Je tirais dans une récente sortie l’attention des jeunes entrepreneurs surtout agroalimentaires sur un certains nombres de points à prendre en compte sans quoi, ils ne s’en sortiront pas dans leurs activités.
Je pense que l’heure est encore plus grave pour ces derniers déjà trop faibles qui devront faire face à pire que la COVID-19, la cherté de la vie compte tenue de la flambée des prix sur le plan mondial et la perte progressive du pouvoir d’achat par les populations à cause des effets de la guerre en Ukraine.
Je commencerai ma petite analyse par cette pensée de Beaumarchais qui dit en substance, ” la difficulté de réussir ne fait qu’ajouter à la nécessité d’entreprendre.” Bien joli n’est-ce pas? Mais là encore c’est plus chaud ces temps-ci pour nous cette difficulté de prendre-entre c’est à dire de traverser les difficultés pour prendre sa vie en main par l’entrepreneuriat.
Mon analyse va prendre en compte, un certain nombre de points déjà abordés dans ma précédente sortie notamment : la mutualisation des ressources (machines, ressources humaines, matières premières, technologies, etc), la solidarité.
A cela donc en plus il s’agira de développer des stratégies propres de réduction des coûts tout au long du processus business, la résilience, les partenariats stratégiques et enfin un état d’urgence economique par l’Etat et un appui (tout comme pour le COVID19 et celui fait aux participants au Hadj de cette année qui semble-il était très conséquent) à nos pèlerins d’entrepreneurs (oui ils le sont).
Je ne demande pas à l’Etat de faire des subventions aux jeunes entreprises (c’est toujours possible quand même), mais de développer des mécanismes avec les banques, SFD à travers des véhicules de financement existants pour aider les promoteurs (appui en fonds de roulement à taux zero, dans un délai acceptable, du crédit-bail pour les investissements, un guichet de financement en 24h, des financement en cluster, etc).
Comme exemple partenariat stratégique, Tanko Timati peut nouer partenariat avec le centre de recherche CRIIT pour avoir ces fours qui font usage du charbon économique et écologique afin de réduire un des couts de production. MINAGRO peut discuter avec FoufouMix pour un partenariat pour un kit assez accessible aux populations avec des modalités/facilités (Eh oui nous sommes en période de récolte des ignames).
Pour la question de solidarité, il s’agira par exemple, d’organiser des évènements en commun (ne pas se sélectionner, car on se connait dans ce pays lol), trouver des créneaux commun de commercialisation (tout le monde dispose pas du même réseau), organiser des ventes groupées, etc. le secteur privé aussi pourra s’impliquer en activant leur Responsabilité Sociale pour appuyer aussi.
Pour ma part, produisant le couscous d’igname précuit sous la marque Wini Wassa Wassa (un peu de pub sa tue pas, venez me frapper lol), voici une idée de stratégie que je compte développer. D’habitude, je m’approvisionne en cossettes d’ignames entre le grand Bassar et Sokodé tout comme le charbon du nord pour l’unité à Lomé. L’idée après une petite analyse du procès est de disposer d’un centre de production à Sokodé. Ceci va réduire les couts liés à l’acquisition de cossettes (plus grande quantité) et aux couts de transport des différents intrants. La main d’œuvre y est également plus abordable. Ainsi seul le produit fini arrive à Lomé pour conditionnement. Il existe autant de stratégies qui peuvent être utilisées pour baisser les coûts de production.
Pour finir, comme on le dit souvent, ” A brebis tondue Dieu mesure le vent”. Mais là sachez tondre votre brebis par l’effort, la stratégie, le courage et la résilience tout en demandant à Dieu sa grâce, son soutien et son accompagnement.
L’Etat providence n’existe plus, mais il agira à coup sûr car dit-on souvent en économie dans le long terme, nous serons tous morts. Donc l’Etat doit agir à court terme.
Bon, allons chercher notre pitance.
De la précarité, seul le « Medjida » survivra. Nous tous fermerons boutique
Je débute cette chronique en saluant le medjida (nigérien) citoyen d’un pays que j’ai servi et aimé à part la chaleur des mois d’avril. Salam mes frères.
Nous vivons depuis quelques mois une crise sans précédent qui entame le panier de la ménagère et le pouvoir d’achat. Nous nous y adaptons mais ce n’est pas simple. Chacun y va comme il peut. Pourtant la rentrée scolaire est à nos portes. Pouf ! C’est Dieu qui est fort.
Cette sortie pour poser la question à mes frères. Comment vous faites ?
Mais j’ai remarqué une chose, le medjida (Nigérien) lui son, café, Lipton, et même maintenant omelette avec pain itinérant marche hein. Lui il a un revenu chaque jour quand nous on se plaint quoi. C’est quoi son secret ? Il est prêt à le faire. Il a une mindel solide. Pourtant il n’a pas fait les grandes écoles. Là il y a question à se poser. C’est quoi le secret ?
A mon humble avis, c’est la culture. Nous sommes et demeurons culturel et nous n’avons pas le choix.
Je salue les véhicules aussi bien techniques que financiers (FAIEJ, ANPGF, TOGO INVEST, …) qui travaillent chaque jour sur ces aspects liés au renforcement de capacité et à la culture entrepreneurial afin d’insuffler cette culture aux jeunes entrepreneurs, que dis-je mes frères. Le travail il y en a encore.
Bon mon gaz est fini. Je vais à la station. J’espère que les prix ont été revus.
Pourquoi nos jeunes entreprises de transformation agroalimentaires ne s’en sortiront elles pas?
C’est vrai, il fait frais et plus encore au nord. Voilà mousson aussi qui me trouve à Lomé. Autant retourner au champ par les temps de crise alimentaire en vue. J’ai pendant quelques années bien avant de m’y mettre observé, accompagné et conseillé de nombreux jeunes entreprises agroalimentaires au Togo (MIFA), Burkina Faso (Technopole), Niger (CIPMEN) et la question que je me suis toujours posé est « Qu’est-ce qui constitue leur blocage pour passer à l’échelle(développer des économie d’échelles) » et profiter de ces économies d’échelle afin de réduire leur coûts marginaux.
Sans prétendre apporter une solution, je les situe aux niveaux des quatre points suivants :
Petitesse de la taille de l’unité
A propos de la taille de l’unité, les théories économiques ont prouvé que plus une unité a une grande taille, elle bénéficie de coûts marginaux bas à l’échelle. C’est pour dire en français facile que plus une unité est grande elle a des coûts de production de plus en plus bas donc un rendement élevé à l’échelle. Mais ce que nous remarquons aussi bien au niveau de nos jeunes entrepreneurs que leurs financiers, c’est des financements petits et isolés. Ceci rend le coût de reviens du produits assez élevé pour concurrencer les produit importés. Il est de ce pas question après une analyse BPO (Business Process Optimiser) de voir non seulement la taille minimale optimale (il ne suffit pas de parcourir la plan d’affaire qui est un document faux au démarrage d’une entreprise) pour être concurrentiel et rentable mais les points de mutualisation des ressources.
Ceci introduit le second point concernant la mutualisation des ressources.
Non mutualisation des ressources communes (machines et matières premières…)
En effet, nous retrouvons des entreprises dont les unités tournent une fois par semaine par faute de ressources, matières premières et défaut de logistique de marché. Another question about the business development (savoir vendre, à qui, comment et à quel moment).
La mise en en commun des ressources logistique est également un vrai levier de mise en marché. Au Togo, mon beau pays, il y a la mise en place de divers points et boutiques de distribution, mais de mon expérience (puisque j’en dispose), les promoteurs sont plutôt désintéressé. Ce qui les intéresse ce sont les les ateliers et financement. Venez me frapper. Mais hélas votre premier investisseur c’est votre client. Ne vous fatiguez pas de vous excuser et vous corriger. J’ai parlé. Ceci rejoint ainsi celui est relatif à la solidarité entre jeune entrepreneurs.
Manque ou absence de solidarité
Je produis Wassa Wassa le couscous d’igname et j’ai lancé des jus tout comme mon frère Ismaël Tanko. Mais quand j’ai des ratés dans la production de jus, Tanko est celui à qui je fais recours. O! Hey, oui, pourtant nous vendons tous jus. On a tellement de la clientèle que chacun dans sa stratégie commerciale peut s’en sortir. C’est de la solidarité. Pensez-y que de prendre vos accompagnements et vos produits en production niveau échantillon pour écumer les ateliers à cause des perdiems. N’en voulez-vous pas, j’ai fait l’administration. Vous ne serez pas riche comme cela. Vous allez fermer boutique. En plus ne cherchez pas à tout faire. Il y a celui qui produit et celui qui vend. Pensez-y.
Et enfin le démembrement des sites de production
Le dernier point concernant le démembrement des sites de production revient à l’autorité en termes de politiques agricoles. Les sites de production d’un même produit sont un peu trop éparse et cela non seulement ne permet pas un achat à bon prix, mais également en quantité.
Enfin tout ce charabia pour appeler à l’éveil et au réveil surtout des jeunes entrepreneurs qui disent vouloir devenir Dangote. Moi je suis en chemin aussi.
PS. Aux jeunes employés des jeunes entreprises, les petits vols font de gros trous dans la comptabilité des jeunes entrepreneurs.
Salam.
Par Ephrem KOUTOUMNA,
Economiste, Gestionnaire de projets Éco-Innovants, entrepreneur et libre penseur