Le Togo exporte des fruits et légumes principalement vers le marché européen. Ces produits sont entre autres des ananas frais (2800 tonnes d’ananas en 2017) et des légumes feuilles frais (1800 tonnes en 2017) Cependant, le pays est confronté à de nombreuses interceptions liées à la présence d’organismes nuisibles notamment les mouches blanches, les mouches de fruits, la chenille légionnaire d’automne etc. dans les colis de fruits et légumes frais, détectés à l’arrivée des produits en Europe. Au total, 47 notifications reçues au cours de l’année 2021 en cours. La situation est inquiétante ! Face à ces perturbations, les acteurs de la filière ont réagi le plus vite possible. La Direction de la protection des végétaux (DPV) a mis en place un plan d’action appuyé par les partenaires techniques et financiers dont la GIZ et le Comité de Liaison Europe Afrique Caraïbe Pacifique (COLEACP) pour résoudre ces problèmes liés à la chaîne de valeur. Dans la mise en œuvre de ce plan en collaboration avec la GIZ-ProDRA, les exportateurs de fruits et légumes ont été formés tout au long de l’année 2021. Les formations sont axées sur les renforcements de capacités sur différentes thématiques afin de mieux outiller ces derniers à répondre aux exigences de la réglementation en matière de santé des plantes (règlement (UE) 2016/2031), entrée en vigueur depuis décembre 2019. Aux termes des activités menées, la formation des maraîchers associés sur la protection des cultures, l’utilisation rationnelle des pesticides agricoles. La formation et le suivi accompagnement des exportateurs sur les principes et le processus de déroulement de l’auto inspection. La formation du personnel sur les bonnes pratiques d’hygiène et enfin la formation des exportateurs sur les principes de base de mise en place de la traçabilité. Les activités ainsi réalisées, place au bilan !

Bilan satisfaisant malgré tout !
L’ensemble des acteurs (exportateurs, partenaires techniques et financiers) sont en conclave à Lomé pour faire le bilan de l’exercice 2021 et dégager les recommandations et perspectives pour l’année 2022. A en croire la responsable de la filière légume à la DPV, le nombre d’interceptions a considérablement diminué après les formations. «Pour l’année 2022, nous voulons aller même jusqu’à 0 notification. Nous souhaiterions que nos partenaires la GIZ et le COLEACP continuent de former les exportateurs pour qu’ils maîtrisent ces organismes nuisibles afin d’arriver effectivement à 0 notification», témoigne Victoire Afi Dawonou, responsable de la filière légume à la DPV. Selon le président de l’Association des Producteurs, Transformateurs et Exportateurs de Légumes et Fruits du Togo (APROTELF), les formations de renforcement de capacité ont permis aux acteurs du secteur de mieux connaître la gestion des nuisibles dans les légumes feuilles exportés. « Quand on fait une petite comparaison des notifications d’interceptions de l’année 2020 et l’année 2021, au niveau de chaque société, les chiffres sont en baisse. Ce qui voudrait dire que les résultats sont bons, les formations en renforcement de capacité ont porté leurs fruits », note Gilbert Yao Kpati, président de l’APROTELF. Son association entend continuer le travail dans cette dynamique et surtout sur la traçabilité des produits exportés vers l’Union européenne. Dans ce cadre, la GIZ projette de donner une formation sur la traçabilité afin qu’ils puissent être en mesure de faire le suivi des produits qu’ils exportent. Une application mobile est aussi en cours d’élaboration pour faciliter la traçabilité des produits exportés.
La rédaction