Après la pression fiscale de Gnassingbé Eyadema de 1980-1990, c’est le tour de Faure pour faire saigner les populations
La ville de Sokodé et ses environs sont désormais la cible de braquages de tous genres. Nonobstant la vague de répression que la zone a connu au déclanchement de la contestation politique du PNP et son Leader Tikpi Salifou Atchadam depuis août 2017, marqué par l’état de siège politique et les confinements liés à la pandémie à coronavirus. Mais depuis le début de ce 2e trimestre, c’est le moment choisi par la soldatesque de l’Office Togolais des Recettes (OTR) conduite par son le Chef Division des Impôts Tiou A. Bawobadi pour engager une répression fiscale sans précédent contre les agents économiques du milieu. Pour M. Alasza « La nouvelle équipe est sur place seulement depuis avril 2022 et c’est eux qui veulent remplir les caisses de notre pays… je crois qu’ils cherchent à nous pousser vers un soulèvement ».
Bref, il s’agit en somme des comportements inadmissible des agents de l’OTR à savoir des fermetures arbitraires des commerces dans la Région Centrale sans suivre les procédures de mise en demeure, ni observer le minimum de dignité à l’endroit des promoteurs des Établissements à titre commercial. Tout ceci malgré les plaies laissées par le COVID-19, les méventes, ajouté à la cherté de la vie qui sévie actuellement dans le pays. Ces agents des impôts vont jusqu’aux harcèlements par les messages SMS adressés aux contribuables.
Les opérateurs économiques de Sokodé ne peuvent en aucun cas faire des miracles de recettes pour faire face aux exigences actuelles de l’OTR. La preuve en est que le gouvernement togolais même vient d’augmenter le prix du carburant à la pompe pour essayer de combler la contreperformance de l’économie. Une troisième augmentation du prix des carburants en un an ne va qu’empirer la vie des populations togolaises.
Les faits sont têtus en histoire. En remontant dans le passé, certains témoins nous rappellent que dans les années 80-90, Papa Eyadema aurait tenté d’appauvrir les parents commerçants à Sokodé en saisissant beaucoup de leurs biens sous un faux prétexte que c’était du smuggle. Pour Mr Yorou de la cinquantaine « Je l’ai vécu à Sokodé et j’ai vu des douaniers à l’œuvre dans mon quartier. Nos mamans commerçantes avaient tout perdu à cause de ce qu’ils appelaient à l’époque du smuggle, parce que assez souvent, nos parents commerçants allaient s’approvisionner au Nigeria ». Il semblerait qu’à l’époque, c’était une politique qui visait essentiellement les Kotokoli. Au moment de la dictature, le regretté Général Eyadema aurait dans sa ligne de mire deux ethnies essentiellement : les Tem Kotokoli, et dans une moindre mesure les Tchokossi de Mango. Donc il fallait tout faire pour marginaliser ces ethnies-là. Et pour les Kotokoli, c’était plus prégnant d’autant plus que les Tems étaient autonomes car opérant dans le privé à savoir le commerce et le transport. D’où la façon de les tenir était à travers l’imposition. Cela se manifestait par la saisie de tous les biens achetés au Nigéria. C’est ainsi que les agents du fisc allaient de boutique en boutique et de maison en maison pour saisir les biens.
Aujourd’hui, le règne Fils Faure Gnassingbé utilise la répression fiscale dans la même zone. Nul n’ignore que l’économie dans sa globalité est morose et c’est tout le pays qui est impacté. En dehors du gouvernement qui peut garantir le salaire à ses fonctionnaires, en endettant le pays sur le marché financier, le secteur privé se trouve totalement au fond de la marmite. Sans recettes, comment peut-on payer les impôts ? Bizarrement les autres régions du pays ne connaissent pas le même acharnement des agents de l’OTR. S’agit-il d’un zèle du Chef Division Tiou ? La Rédaction de TAMPA EXPRESS a interrogé ce dernier qui renvoie à la hiérarchie «…je précise que votre courrier à nous adresser portant demande d’information a été transmis par voie hiérarchique au cabinet du Commissaire Général et à la Direction de la communication et des services aux usagers pour instructions à donner ».
Une chose est sûre, l’on ne peut pas nier cette pression de l’OTR qui s’abat sur les gens dans la Centrale. Un autre commerçant nous confie « Moi-même j’ai un petit magasin la…humm l’année prochaine moi je pense fermer. Je ne les attendrai pas ». Cette situation dans la Région Centrale est vraiment dommage. C’est comme un éleveur qui refuse de nourrir ses vaches mais veulent récolter le lait (taxes et impôts) mais poussent les entreprises à la fermeture.
B. Douligna