Une monnaie de singe est une monnaie de cavalerie ou encore une monnaie qui perd facilement sa valeur ou son pouvoir d’achat. En français facile, une monnaie de singe est une monnaie dépourvue de valeur. Le Franc CFA n’a jamais été sur ce registre. Un billet de franc CFA, même une décennie après peut toujours servir … : par contre, un billet de cedi ou de naira de ces pays où on fantasme à longueur de décennie sur la souveraineté monétaire …, ça ne vaut plus grand’ chose passées quelques années, avec même des risques que les billets en cause soient démonétisés.
Le Cedi ghanéen, le Naira nigérian, le Dalasi gambien, le Franc guinéen anciennement Syli en particulier et en général, toutes les monnaies de droit national de l’espace Cedeao sont de pseudos signes monétaires que personne ne garde en poche longtemps …, à commencer par les Présidents de la République eux-mêmes, leurs Ministre des finances et Gouverneur de Banque centrale qui se sentent plus rassurés avec des devises en poche, sinon des francs CFA, plutôt qu’avec de la monnaie nationale : parce que les signes monétaires émis chez eux à tour de bras ou plutôt à tour d’imprimeries, ce sont des monnaies de singe, des monnaies de pacotille.
Une monnaie de singe n’est guère une insulte ni une atteinte aux fondamentaux d’un signe monétaire mais un solide cliché pour bien résumer un statut de signe monétaire de seconde zone : tous les Cedi, Naira, Dalasi, Franc guinéen et compagnies sont des signes monétaires naufragés permanents qui ont à tout le moins perdu depuis longtemps leur fonction de réserve de valeur.
En substance, les monnaies de singe se font chasser de leur propre territoire par le roi Dollar US. Elles n’ont de cours légal et libératoire que sur papier. Leur fonction d’intermédiaire des échanges est largement compromise par une inflation galopante ; elles perdent en premier lieu leur fonction de réserve de valeur et souvent celle d’unité de compte aussi, car tout porteur veut voir combien fait sa transaction en dollar et non en monnaie nationale qui roule avec trop de zéros pour rien.
L’écrasante majorité des monnaies africaines et latino-américaines, y compris, ô paradoxe, de pays extrêmement riches comme le Ghana (Or, pétrole, bois, cacao…) ou le Nigéria (Pétrole et gaz notamment) ou l’Angola (Pétrole, diamant etc.) ou le RD-Congo (miracle géologique) …, sont des monnaies de singe adossées à une réglementation des changes complètement dévoyée et ruinée par la corruption et des trafics en tous genres de devises ; elles sont par ailleurs rivées à une émission monétaire totalement dérégulée et désastreusement inflationniste. Les riches pays du Golfe ont par contre de solides monnaies de droit national, conséquence sans doute d’une bonne gouvernance macro-économique. Les pays asiatiques performants macro-économiquement, tel Singapour, n’affichent eux-aussi aucun handicap qui serait lié à la monnaie.
La mal gouvernance est la principale tare sinon l’unique handicap qui ruine les pays africains subsahariens, leur fait émettre des monnaies de singe et retarder le progrès social.
Vilévo DEVO
« TAMPA EXPRESS » numéro 0054 du 27 mars 2024 »
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