix littéraire d’Afrique noire), Birago Diop, Mariama Bâ, Aminata Sow Fall (Grand prix littéraire d’Afrique noire, présélectionnée deux fois par le jury du prix Goncourt), Boubacar Boris Diop (Prix Neustadt doublé de félicitations du Président Macky Sall), Abdoulaye Sadji, David Diop (Booker Prize international), Marie Ndiaye (Prix Goncourt), Mohamed Mbougar Sarr (Prix
Goncourt), de grosses signatures et une liste interminable d’auteurs à succès, etc. À tous ceux-ci, s’ajoutent bien d’autres positionnements qui distinguent des compétences sénégalaises dans des institutions prestigieuses comme le Groupe de la Banque Mondiale, l’Organisation des Nations Unies (Onu) en qualité de Secrétaire général adjoint, Chef de Mission de l’Onu, Représentant spécial du Secrétaire Général, Conseiller militaire etc.
Tant de reconnaissances hors des frontières nationales serait difficilement possible sans vision, compétence et crédibilité des leaders politiques de premier plan, inclusifs de ceux qui se succèdent dans le fauteuil de
président de la république, ou sans des marqueurs comme un environnement socio-politique porté par des acteurs de la vie publique comptables de gouvernance dépourvue de controverse.
De ce qui précède, les parcours et promotions népotiques sur les modèles d’enfants d’ex chefs de l’état ou d’ex ministres présents au sommet de l’État de manière dynastique, tel que notoirement construit au Togo, relèvent de curiosités politiques au Sénégal. Le seul cas, de notoriété publique et suffisamment tourné en dérision en son temps, est celui de l’ex président Abdoulaye Wade qui ne tarissait pas d’éloges en Conseil des Ministres sur son fils unique et de flagorneries sur lui dans les arcanes de la république après l’avoir promu super ministre ; Wade président de la république échoua d’en faire un leader politique présidentiable, même au sein de son propre parti qui connut de nombreuses défections conséquentes de coleader, puis manqua de le mettre à l’abri d’affaires délictueuses et de la justice et finalement, fut défait lui-même dans les urnes.
Il est rare que des sortis de nulle part aient un positionnement favorable sur l’échiquier politique ou au sein du gouvernement ou assument de hautes fonctions républicaines, juste comme conséquence d’un passe-droit clientéliste ou népotique.
Respect des droits de l’homme
Le Sénégal demeure au fil des mandats présidentiels un pays grosso modo vertueux en matière de respect des droits humains, quoi qu’on constate et en dépit des tâches indélébiles que constituent l’ostracisation de Mamadou Dia en 1963 par le régime de Senghor et l’assassinat non résolu du vice-président du Conseil constitutionnel Maitre Babacar Sèye en 1993, sous le Président Abdou Diouf, à l’issue duquel notamment Maitre Abdoulaye Wade et son épouse furent accusés de complicité d’assassinat et d’atteinte à la sûreté de l’État mais laissés en liberté au plus fort de tumultueuses élections législatives.
Au Président Senghor, fut reprochée la seule dérive autocratique majeure du modèle sénégalais de gouvernance des affaires publiques, avec le limogeage puis la condamnation à perpétuité en 1963 de Mamadou Dia son Premier Ministre accusé de tentative de coup d’état civil ; Mamadou Dia fut gracié et libéré en 1974, puis amnistié en 1976 peu avant le rétablissement la même année du multipartisme au Sénégal par Senghor son “bourreau”. Des personnalités de renom sont intervenues en vain contre l’incarcération de Mamadou Dia, notamment le Pape Jean 23, l’écrivain Jean-Paul
Sartre, l’homme politique et futur Chef d’État François Mitterrand, les avocats Robert Badinter et Abdoulaye Wade, autre futur Chef d’État, etc. comme pour témoigner de la haute qualité de l’environnement et du sujet politiques au Sénégal, de leurs animateurs et du débat.
Le respect des droits humains semble, à l’observation du cas sénégalais, un préalable majeur à la promotion du multipartisme politique. En effet, dans l’Union monétaire ouest africaine (Umoa) et en Afrique centrale, il est loisible de constater que le multipartisme politique est dévoyé avec ruses et relève de propagandes au service des tenants du pouvoir, partout où les droits humains sont bafoués et parfois de manière grotesque ou bestiale par des Chefs d’État narcissiques aussi incompétents qu’arrogants, corrompus et cyniques. Dans ces républiques négro-africaines, où la gouvernance des affaires publiques est entre des mains prédatrices des principes et règles de démocratie, le multipartisme politique est trop manipulé à des fins inavouées pour constituer un rempart institutionnel contre les coups d’état militaires d’une part et d’autre part, le terrorisme notamment islamiste.
En règle générale, les gouvernants négro-africains francophones promeuvent à tout-va des leurres démocratiques, comme la floraison de partis politiques et de médias privés ou encore un statut officiel de chef de l’opposition ou encore plus subtilement la permanence de consultations électorales etc., mais gardent la main sur des lois liberticides savamment maquillées d’innocence d’une part et d’autre part sur des pratiques répressives violentes, dissuasives d’opinions divergentes. Le Sénégal échappe à ce lugubre constat sinon mortifère désordre : ce qui permet à son multipartisme (mais aussi à ses syndicats) d’être au service des populations et plus audacieux qu’ailleurs dans l’espace Umoa et en Afrique centrale. Animation de grande qualité de la vie publique
La qualité et la diversité du leadership ont certainement joué et jouent au Sénégal en faveur de ce qui précède, à savoir : la réalité du multipartisme politique concomitante au respect des droits humains et inversement. À ce propos, la qualité du leadership pas seulement du premier président de la république que fut Senghor, mais aussi de son premier ministre Mamadou Dia, qui fut un politique tout aussi brillant que son chef Senghor dont il ne partageait pas les choix de politique économique et d’assimilation prononcée à la culture française, et celle de bien d’autres acteurs de la vie publique est foisonnante. Dans ce registre de leaders à valeur d’exemple, peuvent être inscrits pêlemêle : Blaise Diagne à l’époque coloniale et au début du 20e siècle, maire de Dakar et premier africain sous-secrétaire d’état aux colonies et député en France, dont l’aéroport international de Dakar et un prestigieux lycée portent le nom en hommage, des Chefs religieux aimés et respectés comme le Cardinal Hyacinthe Thiandoum, le khalife général des mourides Abdoul Ahad Mbacké et celui des tidjanes Serigne Abdoul Aziz Sy Jr pour ne citer que ceux-ci etc., la liste étant élogieusement longue.
Ce foisonnement de leaders guides politiques, guides religieux ou médiateurs, participe à la consolidation de la paix sociale sur la durée en dépit de la diversité des opinions portées par les partis politiques et les syndicats et la fougue des acteurs qui les animent. Le Sénégal apparait à cet égard assez singulier en étant l’un des rares pays africains francophones où le Chef de l’État, Chef des armées, ne s’acharne pas à écraser tous les pouvoirs, temporels et intemporels, à persécuter ses compatriotes personnes-ressources distinctives ou vis-à-vis nationaux de premier plan ou à réduire au silence ses contradicteurs officiels pour asseoir une totale domination sur le vivre ensemble national ; le Président de la République du Sénégal, en gardien de la Constitution, tient convenablement son rôle dans le respect des forces vives de la nation et laisse les autres, Chefs coutumiers, Chefs religieux, Chefs de parti politique ou de courant de pensée ou de syndicat etc., jouer le leur autant que faire se peut. Il en ressort que les visages publics du Sénégal sont diversifiés et complémentaires.
En peu de mots, l’absolu respect du vis-à-vis, y compris celui dont l’opinion politique diverge du sien, est une richesse assez évidente dans la société sénégalaise. Au Sénégal, “on n’est pas vindicatif” et “la rancune est éphémère” à en juger notamment par le comportement des faiseurs d’opinion et divers responsables, y compris politiques, dans l’espace public. Une fois avoir fini d’en découdre, la vie reprend presque naïvement son cours et les parties en “conflit” se disent “graoul”, au sens de “ce n’est pas grave” en français facile rendu en wolof la langue véhiculaire locale.
Longue présence française
Le Sénégal, ce sont aussi quatre cents ans de présence française depuis l’arrivée des premiers français à l’embouchure du fleuve éponyme ; de plus, ce pays est la plus ancienne colonie africaine de la France. Ce sont par ailleurs des binationaux en grand nombre, issus de sénégalais naturalisés d’office français, conséquence de la politique des quatre communes (Saint-Louis, Dakar, Gorée et Rufisque) selon laquelle qui y était né devenait automatiquement français. À ceux-là, s’ajoutent les binationaux descendants de tirailleurs des deux premières guerres mondiales et ceux de l’immigration toujours vivace en France notamment, sans compter les métis franco-sénégalais socialement visibles etc. Tout ceci n’est pas sans influencer le vécu sociopolitique sénégalais. À titre anecdotique, vingt-deux des vingt-trois joueurs de l’équipe nationale sénégalaise à la coupe du monde de football de 2002 vivaient en France et l’entraineur était français. “An 2000 Dakar comme Paris”, prophétisait le Président Senghor.
L’époque des trois grands courants politiques en France, incarnés par le parti communiste, le parti socialiste et les partis de droite ou capitalistes, fut vécue à peu près pareil au Sénégal où le Président Senghor promut un multipartisme, avant l’appel pro démocratisation de la Baule du Président français Mitterrand, limité à trois partis politiques de trois courants différents : Senghor lui-même pris le leadership du courant socialiste et du Parti Socialiste (PS), Majhemout Diop le leadership du communisme et du Parti Africain de l’Indépendance (PAI) et il ne resta que le courant capitaliste ou libéral comme espace autorisé qu’occupera un peu plus tard Abdoulaye Wade avec son Parti Démocratique Sénégalais (PDS).
Abdou Diouf, premier ministre de Senghor pendant dix ans, succéda à ce dernier comme Chef de l’État et fit sauter totalement le verrou plafonnant officiellement à trois le nombre de partis politiques. Il s’en suivit une floraison incroyable de micros partis, d’envergure souvent limitée à celle de leur fondateur, avant que les réalités du terrain n’imposent un sévère tri sélectif.
La morale et grande leçon est qu’au Sénégal, le multipartisme post indépendance est empreint d’humanité et antérieur à l’appel de la Baule pro démocratie en Afrique du Président François Mitterrand. Il procède d’une démarche délibérée et organisée du premier président de la république Sédar Senghor ; c’est un multipartisme de conviction, organisé et de qualité, porté par de grandes figures de la vie politique sénégalaise à l’opposé du multipartisme de diversion couramment en vigueur dans l’Umoa et en Afrique centrale, dépourvu de toute chance d’alternance politique au sommet de l’État, sauf dans les cas de limitation du nombre de mandat présidentiel, et conséquemment, de toute chance de gestion des affaires publiques selon des visions différentes.
Processus et codes électoraux équitables
Excepté au Sénégal, les partis de l’opposition politique ne se présentent à chance presqu’égale à celle du parti présidentiel, devant les électeurs, dans aucun pays de l’Umoa et d’Afrique centrale ; poussés par les ambitions béates de leur leader, ils font tous de la figuration destinée à crédibiliser un modèle de vie démocratique plombé en permanence par des turpitudes des tenants du pouvoir. Ceux-ci sont assurés de s’octroyer un énième mandat présidentiel, sauf limitation du nombre, et de conserver une majorité hyper absolue au parlement, au besoin à coups d’achats de conscience et de manipulations du code électoral. Pour cause, dans les pays africains francophones hormis le Sénégal, le multipartisme relève d’une arnaque politique du parti présidentiel, endossée par des partis satellites complices et corvéables. En effet, en sus des moyens financiers et non financiers de l’État dont ils disposent sans limitation, les codes et processus électoraux sont si favorables aux tenants du pouvoir que, sauf limitation du nombre de mandat présidentiel, l’opposition n’a en réalité aucune chance de gagner ou du moins, de faire proclamer des résultats en sa faveur.
Au Sénégal, depuis l’époque du Président Abdou Diouf, soit depuis plus de deux décennies, les processus électoraux sont suffisamment transparents et faiblement liberticides d’amont en aval, du bureau de vote jusqu’à la proclamation des résultats en passant par leur compilation. Les tenants du pouvoir n’imposent rien qui ne soit consensuel et en tout cas, qui soit suspect.
Au total, la démocratie sénégalaise et son processus gagnant semblent la conséquence autant de la qualité que du foisonnement des acteurs de la vie publique, temporelle et intemporelle, de la volonté doublée de bonne foi des tenants du pouvoir à toutes les époques de jouer franc jeu, à travers des processus et codes électoraux non partisans mais promoteurs de vie démocratique et certainement en partie, du long cheminement du Sénégal et de ses leaders dans de nombreux domaines avec la France.
« Déconfisquer » paroles & réalité ? Ô corruption, quand tu nous tiens!
L’Afrique dispose certainement de toutes ces richesses du sol et du sous-sol en particulier et naturelles en général, que résument si bien ces statistiques flatteuses auxquelles pourraient être ajoutées des données sur la jeunesse de sa population porteuse d’espérance. Malheureusement, elle regorge aussi à perte de vue de dirigeants de premier plan piteusement narcissiques, irresponsables à bien de points de vue et facilement corruptibles y compris surtout parmi les Chefs dits d’État. L’Afrique en comparaison facile à la Chine n’a ni Confucius, ni Mao, mais en lieu et place, produit énormément de prédateurs de progrès social.
Tant que le sujet de la corruption passive et active, prioritairement des Chefs d’État négro-africains et de leurs proches, ne sera pas pris à bras-le-corps et sans langue de bois, il ne faudrait rien attendre de vertueux des politiques macroéconomiques, y compris celles élaborées par le Fonds Monétaire International (FMI), ni rêver de progrès social. En effet, la corruption est source de grandes déperditions du produit intérieur brut (PIB).
La corruption facile des Chefs d’État négro-africains et de leurs proches, doublée parfois d’une vie privée dissolue et d’un train de vie outrancier là où la pauvreté et les marqueurs de pauvreté sont légion, constitue encore en 2022 le vrai handicap au progrès social et à l’émergence de leaders à valeur d’exemple.
Vilévo DEVO