Tabaski 2023 a tenu toutes ses promesses malgré la flambée des prix

Tabaski 2023 a tenu toutes ses promesses malgré la flambée des prix

La Tabaski est une fête musulmane qui fait le plus souvent appel à l’esprit de partage, d’amour et de fraternité. Elle réunit, la plupart du temps, les membres d’une famille les obligeant à taire leurs rancœurs pour un seul but…prier ensemble pour la santé, la paix, le bonheur, la prospérité, la protection divine, etc. Bref, c’est l’image d’une nouvelle année (1^ier Janvier) où tous les musulmans présentent des vœux à leurs familles, parents, amis et alliés. Elle est fêtée deux mois et dix jours après la fête du Ramadan. Pour l’édition de cette année, malgré la cherté de la vie, les fidèles d’Allah n’ont pas lésiné sur les moyens pour rendre la fête belle.

L’Aïd al-Adha ou Aïd el-Kebir, est l’accomplissement du cinquième pilier de l’Islam. Cette fête est l’une des plus importantes dans la religion musulmane. Elle est encore appelée Tabaski dans les pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale et Ghorban en Iran et en Afghanistan. Pendant la période de célébration de cette fête, les musulmans qui ont les moyens partent en pèlerinage à la Mecque, en Arabie Saoudite.

Tabaski au Togo, un bœuf vendu à plus de deux millions (2 000 000) FCFA

La Tabaski ou encore « Fête du mouton » est surtout, une fête de retrouvailles. Elle fait revenir, auprès de leurs parents, les fils et filles résidants dans les grandes villes du pays, ainsi que ceux qui vivent dans la diaspora. Les paysans qui, par rapport à leurs activités se sont éloignés de leurs maisons toute l’année, reviennent également au bercail pour la fête. Symboliquement, elle est comme AGBOGBOZAN (dans le Haho), YÈKE YÈKE (dans les Lacs), YABIÈ (…), EVALA (dans la Kozah) D’PONTR/N’NIDAK (dans le Bassar) ou la Pâques chez les Chrétiens. Donc, c’est une fête à laquelle s’identifient les convertis à l’islam (ou pas) à l’instar des peuples TEM.

La Tabaski n’appartient plus aux musulmans seulement. Elle est une fête qui se retrouve dans tous les cœurs comme ne l’est la fête nationale du Togo (27 avril) chez le togolais lambda. L’Aïd el-Kebir est principalement une fête du sacrifice. Durant sa célébration, les adeptes d’Allah immolent, dans un climat de prières islamiques et d’incantations…volailles, moutons et mêmes des bœufs.

Pour cette édition 2023, on dirait que les vendeurs ont tablé sur leur bétail pour se remplir les poches.

Au Sénégal où sont sacrifiés plus de 810 mille béliers, le prix moyen d’un mouton est passé de 80 000 à 140 000 F CFA (EUR 120 à EUR 215) et les plus dodus sont parfois au-delà de 300 000 FCFA (EUR 457). En Côte d’Ivoire où plus de 125 mille moutons ont été mis en vente, le prix du « Ladoum » ou du « Balmi » varie selon la taille, le poids, l’âge et la forme des cornes. Ces prix peuvent osciller entre 100 000 FCFA et 500 000 FCFA (EUR 150 et 760).

Au Togo également, c’était un véritable casse-tête pour les familles musulmanes car, les prix étaient presque identiques à ceux pratiqués au Sénégal, notamment entre 80 000 FCFA (EUR 121,96) et 300 000 FCFA, voir même 500 000 FCFA pour les béliers. Pour ceux qui ont un peu plus de moyens, il fallait ajouter au bélier un bœuf, afin de satisfaire tous les proches parents et amis.

Deux connaissances, au cours d’une discussion informelle, ont confié, pour l’un qu’il a acheté, lors de la célébration de cette fête, un bélier pour ses parents à 800 000 FCFA (EUR 1 219,59). Et l’autre de renchérir que pour faire cadeaux à un bienfaiteur déboursé une bagatelle de 1 200 000 FCFA (EUR 1 829,39).

Le confrère Sam Djobo du journal « L’Éveil de la Nation », un musulman praticien nous a également confié avoir vu sur le marché togolais, des bœufs, dont les prix de vente excèdent deux millions de Francs CFA soit trois mille Euros et plus.

Malgré ce contexte difficile de vie chère, l’avant-veille « j’ai personnellement aperçu un Père de famille à Lomé, papa de jumeaux revenir en taxi à domicile avec deux béliers dans le coffre. Il sort avec le taximan qui soulève le capot et débarque les deux bêtes à terre devant sa famille sortie de la cour commune pour les accueillir. L’une des bêtes débarquées au sol n’a pu se tenir debout. Semble-t-il qu’elle a rendu l’âme. L’animal mort a été réembarqué pour faire le chemin retour du quartier Tokoin Doumasséssé vers le marché de bétail de Zongo. J’étais encore présent à son retour mais cette fois en Zem et seul… », nous a confié P. Aklikokou.

Faisant un retour dans ses souvenirs d’enfance à Malfakassa (Une banlieue dans la Préfecture de Bassar), Docteur Ernest Morou, raconte avec nostalgie que : la Tabaski est un le jour d’abondance alimentaire, de générosité, de partage et de danses dans tous les quartiers. C’était il y a plus de 60 ans de cela. L’esprit de la Tabaski, transcendant toutes les croyances, devient un événement œcuménique. Au-delà de la dimension religieuse, elle représente d’importants enjeux économiques, sociaux et symboliques.

Bref, l’Aïd al-Adha est un événement joyeux célébré par les musulmans du monde entier. Pendant cette fête, les fidèles de Mohamed abattent le bétail et distribuent de la viande aux pauvres, parents, voisins et amis. Cette fête religieuse rappelle la soumission d’Ibrahim à Dieu, lorsque celui-ci lui demande de sacrifier son fils, Ismaël pour lui prouver sa foi.

J’espère que vous avez eu votre bélier !

La Rédaction