INTRODUCTION
Le lexique du commerce international désigne par groupage lorsque la marchandise de l’expéditeur est regroupée avec d’autres marchandises pour compléter le chargement d’un conteneur pour la même destination. On parle alors de LCL (Less than a container load). C’est donc la slution idéal pour les petits envois < 10 m3. C’est l’opposé du FCL (Full Container Load), ou conteneur complet (les marchandises d’un client voyagent dans un conteneur rempli et scellé).
On ne peut parler de groupage qui est l’opération en amont depuis le port de chargement sans évoquer le dégroupage qui consiste en aval c’est-à-dire l’opération qui consiste à accomplir les formalités portuaires et douanière et enfin ouvrir le conteneur pour livrer chaque destinataire.
On distingue deux types de groupage à savoir le conventionnel qui consiste à mettre toutes les marchandises du conteneur dans un magasin sous douane et l’ouillage dont la finalité est de livrer le destinataire après avoir fait les sorties du port. Notre activité sera consacré au second c’est-a-dire le ouillage qui regroupe les colis neufs pour les 2/3 du conteneur et au moins 1/3 des usagés.
I – EN QUOI CONSISTE LE ROLE DE CHAQUE PARTIE GROUPAGE ET DE DEGROUPAGE ?
Trois acteurs principaux animent l’activité de groupage-dégroupage : le groupeur, le dégroupeur et le client (destinataire)
- Le groupeur
Le groupeur est le partenaire depuis port de chargement qui recrute les clients et procède aux expéditions vers le port de Lomé. Il met les documents (BL, liste de colisage, les contacts GSM des réceptionnaires et tous autres docs) à la disposition du partenaire du PAL au moins dix (10) jours avant l’arrivée des navires. C’est lui qui facture les clients et encaisse (fret, débord de mise en conso et les commissions). Par conséquent c’est le groupeur qui finance le dégroupeur y compris sa commission.
- Le dégroupeur
Au port de destination, le dégroupeur réceptionne les documents et le conteneur. Il se charge des formalités portuaires et douanières jusqu’à la sortie des marchandises du port de Lomé.
Pendant le circuit des formalités de mise en conso, il est tenu d’informer les réceptionnaires de la date, heure et lieu de livraison. Il n’a rien a facturer au destinataire sauf cas exceptionnel de commun accord.
- Le client
Le client peut être le destinataire mais n’est pas forcément le réceptionnaire. Cependant c’est lui (client) qui est le principal qui désigne le réceptionnaire et les documents que ce dernier doit présenter avant de rentrer en possession de la marchandise.
Le contrat de transport a lieu entre le client et le groupeur depuis le chargement.
Tous les protagoniste étant bien identifiés, la phase technique c’est-a-dire la réalisation d’une telle opération nécessite la mise en œuvre de moyens spécifiques.
II – LES MOYENS NECESSAIRES
Les moyens à mettre en œuvre dans le cadre d’une opération de groupage-dégroupage sont généralement d’ordre matériel et humain. En ce qui concerne spécialement les moyens matériels, on note que certains sont offerts par le port ou par les auxiliaires (LCT, Togo Terminal…) du transport maritime à Lomé. Tous ces services (Echanges, aconage, mouvement des conteneurs, manœuvre…) sont facturés par les acteurs de la chaine logistiques portuaires et douanière.
Visiblement le seul moyen dont aura besoin le service de dégroupage est le camion qui servira à transporter les marchandises hors du PAL. Il est préférable également de louer les services d’un transporteur privé.
Enfin, l’entreposage étant un peu onéreux, le magasin de stockage aussi ne sera pas nécessaire au début si tous les acteurs parvenaient à s’entendre sur la date, l’heure et le lieu de livraison. Il faudra privilégier le stock zéro.
- Les principales étapes du dégroupage de conteneur
Les conteneurs en conso ayant une durée de franchise maximum de sept (7) jours et la rapidité étant l’un des principaux éléments de la performance dans le système de prestation de service portuaire, il est vraiment souhaitable d’accomplir toute l’opération avant la fin de la durée de franchise. Les taches suivantes sont a réalisé :
- Réception documents (B/L originaux)
- Information aux réceptionnaires
- Retrait BAD auprès de la maison consignataire
- Eclatement du B/L mère dans le système SEGUCE
- Saisie des DS7 (pour chacun des clients) et passation en douane
- Payement manutention
- Payement facture port
- Chargement du conteneur sur camion
- Passage du scanner
- Rappel des information aux réceptionnaires
- Dépotage
- Livraison
- Les ressources humaines
L’opération de groupage-dégroupage est une véritable opération de transit, qui est souvent effectuée par des professionnels. Nous disposons une structure légère comportant un transitaire expérimenté travail avec les manœuvres qui seront payés a la tâche.
L’équipe est coordonnée par un responsable qui sert également à la fois de secrétaire-commercial.
Tous les éléments nécessaires étant réunis (moyens matériels plus ressources humaines), il reste à voir la réalisation pratique du projet et les produits attendus.
III – PRODUITS ESCOMPTES, ELEMENTS DE FACTURATION ET BUDGET
Dans la pratique, l’opération de groupage-dégroupage nécessitera tout d’abord la recherche de l’aliment, c’est-à-dire de la clientèle. D’où un travail commercial soutenu sera indispensable tant au Togo qu’a l’extérieur. Ensuite, il faudra organiser le recrutement des marchandises c’est-à-dire leur enlèvement éventuel chez les expéditeurs pour les convoyer au lieu de groupage, en ce qui concerne l’opération de groupage proprement dite. Pour le dégroupage, il faut penser à la livraison, éventuellement à domicile pour certains clients. Tout ceci conduit à envisager la location ponctuelle de véhicules (toujours disponible au port) et le déploiement d’équipes de manœuvres.
Voilà autant de postes de facturation, qui s’ajoutent aux diverses prestations faites pour le compte du client soit au port ou ailleurs mais aussi autant de dépenses faites par le groupeur-dégroupeur pour le compte du client, et qu’il faudra récupérer sur lui en même temps que sa propre rémunération, donc c’est aussi autant de postes de produits.
On voit donc qu’il faudra prévoir un budget, qui sera proportionnel au niveau de l’activité et qui servira à financer les dépenses ou prestations faites sous forme d’avances au client. Le montant de ce budget devra être fixé selon qu’il s’agit d’un conteneur 20’ ou 40’. Ces montants peuvent varier selon la nature de certains produits en rapport avec leur valeur.
Toutes les dépenses effectuées devant être récupérées sur le client depuis la collecte des marchandises, la facturation devra tenir compte des éléments suivants :
- Les débours
- Les frais locaux : Acconage, chargement-déchargement, chambre de commerce, transfert TC, timbres fiscaux, dépotage, imprimés et photocopies, échange B/L, transfert équipes import, transport, la douane, éventuellement frais d’expertise, assurance…
- Les frais au port de départ : La détermination du fret, l’empotage et les frais de collecte est fonction du volume. Ce volet est réservé aux partenaires extérieurs.
- Conteneur 20’
- Les formalités de dépotages : 450 000 FCFA
- Douane : 1 000 000 FCFA
- Location de camion de livraison 250 000 FCFA
Total : 1 700 000 FCFA
- Conteneur 40’
- Les formalités de dépotages : 550 000 FCFA
- Douane : 1 500 000 FCFA
- Location de camion de livraison 350 000 FCFA
Total : 2 400 000 FCFA
Les tarifs douaniers (DDU) sont déterminés sur la base de la valeur de la marchandise soit sur présentation de la facture ou du BESC. Le taux appliqué varie entre 45 et 51% de la valeur.
Cependant en matière de « ouillage » la DDU est déterminé à partir de la valeur que l’agent de douanes attribue à la marchandise lors de la visite. Il s’agit de valeurs aléatoires qui peuvent être assujetties aux humeurs des agents ayant réalisés le constat pendant la visite.
Rappelons que les fonctionnaires des douanes sont des experts très expérimentés. Inutile de chercher a jouer au malin ou a vouloir dissimuler quoi que ce soit !
CONCLUSION
Le montage d’une affaire de groupage-dégroupage, de par ses multiples avantages et les gains substantiels qu’il offre, est une expérience qui vaut la peine d’être tentée. Pour le groupage, les gains se situent au niveau du fret : pour diverses marchandises expédiées, on paie le prix d’un container complet mais les clients sont refacturés au prix de groupage…
Pour le dégroupage, les gains s’accumulent au niveau des débours que l’on peut majorer… Au total, avec le groupage et le dégroupage, on ne perd jamais de l’argent mais on gagne toujours.
Francisco NAPO-KOURA
Operations and Financial Manager
USL-TG SARL
15 BP 134 Lomé (TOGO)
Watsapp : +228 99 43 37 88 E-Mail : cisconapo@gmail.com