Maintenant qu’il est officiel que Dogta-Lafiè est privé, lequel pour immortaliser le règne de Faure Gnassingbé ?
Une étude de l’Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail (EU-OSHA) révèle que « 1 Euro (FCFA 655,957) investi rapporte 2,5 à 4,8 Euros (FCFA 1640 à 3149) ». Les dirigeants africains doivent comprendre qu’il est plus rentable à terme d’investir dans la santé des populations que d’installer une brasserie qui fait couler du cash. Le temps, les hommes…tout passe, mais le Togo restera pour des générations. Pendant que la population s’accroît à un rythme très élevé, de 5,5 millions en 2010, le Togo franchit la barre de 8 millions d’âmes en 2021, selon l’Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques et de la Démographie (INSEED). Pendant ce temps, les structures sanitaires étatiques et leurs plateaux techniques ne s’améliorent guère. L’on constate avec regret que, les structures de l’Etat n’ont pas évolué de façon significative et parfois en totale déliquescence. Par contre, les acteurs du privé créent des officines, tout en les modernisant, avec l’installation de matériels de pointe. L’exemple poignant des pharmacies privées qui émergent quand TOGOPHARMA (Etat) s’est effondrée par la mal gouvernance. De ce fait, certains (autorités politiques constituant la minorité et d’autres plus aisés) se soignent localement dans les quelques cliniques privées de et d’autres choisissent carrément d’aller à l’extérieur du pays pour des soins, avec parfois l’argent du contribuable. La dernière qui fait polémique est le règlement de compte politique du Ministre Gilbert Bawara (UNIR) à leur alliés de l’ANC dans ce qu’il disait rendre un hommage à son ami Patrick. La polémique orchestrée dans son oraison funèbre le 26 novembre, autour de l’assistance que avait apporté à son adversaire politique dans ses derniers moments de vie en dit long. Et dans ces conditions, l’on est tenté de se demander si ce n’est par manque de volonté politique que cette situation persiste ou simple une volonté de maintenir la majorité dans une désert sanitaire. Ces dirigeants togolais qui ne font que de l’aumône aux personnes de leur choix avec l’argent du contribuable au lieu de construire des infrastructures intelligentes.
Au Togo, les trois centres hospitaliers universitaires datent de plus de 30 ans et connaissent rarement des rénovations. Le CHU Tokoin, le plus grand centre de référence dans le pays remonte à l’époque allemande et c’est à juste titre que le nom du Père de l’indépendance (Sylvanus Olympio) lui a été attribué. Par contre, les deux autres (CHU Campus et de Kara) sont de l’époque du Général Gnassingbé Eyadema. Bientôt vingt ans après la mort du Général Eyadema, pas grande chose, en matière de santé en dehors des audiences foraines conduites par les ONG pour la gloire de son successeur. Rien comme infrastructure sanitaire de référence à mettre à l’actif du Jeune Doyen Faure Gnassingbé. Même la première pierre du CHR-Lomé Commune, qui est depuis 2021 occupé par les adeptes du COVID-19, a été posée par le regretté Me Yaovi Agboyibor. Certains rétorqueront que c’est sous Faure Gnassingbé que ces Centres Médicaux Sociaux ont été construits. Oui c’est vrai, mais l’on parle ici des centres modernes de référence bien équipés comme le font majestueusement ses confrères Patrice Talon du Bénin, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Macky Sall du Sénégal et tout proche de nous, le Président Nana Akufo-Addo du Ghana. Ce qui est étonnant c’est, qu’en moins de 7 années de présidence, le digne fils béninois (Talon) talonne les géants, en séduisant même les Togolais par la performance dans la gouvernance, la lutte implacable contre la corruption endémique qui permet la construction des infrastructures de qualité. Bientôt, la ville de Cotonou se verra renforcer par la construction de deux hôpitaux de référence sans compter les autres chantiers à l’intérieur du pays. Pour un Bénin qui ne compte que sur sa ressource humaine et le labeur des citoyens, un nouveau centre hospitalier universitaire (CHU) d’Abomey-Calavi, situé à 18 kilomètres de Cotonou, sur 15 hectares est en construction. Les travaux dureront 36 mois et l’édifice sera effectif courant 2023. Il sera le futur hôpital de référence au Bénin. Ce CHU aura donc une capacité d’environ 430 lits répartis sur deux niveaux. Cette infrastructure moderne et innovante comprendra six grandes unités d’hospitalisation, dont un plateau technique de haut niveau comprenant trois hôpitaux de jour, des urgences, d’un laboratoire, de l’imagerie médicale, de la radiothérapie et neuf blocs opératoires. Il comptera également des espaces d’enseignement, des logements pour le personnel, un funérarium ainsi que des unités logistiques médicales, hôtelières et techniques. Cet hôpital est financé par la Société Générale pour un montant à plus de 116 milliards FCFA (175M€). Quant à la construction, elle est assurée par Bouygues Bâtiment International. Et c’est avec une véritable fierté méritée que les béninois parlent de leur hôpital « intelligent ».
Au Togo, la grande séduction semble être le look du Jeune Doyen qui vibre les cœurs comme en témoigne les statuts dans fans sur les réseaux sociaux. Les opérations du genre « zéro cataracte » quoique salutaires pour les bénéficiaires sont conjoncturelle et ne peuvent en aucun cas se substituer aux solutions structurelles ou stratégiques.
Un regard sur les infrastructures existantes : CHU-SO, CHU Campus et CHU Kara
La situation géographique des grands centres hospitaliers du pays montre à suffisance que seules les villes de Kara et Lomé disposent de centres hospitaliers universitaires.
Le Centre national hospitalier de Lomé, inauguré en 1954 est devenu le Centre hospitalier universitaire de Tokoin en 1972, puis rebaptisé par Faure Gnassingbé, CHU Sylvanus Olympio en 2012. Les problèmes du CHU-SO ne se résument pas seulement au manque de plateaux techniques adéquat, mais aussi à l’infrastructure elle-même qui ne répond plus. Tous les efforts pour réhabiliter les anciens bâtiments se confrontent à des difficultés énormes. Tuyauteries vétustes, les plans de canalisation sans support parce que toutes les archives concernant l’architecture ce centre ont disparus. C’est d’ailleurs, la raison pour laquelle les inondations sont fréquentes dans l’enceinte après quelques gouttelettes de pluies. La vraie solution serait donc de raser cet hôpital pour le reconstruire entièrement. Bien-sûr que quelques travaux sont faits çà et là et que bientôt le CHU-SO serait en cours d’être doté d’un nouveau scanner. Mais rappelons que plus de 60 % des analyses (échographie, IRM…) se font dans les laboratoires privés en ville car le plus grand hôpital du pays est tellement sous équipé.
Pour remédier cet état de choses, la toute nouvelle Coalition Lidaw, dans sa première parution officielle le mardi 11 octobre 2022, a publié entre autres préoccupations « L’amélioration de l’offre médicale actuelle. L’acquisition de scanners et d’IRM dans les trois CHU dans un délai maximum d’un an. La construction d’un bâtiment administratif, de 15 à 20 étages, au cœur de l’hôpital Sylvanus Olympio estimées à 47 milliards de FCFA (72M€) ». La dernière partie relative à la construction de bâtiment dans l’enceinte du CHU-SO est loin d’être une urgence dans le contexte actuel. Cet argent pourrait servir à la construction des hôpitaux régionaux à l’image de l’hôpital américain Espérance de Mango qui a coûté environ 5 milliards FCFA (7,6 M €) et qui ravi la vedette aux autres formations sanitaires, depuis un moment dans la localité et de ses environs.
La situation est encore plus catastrophique au niveau de l’embryon qui se trouve dans l’enceinte du Campus universitaire. Rien qu’en portant un regard de passant sur ce bâtiment, vous comprendrez le degré de vétusté et d’insalubrité de ce lieu dédié aux soins médicaux. Le Centre Hospitalier Universitaire Campus de Lomé qui date seulement de 1987 roule largement en dessous de ses capacités d’avant. Au sein de cette formation sanitaire, plusieurs services ne fonctionnent même plus. Ce n’est qu’au 2e semestre 2022 que le Ministre Moustapha Mijiyawa, avec le recrutement quelques agents volontaires, tente d’activer la maternité et son bloc chirurgical pour suppléer celui du CHU-SO. C’est vraiment regrettable alors que la main d’œuvre existe.
Pour tout dire, tous les hôpitaux du pays s’égalent en matière de manque chronique des infrastructures. Le Centre Hospitalier Régional de Kara rebaptisé Centre Hospitalier Universitaire de Kara pour permettre à la faculté de médecine de l’Université de la ville d’avoir un point d’encrage est demeuré en l’état de gros dispensaire datant aussi de la période coloniale. Le plateau technique est autant désuet. En dehors de quelques traces de peinture aux couleurs bleu-blancs du parti UNIR, les bâtiments sont du temps de Mathusalem. Or, c’est vers cet hôpital sans infrastructures adéquates que beaucoup de patients de toutes les préfectures du nord sont évacués car à leurs yeux c’est le seul hôpital de référence dans le Nord Togo.
Comme nous le mentionnons déjà dans le précédent numéro. « Il se pose en plus, un problème de cadre de travail au CHU de la grande ville présidentielle du Togo. Les professionnels de cet hôpital n’arrivent pas à se trouver de l’espace et aussi un plateau technique pour exercer efficacement. Très souvent, des services sont créés sur papier mais en réalité sur le terrain ces services sont obligés de planer dans d’autres départements pour pouvoir exercer ».
De facto, toute autorité du parti qui tombe malade est systématiquement évacuée à Lomé, la capitale. Même les cadres et membres du gouvernement qui tombent par hasard malade lors des réunions ou séminaires sont systématiquement évacués sur plus de 330 km. Il n’est pas aussi rare que même les accidentés de l’extrême nord du pays plus (450-650 km) soient référés au CHU-SO de Lomé en voiture quel que soit la gravité de leur état. Car, Kara ne dispose pas de plateau technique adéquat pour les prendre en charge. Du reste, les modestes citoyens, pour ceux qui le peuvent, vont vers Mango, à l’Hôpital Espérance ou à Lomé pour se faire soigner. D’autres encore, franchissent la frontière du coté Bénin (Djougou ou Tanguiéta), pour être pris en charge, pendant que les plus démunis croupissent sur place.
LES PROJETS EN COURS D’EXÉCUTION
Contrairement à ce qui avait été annoncé au départ comme officine publique, l’hôpital de référence tant fanfaronné au départ « hôpital Saint Pérégrin » devient Dogta-Lafiè pour chuter dans les mains des privés, avec une Société de gestion hospitalière (SOGEHP). Certes, le bâtiment demeure une propriété de la CNSS mais, un actionnariat privé (Société anonyme) est créé pour manager la direction. Initialement prévu pour un coût total de réalisation de 17 milliards FCFA (25,9 M €) à la pose de la 1ère pierre en 2019, l’ouverture de l’actionnariat aux privés annonce une collecte de 25 milliards FCFA (38 M €). Aujourd’hui, personne ne maîtrise le coût réel de cette bâtisse en de moins de six mois de sa livraison.
On dirait que les promoteurs ont fini par dribler l’État togolais qui s’est vu impliqué au plus haut sommet, avec le Chef de l’État Faure Essozimna Gnassingbé (FEG), dans la posture de répondre enfin à une promesse de campagne qui date de 17 ans. Car, depuis la pose de la première pierre, tous les discours faisaient croire que c’est FEG qui construit un hôpital public pour sa population. Mais, le temps a fini par démentir. Toutes les autorités du pays se sentent aujourd’hui humiliées par la nouvelle tournure. Il est désormais clair que Dogta-Lafiè ne sera pas à la portée de la bourse du citoyen moyen, mais toujours pour les plus nantis.
En plus de Dogta-Lafiè, l’on parle aussi d’un hôpital militaire, en construction dans l’enceinte du Camp Militaire Général Eyadema pour un coût envoisinant 10 milliards FCFA (15M€). On se demande qui seront les patients de cet hôpital militaire sachant que la voie qui passe devant ce camp militaire allant au centre-ville de Lomé est interdite aux populations, depuis l’attaque terroriste du 23 septembre 1986 ? Le camp Général Eyadema semble être le domicile privé de la première dame du feu président et d’une bonne partie de sa famille. Contrairement au bruit qui avait circulé sur la toile en septembre 2020 comme quoi, FEG avait intimé l’ordre à Mme Hubertine Badagnaki Gnassingbé de vider la caserne de la garde présidentielle, celle-ci y séjourne toujours. Ce qui est étonnant est que, les populations circulent devant tous les autres camps du pays sauf l’ancien camp RIT. Et pourtant cette route (Boulevard des Armés) constitue un axe stratégique pour évacuer rapidement les malades vers le CHU-SO.
En somme, il sera très improbable que même les gens du cercle aillent de leur propre gré pour se faire soigner dans ces deux hôpitaux Dogta-Lafiè et celui du Camp RIT qui semble être déjà sous administration des FAT. Les médecins militaires sont très impliqués dans la mise en place de Dogta-Lafiè, ce qui n’est pas mauvais en soi, mais il faut rassurer la population.
Il faut admettre qu’à l’heure actuelle, les hôpitaux Dogta-Lafiè et du Camp RIT sont largement en dessous des attentes de la population. Aussi, les propositions de la coalition Lidaw à savoir : la modernisation des structures sociales de l’armée, la construction de deux hôpitaux militaires modernes et bien équipés pour un coût global de 100 milliards de FCFA sur trois ans, la transformation de l’hélicoptère actuel médical pour transporter les malades en urgences médicales vers les hôpitaux de référence du Togo. C’est dire que le problème des soins au Togo reste intact et non résolu.
QUELLE ALTERNATIVE POUR UN HÔPITAL GRAND PUBLIC ?
Les grandes réformes dans le secteur de la santé doivent passer obligatoirement par une tenue urgente des États Généraux de la santé qui va regrouper le gouvernement, les élus du peuple, les professionnels de la santé, les représentants des ONG, afin de proposer des solutions idoines au secteur. Ces assises devraient avoir pour objectifs de réformer les hôpitaux togolais qui sont dans un état de délabrement avancé, tant dans leurs structures que dans leurs équipements.
Pour qu’il y ait une bonne prise en charge des patients dans les hôpitaux, les médecins et l’ensemble du personnel médical doivent bénéficier d’équipements adaptés. Le chef de l’État, Faure Gnassingbé doit aussi séduire les togolais, avec de grands symboles. Il lui suffira à cet effet, de tricher positivement le voisin Talon du Bénin.
La construction des infrastructures sanitaires modernes était déjà dans les « 20 plus de Faure » au point 14, où il l’a intitulé « PLUS POUR LA SANTÉ ». Dans cette dynamique, il a déclaré en substance que « Je doublerai en 5 ans le budget de la santé », lors de la campagne 2005, c’est-à-dire, le premier mandat de FEG. En plus, dans la feuille de route 2020-2025, le gouvernement a prévu plusieurs projets de développement sanitaire, notamment la construction de cinq hôpitaux modernes mère-enfant dans toutes les régions, dans le sillage de l’assurance maladie universelle. Mais aucun n’est encore réalisé même si en juin dernier, des 1ère pierres ont été posées ici et là.
Tous les autres pays avancent dans le domaine de santé sauf le Togo. Le pays a besoin de toute urgence de six hôpitaux de renoms, en raison d’un nouvel hôpital moderne par région. Par contre, la Capitale, qui regroupe le grand Lomé qui englobe désormais les banlieues Agoènyivé, Djagblé, Davié, Baguida, Adjidogomé, Zanguéra, etc, a besoin de deux autres grands. Selon les spécialistes en urbanisme, cartographie et en médecine que notre rédaction a consulté, l’un des deux hôpitaux de Lomé doit forcément s’implanter dans la zone de Baguida. Ceci, pour accueillir les patients de cette zone jusqu’à Agbavi, car leur évacuation vers le Centre de Lomé pose énormément de problèmes, en raison de la circulation routière. Le meilleur positionnement du second hôpital de Lomé peut se situer aux alentours de la Cour d’appel de Lomé pour gérer tous ceux qui viendront d’Agoé, Davié Adeticopé, Adjidogomé, voir Badja.
Ces deux zones (Baguida et Agoè) disposent encore d’espace que l’État pourra réquisitionner pour des projets d’envergure. Pourquoi ne pas reprendre le terrain de la CNSS qui serait cédé à Aliko Dangote pour la construction d’une cimenterie polluante et les espace CECO-BTP et de la Gendarmerie Nationale ?
Pour les villes de l’intérieur, la position de Bassar et Dankpen qui seront sous peu les routes de transit et de transport vers l’hinterland obligera le gouvernement togolais à implanter un hôpital de référence dans la zone.
OÙ VA-T-ON TROUVER DE L’ARGENT POUR FINANCER TOUS CES PROJETS AMBITIEUX?
La volonté politique constitue le socle de l’émergence d’un peuple. Si les autres pays qui entourent le Togo impactent par de lourds investissements, ce n’est pas parce qu’ils sont plus riches. Mais, simplement la bonne gouvernance. La lutte implacable contre la corruption et la reddition des comptes seront les seuls moyens pour notre pays d’avoir de la richesse.
Le manque d’effectivité d’exécution du budget de l’État togolais
Au Togo, les années s’égrènent et se ressemblent, en termes de programmations budgétaires par des titres dithyrambiques, incluant des annonces de programmes emphatiques. Cependant, les retombés sur le terrain ne semblent pas concordants.
Les voisins du Togo ont probablement une effectivité d’exécution budgétaire plus élevée que le Togo. Le Togo alloue moins de dépenses publiques par habitant que ses voisins, sauf le Niger qui occupe le dernier rang.
Le seul point où le Togo se démarque de ses voisins concerne les dépenses en défense par habitant. Ainsi, en 2019, les dépenses en défense du Togo dépassent celles de tous ses voisins, dont le Mali et le Burkina Faso actuellement en luttes contre les djihadistes. Le Togo dépense en défense cinq fois plus que le Bénin, qui aussi à des incursions terroristes sur son territoire. Comme si le Togo veut exceller dans une économie de guerre. Le projet du budget exercice 2022, prévoit qu’un montant de 124,5 milliards de francs CFA soit consacré au domaine de la défense et de la sécurité, soit 9,4 % du montant alloué aux ministères et institutions.
En plus, au Togo, le niveau de revenus des administrations publiques en % du PIB est le plus élevé, comparé aux pays du Conseil de l’entente et le Ghana. Ce qui, en partie, pourrait être l’expression de ponctions diverses comparativement élevées subies par les citoyens togolais.
Tout porte à croire que le gouvernement déploie plus d’énergie pour paraître. On observe ainsi que le paquet est mis sur la « reconnaissance circonstancielle ».
On peut noter la course au rapport du Doing Business, qui était présumé être un indice de la facilité de faire des affaires et que le pouvoir de Lomé plébiscitait comme la preuve par excellence du climat exceptionnel des affaires au Togo. Ce rapport se révélera être une « évaluation oh combien imaginative et manipulée ». Et la Banque mondiale y mettra fin le jeudi 16 septembre 2021. Il fut pourtant la référence tout azimut des autorités togolaises.
Et vite, Africa’s Puls, une autre revue de cette même Banque Mondiale sera dépoussiérée. Et son rapport publié le 6 octobre 2021 classe le Togo en 5e position des pays africains ayant fait preuve d’efficacité dans la gouvernance économique malgré la crise sanitaire devant l’Afrique du Sud. Au lieu d’ouvrir leurs yeux pour se rendre compte du désespoir populaire, beaucoup sont toujours à la recherche de ces reconnaissances du m’as-tu vu et l’organisation de ces conférences budgétivores qui n’enrichissent que des réseaux mafieux.
Le citoyen lambda ne semble pas vivre ces « miracles de la gouvernance made in Togo » vanté par ses autorités. Et quand elles regardent au-dessus de leurs épaules, elles remarquent des changements perceptibles chez les voisins transfrontaliers. Bref, le comparatif avec les pays voisins est déconcertant. Et pourtant, ces pays voisins ne se donnent pas tant de souci dans la course à ces titres ronflants.
Alors les citoyens sont en droit de se demander à quoi servent les lignes budgétaires dégagés, année après année? Il est primordial donc d’agir sur les facteurs handicapants. Vivement que les gestes suivent les annonces. Il faut lutter contre la corruption et la mal gouvernance, afin de réaliser les économies qui permettront de construire des infrastructures intelligentes.
Toutes ces nouvelles constructions que les togolais appellent de tous leurs vœux serviront également à la formation des praticiens hospitaliers du Togo, aux deux universités de Lomé et de Kara pour la pratique des médecins et aux autres structures de formations des auxiliaires médicaux. Par ces infrastructures modernes, le Togo pourrait se positionner véritablement en hub pour la formation de qualité dans la sous-région.
Il est capital pour les dirigeants togolais de sortir de l’esprit du « dirigeur » pour rentrer dans une vision comme celle qui se déploie dans plusieurs pays de la sous-région, à l’instar de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et surtout du Bénin à cette heure de Patrice Talon.
Douligna