Cet élevage est certes exigeant mais la rentabilité est confirmée par les éleveurs qui témoignent pour la plupart que la viande des porcs est bel et bien consommée au Togo et le marché existe.
Une seule tête peut avoisiner 50 mille F.CFA et plus. Ça donne envie d’essayer n’est-ce-pas ? Certains n’hésitent pas à qualifier cet élevage de caisse d’épargne. Mais attention, il y a des bonnes pratiques à respecter.
En s’appuyant sur les travaux du bureau de la FAO-Togo, agridigitale.net partage avec vous quelques enseignements clés tirés du Guide de bonnes pratiques d’élevage, de transport, de commercialisation et d’abattage des porcs.
Il faut d’emblée retenir que la qualité de l’élevage de porc est donc essentielle pour assurer un produit fini qui répond au besoin des consommateurs en matière de sécurité alimentaire.
Bon choix du site
Les bonnes pratiques d’élevage des porcs impliquent un bon choix du site, un logement adapté, une alimentation adéquate et un bon abreuvement, des soins sanitaires optimaux et efficaces, un bon contrôle de la reproduction.
Pour construire une bonne porcherie, il faut choisir un site d’accès facile, isolé des agglomérations, et non inondable. Ne pas être trop proche d’une rivière.
La porcherie doit tenir compte des enclos des animaux, le magasin de stockage de l’aliment et du matériel et aussi du logement du personnel.
Elle doit être implantée perpendiculairement aux vents dominants pour faciliter l’aération des animaux.
L’alimentation
L’alimentation est très coûteuse dans le processus de l’élevage. Elle représente 60 à 80% du coût de production et peut être composée par le son de riz, les cossettes de manioc, le maïs, les tourteaux de soja ou encore de palmiste.
Race locale de préférence
Au Togo, plusieurs races de porcs sont élevées dont la race locale et certaines races importées et les produits issus de leurs croisements. On distingue entre autres le porc de race locale, Large white, Land race, Piétrain, Duroc, Berkshire, etc.
En fonction de la race de porc dont dispose l’éleveur, l’élevage peut lui être rentable en termes de reproduction, du poids de l’animal etc. Mais l’aspect fondamentale c’est l’hygiène et la santé du porc pour prévenir les maladies de cheptel dans les loges.
L’hygiène à respecter
L’hygiène consiste à faire le nettoyage, la désinfection, la prophylaxie, l’assainissement et l’évacuation des eaux souillées dans les enclos.
Les maladies parasitaires sont responsables de beaucoup de pertes directes et indirectes au sein d’un élevage porcin.
La principale parasitose externe du porc est la gale. Elle se manifeste par des démangeaisons violentes, incontrôlables et par la formation de croûtes sur la peau.
La gale porcine peut être traitée par un acaricide. Mais il existe encore plusieurs maladies internes qui peuvent être prévenues grâce aux bonnes pratiques d’alimentation et d’hygiène.
Transport des porcs
Souvent dans les milieux ruraux, le transport des porcs vers le marché ou les collecteurs ne respectent pas les normes de sécurité animale.
Les animaux sont attachés avec des cordes sur le vélo ou la moto. Dans ces conditions, l’animal n’est pas en sécurité. Le transport de porcs des fermes reculées vers les collecteurs peut se faire par le moyen des tricycles ou camionnette sur de petites distances.
De ces collecteurs vers les abattoirs, le transport nécessite une bétaillère qui remplit les bonnes conditions de transport des porcs. Le respect du bien-être animal doit être pris en compte.
Commercialisation des porcs
La commercialisation du porc est de nos jours une activité qui implique plusieurs acteurs. Elle est devenue une activité à part entière réalisée par des professionnels.
On distingue des collecteurs primaires et des grossistes. Les collecteurs primaires achètent les porcs auprès des éleveurs particuliers et revendent aux grossistes ou au marché.
Quant aux grossistes, ils ont assez de moyens financiers pour acheter les porcs en quantité. Dans tous les cas, cette activité doit se faire dans les règles de l’harmonisation des prix, de contractualisation avec les producteurs et d’hygiène des animaux.
Abattage du porc
Pour avoir une viande de qualité, l’abattage du porc se fait sous la supervision d’un agent vétérinaire habileté à faire l’inspection.
Cette inspection de l’animal se fait d’abord avant l’abattage sur pied dans un enclos respectant certaines conditions et ensuite sur la viande pour statuer si cette dernière pourrait être consommée sans danger.
L’abattage doit se faire dans un abattoir privé ou public qui respecte les normes de l’abattage. Toutes les étapes du processus concourent à l’obtention d’un produit fini de qualité qu’est la viande de porc.
En résumé selon la FAO, la promotion des espèces à cycle de reproduction court tel que le porc peut contribuer à réduire le déficit en production carnée du Togo.
Les chenilles font paniquer les agriculteurs de Kara
Les chenilles légionnaires d’automne ont pris d’assaut certaines plantations dans la région de la Kara (420 km de Lomé) laissant les agriculteurs impuissants face à la destruction de leurs champs de maïs.
A Kpinzindè et à Dankpen, deux localités de la région (nord-Togo), les agriculteurs ont témoigné le calvaire enduré depuis quelques jours après avoir constaté la présence de ces insectes ravageurs.
“Ces chenilles mangent jusqu’à l’intérieur de la tige de maïs”, témoigne à agridigitale.net, Essozimna, agriculteur dans la ville de Kara.
“Nous sommes sur un demi hectare, l’attaque a pris presque tout le champ et la croissance du maïs commence par prendre un coup. Nous n’avons jusqu’à présent utilisé aucun produit phytosanitaire car il nous faut prendre des précautions afin de trouver le bon produit pour ne pas causer d’autres dégâts”, ajoute-t-il.
Pour nombre de producteurs, cette attaque des chenilles serait due à l’irrégularité des pluies dans la région. Certaines localités sont plus arrosées que d’autres.
“Les dégâts continuent et nous voyons des chenilles qui bouffent à l’intérieur de la tige. L’attaque de la chenille est importante et il va nous falloir trouver une solution rapide”, lancent-ils.
A Kantè et Kpinzindè, les agriculteurs déplorent cette irrégularité de pluies depuis le démarrage de la campagne agricole. Ils soulignent que c’est seulement la semaine dernière que les choses ont l’air de s’améliorer.
En attendant de trouver des solutions efficaces pour repousser ces chenilles, ils espèrent tous que la régularité des pluies pourrait être l’antidote contre ces attaques des chenilles qui font mal, très mal.