LES ARCHIVES AU CŒUR DE LA NATION TOGOLAISE
La célébration de la Journée Internationale des Archives est placée cette année sous le thème: « Les archives au cœur de la nation ». Choisi par le Conseil International des Archives (ICA), ce thème met en lumière l’importance des archives en tant que gardiennes de la mémoire collective d’une nation.
Les archives jouent un rôle crucial dans la préservation et la conservation des documents historiques, culturels et administratifs qui reflètent l’identité d’une nation. Elles offrent un accès aux informations et aux connaissances du passé, permettant ainsi aux citoyens de mieux comprendre leur histoire, leur patrimoine et leur évolution au fil du temps. En choisissant ce thème, le Conseil international des archives souligne le rôle central des archives dans la construction de l’identité nationale. Les archives sont un pilier essentiel de la société, fournissant des preuves tangibles des événements passés, des décisions politiques, des réalisations culturelles et des expériences individuelles. Elles sont également une ressource précieuse pour la recherche, l’éducation et la gouvernance.
La célébration de la Journée internationale des archives en mettant l’accent sur ce thème vise à sensibiliser le public à l’importance des archives et à encourager leur utilisation et leur préservation. Cela souligne également le rôle des professionnels des archives dans la collecte, l’organisation et la diffusion de ces précieuses ressources documentaires.
À l’occasion de la Journée internationale des archives, il est essentiel de mettre en lumière l’importance et la place des archives au sein de la nation togolaise. Les archives jouent un rôle central dans la préservation de l’histoire, de la culture et de l’identité du pays. Les archives occupent une place centrale dans la construction de l’identité nationale et la préservation de la mémoire collective d’un pays. Au cœur de la nation togolaise, les archives jouent un rôle essentiel dans la compréhension de l’histoire, la consolidation de l’unité nationale et la promotion de la culture. Dans cet article, nous explorerons l’importance des archives au sein de la nation togolaise, leur valeur en tant que témoins du passé, ainsi que les efforts déployés pour les préserver et les valoriser.
Les archives, comme témoin de notre histoire : Le Togo, possède une riche histoire qui remonte à plusieurs siècles. Les archives togolaises renferment des documents, des photographies, des cartes, des journaux et d’autres supports qui témoignent de cette histoire. Elles permettent de retracer les événements marquants, les périodes de transition politique, les mouvements sociaux et les réalisations culturelles qui ont façonné le pays. Les archives sont un témoignage tangible du chemin parcouru et de l’identité togolaise en constante évolution.
Les archives, comme outil de préservation du patrimoine culturel : Les archives sont également essentielles pour préserver le patrimoine culturel du Togo. Elles regroupent des éléments clés tels que les langues, les traditions orales, les pratiques religieuses, les arts et l’artisanat, qui sont transmis de génération en génération. Les archives contribuent à documenter et à préserver cette richesse culturelle, en permettant aux chercheurs, aux étudiants et aux citoyens d’accéder à ces connaissances et de les valoriser. Elles offrent ainsi un lien essentiel entre le passé et le présent, renforçant ainsi l’identité nationale.
Les archives comme instrument de transparence et de bonne gouvernance : Les archives ont un rôle crucial dans la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance. Elles sont le reflet des activités administratives et légales du pays, permettant ainsi de garantir la responsabilité et la traçabilité des actions des gouvernants. En offrant un accès aux archives administratives, judiciaires et législatives, le Togo favorise la confiance des citoyens dans les institutions et renforce la démocratie en permettant une participation informée et éclairée.
Malgré leur importance, les archives au Togo font face à des défis importants. Parmi ces défis, on peut citer le manque de ressources financières et matérielles, l’absence de cadre législatif et règlementaire, le manque de personnel qualifié au sein des structures administratives de l’Etat, ainsi que la conservation et la numérisation insuffisante des documents. Devant ces situations, il est crucial de développer des politiques et des stratégies nationales pour relever ces défis, en impliquant les institutions publiques, les universités et la société civile.
Manque de ressources financières et matérielles
L’un des principaux défis auxquels sont confrontées les archives togolaises est le manque de ressources financières et matérielles. Les budgets alloués à la gestion des archives sont souvent insuffisants pour faire face aux besoins en termes de conservation, de restauration et de numérisation des documents. Pour résoudre ce problème, il est crucial d’accroître les investissements dans le domaine des archives, en mobilisant des ressources nationales et en recherchant des partenariats avec des organismes internationaux de soutien aux archives.
Absence de cadre législatif et règlementaire
L’absence de cadre législatif et règlementaire approprié pour la gestion des archives au Togo a des conséquences sur la préservation des documents. En l’absence de normes et de lignes directrices officielles, il peut y avoir une variation dans les pratiques de conservation, de classement et de gestion des archives publiques et même privées. Cela peut entraîner une détérioration accélérée des documents, leur perte ou leur destruction involontaire ou volontaire. Un cadre législatif solide est nécessaire pour garantir des normes uniformes de préservation et de gestion des archives dans tout le pays.
L’absence de cadre législatif et règlementaire clair peut également avoir un impact sur l’accès du public aux archives. En l’absence de dispositions légales définissant les droits d’accès et les procédures, l’accès aux documents d’archives peut être restreint ou soumis à des restrictions arbitraires. Cela limite la possibilité pour les chercheurs, les étudiants, les historiens et le grand public d’explorer et d’utiliser les archives pour des recherches, des études et des activités éducatives. Un cadre juridique approprié est essentiel pour garantir un accès équitable et transparent aux archives.
Il est impératif de mettre en place un cadre législatif et règlementaire solide pour la gestion des archives au Togo. Cela pourrait inclure l’élaboration d’une loi sur les archives qui établisse les principes fondamentaux de la gestion des archives, tels que la collecte, la conservation, la diffusion et l’accès. Ce cadre devrait également définir les responsabilités et les rôles des différentes institutions impliquées dans la gestion des archives, telles que les archives nationales, les ministères et les organismes publics.
En parallèle, il est important de sensibiliser les décideurs politiques et les responsables gouvernementaux à l’importance de la gestion des archives et de leur fournir les ressources nécessaires pour mettre en œuvre des politiques et des programmes efficaces. Cela peut être réalisé en organisant des ateliers de sensibilisation, des formations et en encourageant le dialogue entre les acteurs concernés.
Manque des compétences en matière de gestion des archives publiques
Un autre défi majeur est le manque de personnel compétent et spécifique dans les structures administratives de l’Eta. Il est essentiel de recruter du personnel qualifié pour la gestion et la conservation des archives publiques, en mettant l’accent sur les bonnes pratiques de préservation, de gestion et de numérisation. La création de programmes de formation et de partenariats avec des institutions éducatives et des experts en archivistique peut contribuer à relever ce défi.
Conservation et numérisation des documents
La préservation physique des documents d’archives est un défi majeur en raison des conditions environnementales, telles que l’humidité et les ravageurs. Il est important de mettre en place des mesures de conservation adéquates, telles que des installations de stockage appropriées et des procédures de manipulation correctes. De plus, la numérisation des archives peut contribuer à préserver les documents et à faciliter leur accès. Il est donc nécessaire d’investir dans des équipements de numérisation et de mettre en place des programmes de numérisation systématique des documents.
Promotion de l’accès aux archives
L’accès aux archives est essentiel pour la recherche, l’éducation et la préservation de la mémoire collective. Il est important de faciliter l’accès du public aux archives, en mettant en place des politiques d’accès claires et en développant des outils de recherche et de consultation conviviaux. De plus, la promotion de l’utilisation des archives à des fins éducatives et culturelles, en collaboration avec les écoles, les universités et les institutions culturelles, peut contribuer à sensibiliser le public à leur importance.
La difficulté pour tout responsable des Archives nationales dans les pays en développement à l’instar du Togo est toujours de réussir à démontrer aux pouvoirs publics qu’il est important de prioriser les politiques archivistiques à côté des autres actions « naturellement prioritaires » telles que la santé, l’éducation ou les autres infrastructures de communication, dans un contexte de rareté des ressources. Il s’agit dès lors d’être inventif et persuasif lorsqu’on aborde la question des archives. La stratégie à adopter consisterait à bâtir un discours sur le véritable rôle des archives dans la gestion d’un État.
Il a été établi, avec preuve à l’appui, que les archives sont un outil d’aide à la prise de décision, un instrument de gestion et de garantie des droits, une documentation historique de recherche, un enjeu culturel et d’identité. Il en résulte l’urgence pour le gouvernement de repositionner les Archives Nationales dans leurs prérogatives régaliennes de conservation et de diffusion de la mémoire collective, et d’en faire un fleuron au service de la bonne gouvernance, de la gestion stratégique de l’État et de l’économie.
Au-delà de la dimension patrimoniale, les questions d’imputabilité, de reddition des compte, de traçabilité de l’action publique, de responsabilité des agents publics, de lutte contre la corruption et de transparence sont fortement tributaires des archives et de la gouvernance documentaire, à l’appui d’un dispositif d’archivage moderne et sécurisé, facteur de renforcement du suivi participatif de la gestion des affaires publiques et de diffusion systématique des informations sur les actes publics.
En outre, la mise en œuvre de la Vision d’émergence du Togo et le Plan de réforme de l’administration publique adossé à la bonne tenue des Archives de publiques, le contexte de la décentralisation qui commande le développement de l’intelligence territoriale et la mise en place des dispositifs de conservation, de sécurisation et de communication de l’information ainsi que la lutte contre le terrorisme imposent la mise en place d’un système centralisé et sécurisé des documents et des informations.
L’urgence d’une mise en cohérence d’un ensemble de projets d’envergure nationale (e.gouvernement, biométrie, développement des data-center, etc.) piloté indifféremment par les secteurs public et privé, tributaire de l’intégration et de la généralisation de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans le travail administratif laissé aux seules mains des informaticiens, notamment la dématérialisation des processus, ont été l’autre argument pour remettre sur orbite les Archives nationales.
En effet, parce qu’elles sont la banque informationnelle de l’État elles interviennent en amont et en aval du processus de production et d’organisation de l’informations issues des transactions numériques les modalités de structuration, de description, les conditions d’interopérabilité des outils logiciels utilisés et d’extraction d’informations probantes et historiques en vue de leur conservation dans un système d’archivage électronique national. Par ailleurs, la perspective de la déclassification de certaines archives coloniales et, éventuellement leur rapatriement au Togo, commandent de disposer d’une infrastructure et des équipements appropriés
Aussi, il faudra que le gouvernement établisse un plan stratégique de sauvetage des archives publiques, véritable cause nationale, en vue de l’élaboration d’un vaste programme ambitieux et forcément onéreux visant à rompre avec des décennies de désordre documentaire.
Le plan de sauvetage sera constitué de six composantes prioritaires pour répondre aux questions liées au cadre juridique et institutionnel, à l’inventaire du patrimoine archivistique ou qu’il se trouve, aux infrastructures et équipements de conservation, à la numérisation et l’archivage électronique sans oublier celle du développement des ressources humaines et de l’assistance technique aux administrations.
Les objectifs spécifiques quant à eux se déclineront comme suit :
- Rompre le cycle de l’accumulation anarchique des documents dans toutes les administrations publiques, parapubliques et les collectivités territoriales décentralisées ;
- Renforcer la prise de conscience, pour les responsables des services publics, de l’importance de la gestion des documents et des archives.
- Liquider le lourd passif de la mauvaise gestion des archives.
- Disposer des bâtiments d’archives (Siège des archives nationales, régionales et Préfectorales) modernes et sécurisés qui honorent le Togo.
En définitive, les archives sont au cœur de notre identité en tant que nation togolaise, et elles peuvent jouer un rôle essentiel dans notre développement social, culturel et économique. Encourageons la conservation, la valorisation et l’accès aux archives, car elles sont les gardiennes de notre passé et les fondations de notre avenir. Ensemble, construisons un avenir fort !