« TOGO-PRESSE », grand quotidien national d’information est un journal qui appartient à l’Etat, une Société Anonyme étatique. Même, à l’heure où tous les journaux nationaux des pays voisins paraissent en couleur, « TOGO-PRESSE », ce quotidien vieux de plus de 60 ans, continue de paraitre toujours en blanc-noir et en très mauvaise qualité comme à l’époque des télévisions à écran blanc-noir. A l’ère actuelle du numérique, qu’est-ce qui manque vraiment à ce journal ? Est-ce le personnel technique qualifié ? Est-ce un problème de matériels ou le manque de volonté de la direction de cet organe de référence ? L’actuelle ministre de la Communication, des Médias, Porte-parole du gouvernement, Mme Florence Yawa Ahofa Kouigan, une « parfaite perfectionniste », doit se réveiller par rapport à cette situation, pour ne serait-ce que changer la physionomie de ce journal dont l’impression détint même le président de la république, connu pour son sens du style.
Avec l’évolution des technologies de l’information et de la communication, la presse écrite a pris beaucoup d’envergure. Les recherches sont plus facilitées et la présentation des journaux s’est nettement améliorée. Fort de cela, plusieurs journaux nationaux et même des journaux privés sont imprimés en couleur pour mieux accrocher le lecteur. Cependant, jusqu’à ce jour, le grand quotidien national « TOGO-PRESSE » n’a pas suivi cette tendance évolutionniste et est resté inchangé. En effet, tout le journal et même la « Une » est tirée en blanc et noir, avec des photos, des fois, qui manquent de qualité.
Par contre, si l’on prend les journaux nationaux des pays voisins comme « La Nation », le quotidien national de la République du Bénin, « Sidwaya » du Burkina Faso et bien d’autres journaux nationaux en Afrique, ceux-ci sont tirés en couleur. Nul n’ignore l’impact qu’un journal en couleur a sur le lecteur.
Pourquoi « TOGO-PRESSE » peine-t-il à tirer en couleur ?
Selon nos observations, le quotidien dispose d’un personnel compétent et expérimenté. Ce personnel arrive même à faire des miracles avec des machines, datant de la naissance du journal et qui ne répondent plus véritablement. Les pièces de rechanges sont introuvables sur le marché et il faut faire appel à des artisans pour bricoler les pièces. Alors pour tirer le journal, il faut nécessairement que certains agents soutiennent la machine durant des heures, afin d’obtenir un meilleur produit. Sinon c’est la catastrophe. On se rappelle bien de cet accident survenu en 2023 sur le machiniste Dao Egbaré dont la main a été broyée par cette vieille machine de marque Cressot Loire, acquise le 12 décembre 1981 soit 44 années d’utilisation, avec impression uniquement blanc et noir donc pas en couleur.
C’est cette machine d’impression du quotidien national « TOGO PRESSE ». En plus, il faut se rendre dans les ateliers, où les techniciens souffrent énormément pour réaliser de bons produits en raison de la mauvaise qualité du matériel (plaques, films, papiers et autres). L’exemple palpable est la nature du papier sur lequel est imprimé le GRAND QUOTIDIEN NATIONAL. Les encres utilisées dégagent une telle odeur qu’on se croirait dans une usine de fabrication de produit pour tuer. Sachant bien évidemment que ces encres d’imprimerie sont classées toxiques et cancérigènes surtout lorsqu’il s’agit des intrants de vieilles machines.
Ainsi donc, le renouvellement des équipements s’impose d’une manière criarde à l’EDITOGO, qui jadis, était réputé dans la production de divers manuels scolaires pour approvisionner les boutiques de la LUMUSCO et même dans la production des tickets de carburant. Aujourd’hui, EDITOGO ne produit même plus de simples cahiers d’écoliers. L’imprimerie ne subsiste que de nom.
Nonobstant la vétusté du matériel technique, subsiste le problème de connexion Internet. Pendant que des bistros, cafétéria « Diallo », les domiciles privés (…) disposent de connexion Internet et du Wifi, la première industrie de presse togolaise semble totalement déconnectée des civilisations. Certes la direction générale faisait l’effort de maintenir le service Internet dans la boîte, mais depuis le programme e-gouvernement, tout est tombé à l’eau. Soit le journaliste qui va en reportage se rend à la rédaction pour rendre son papier en document physique ou il s’arrange avec la hiérarchie ou un collègue pour une transmission par WhatsApp… Ceci pose avec acuité la problématique de la messagerie au sein de cette rédaction de « TOGO-PRESSE ».
Beaucoup de choses doivent impérativement changer, surtout dans le domaine des infrastructures et le management. Le directeur général, Remy Banafey Assih est admis à la retraite depuis presqu’un quart de siècle, le Conseil d’Administration (CA) est une reconduction tacite et illégale depuis l’année 2013. Tous les membres de ce CA avaient pris fonction le 12 décembre 1996 donc plus de 26 ans d’exercice. Pis encore, sur les six (06) membres du CA, seule la moitié soit trois (03) sont encore en vie, mais totalement inactifs, son président n’est autre que M. Woamede Tétévi Kokou. C’est ce CA, en totale violation avec l’article 420 de l’OHADA : « La durée du mandat des administrateurs est fixée librement par les statuts sans pouvoir excéder six (06) ans en cas de nomination en cours de vie sociale et deux (02) ans, en cas de désignation par les statuts ou par l’assemblée générale constitutive », qui a survécu aux différents ministres dont Professeur Akodah Ayewouadan et son audit stratégique dont les résultats sont dans les poubelles.
Nous interpelons donc la ministre en charge de la Communication et des Médias, pour aider à redorer le blason de cette « grande Maison d’édition ». Mais semblerait-il que depuis sa nomination comme ministre de tutelle, Mme Florence Yawa Ahofa Kouigan n’a jamais mis les pieds à l’EDITOGO qui se situe à environ 5 minutes de marche de son cabinet. Et pourtant, elle a déjà visité tous les autres organes étatiques et procédé à la nomination de nouveaux directeurs. A-t-elle peur de se faire virer aussi ?
A suivre…
La Rédaction
« TAMPA EXPRESS » numéro 0070 du 19 février 2025
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Very interesting topic, appreciate it for putting up.