« Vouloir chercher son cheval (bœuf) égaré dans un poulailler ». Ce proverbe du Pays bassar-konkomba illustre assez bien le scénario inédit qui se déroule, depuis le 21 septembre 2023, à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) du Togo. Le Directeur de Publication du bimensuel TAMPA EXPRESS, harcelé pour avoir fait son travail en tout professionnalisme. Aussi abracadabrantesque que cela puis paraître, de hauts fonctionnaires de la République s’offusquent lorsque le citoyen, particulièrement la presse interpelle leur président. C’était visiblement le premier grief qui a été relevé lors de son entretien avec le ministre et magistralement répété pendant l’interrogatoire. Ils ont certainement oublié que c’est Faure Gnassingbé qui a été proclamé élu et qu’en la matière, la responsabilité du pouvoir ne se partage pas. C’est l’histoire du tatou qui fait face à l’entrepreneuriat du Colibri, lui dit : “Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! ” Et le colibri lui répondit : “Je le sais, mais je fais ma part.”
En attendant que le plaignant, Gilbert Bawara ne retire sa plainte et que le Procureur de la République ne prononce formellement la fin de la procédure qui est entamée le 20 septembre 2023 à travers une convocation formelle à la DCPJ, l’histoire mérite d’être connue dans les détails, afin que l’opinion nationale et internationale soit au même niveau d’information.
En effet, la Rédaction du bimensuel TAMPA EXPRESS a été alertée à plusieurs reprises par des sources bien informées de l’existence de réseaux d’arnaqueurs autour des concours de recrutement du personnel de la fonction publique au Togo. Bien avant ces alertes qui se sont amplifiées dans la foulée du lancement du dernier concours le 20 juin 2023, portant recrutement des enseignants pour renforcer le secteur de l’éducation et dont les tests ont eu lieu le 02 septembre 2023. Le journal travaillait autour des nombreux concours organisés et dont les résultats sont gelés depuis des mois voire des années. Pour ce dernier concours, officiellement, ils sont au total 31 860 candidats à composer pour seulement 4501 postes soit environ 14%, 300 dossiers ont été rejetés pour diverses raisons. Certains candidats avaient déjà participé à divers concours antérieurs dont les résultats sont gelés à ce jour ; les plus chanceux ont déjà trouvé un emploi, l’écrasante majorité se trouve toujours en chômage et d’autres, malheureusement, sont déjà morts.
Démarche journalistique
Après plusieurs recoupements sur l’ensemble du territoire, la rédaction a décidé d’adresser une lettre de demande d’information à Monsieur le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Réforme Administrative du gouvernement togolais. Ainsi, le 26 juillet 2023, la lettre N/Réf. : 005/2023, dont l’objet est : « Demande d’information » a été adressée et déchargée avec les mentions date, cachet et paraphe au service courrier du ministère, sis face côté ouest de l’immeuble PALM BEACH.
La Rédaction a attendu jusqu’au 29 août 2023, soit 40 jours après l’envoi du courrier, pour publier l’article d’une page intitulé « Togo, quand une bande de vautours gravite autour des concours de recrutement dans la fonction publique : Faure Gnassingbé est-il au courant ? » à la page 6 de sa parution n°0041.
On en était là quand, dans la soirée du mercredi 06 septembre 2023, par appel téléphonique, un monsieur se présentât comme chargé de communication du ministère de la Fonction publique, dit que son ministre Gilbert Bawara voudrait échanger avec le Directeur de Publication Francisco NAPO-KOURA, à son cabinet le lendemain à 11h 00. Il précise, dans un premier temps que c’est au sujet d’une publication parue dans le numéro 0041, puis a voulu en savoir plus sur le processus de rédaction. C’est dans les échanges que le DP Francisco NAPO-KOURA s’étonne que ni le chargé de communication, ni le ministre n’avait jamais eu connaissance du courrier de demande d’information adressé au cabinet du ministre. Sur demande du chargé de communication, une copie scannée du courrier déchargé lui a été transmise à 23h22mn par WhatsApp, approuvée par des mots de remerciements de ce dernier.
Le jeudi 7 septembre 2023 à 11h05, le DP Francisco NAPO-KOURA a été introduit dans le bureau du ministre, sis en face du Campus Nord de l’Université de Lomé, collé à la Direction de la LONATO. Après le protocole qui consiste à se débarrasser de son téléphone et de tout objet pouvant servir d’enregistrement, Francisco NAPO-KOURA a accédé au ministre Gilbert Bawara. Juste le petit bonjour, comme s’adressant à un mineur non-émancipé, l’autorité a introduit les échanges ainsi : « Toutes mes excuses, je devrais vous demander de vous faire accompagner par un responsable de vos organisations de la presse ». Et pour répondre à cette inquiétude, le DP dit : « Je suis le responsable de l’entreprise de presse, Directeur de publication et rédacteur. TAMPA EXPRESS assume toujours ses publications ».
Lors de ce tête-à-tête, le ministre Gilbert Bawara a voulu fustiger la rédaction en l’accusant de n’avoir pas pris l’avis de son ministère. C’est alors que l’hôte lui fait savoir qu’une lettre de TAMPA EXPRESS a été déchargée par les services de son ministère depuis le 26 juillet 2023. C’est après cette rencontre que le Ministre Gilbert Bawara a cru bon de saisir son collègue de la justice pour faire la lumière sur les révélations du bimensuel.
Les leçons à tirer de l’entretien Gilbert Bawara-Francisco NAPO-KOURA
Il est d’abord regrettable de constater qu’une lettre adressée au ministre ne lui parvienne pas. Pis encore, la copie qui avait été envoyée à son chargé de communication la veille (06 sept 2023 à 23h22) ne lui a pas été transmise avant la rencontre du lendemain à 11h05.
L’autre ambiguïté est que le nom de l’agent du service courrier du ministère qui a déchargé la lettre n’a pas été mentionné sur la décharge. L’autre constat amer est qu’à l’instant, devant le journaliste d’investigation, ni le Directeur de Cabinet qui a apporté la lettre au ministre, ni le ministre ne pouvait identifier séance tenante lequel parmi les deux agents du service courrier a déchargé la lettre N/Réf. : 007/2023. La réponse du Directeur de cabinet à son ministre est « Nous allons le savoir par la signature ». Imaginez l’agacement de l’autorité publique devant un journaliste à qui l’on voulait faire des reproches pour faute professionnelle.
Tous ces manquements constituent des interrogations pour le spécialiste en Management des Organisation et de facto de nouvelles pistes d’investigation pour TAMPA EXPRESS. Cette situation a soulevé beaucoup d’interrogations au sein de la rédaction du journal. Qui au ministère de la Fonction publique a intérêt à dissimuler un tel courrier à son ministre ? Qu’est-ce que ce dysfonctionnement constaté en présence du journaliste a pu susciter en la personne du ministre ? Dans l’urgence, quelles sont les dispositions prises par ce dernier et son staff pour assurer ses correspondances avec les concitoyens ?
Il faut rappeler que sur la trentaine de courriers que le journal a adressé depuis sa création, seules les deux décharges du ministère de la fonction publique ne portent pas les noms des agents qui ont accusé réception. C’est une remarque pertinente qui dénote des manquements graves et la tendance des agents à se couvrir ou à dissimuler des documents susceptibles de réveiller l’attention de la hiérarchie.
Le confrère « Chronique de la Semaine » l’a brièvement abordé à travers un dossier intitulé « Persistance du mauvais accueil dans les services publics et privés : Que faire ? » dans son numéro 702 du 21 septembre 2023. C’est aussi l’avis partagé par plusieurs citoyens togolais depuis un moment. « Au Togo, on a l’impression que dès qu’une activité permet aux jeunes de s’en sortir un peu, certaines personnes cherchent absolument des moyens pour arrêter ça », déplore le député du NET Gerry Taama en taclant les dernières décisions de l’Arcep, du 18 septembre 2023.
C’est pour répondre à ces questionnements majeurs que la rédaction de TAMPA EXPRESS a rebondi par sa seconde correspondance N/Réf. : 007/2023 en date du 11 septembre 2023.
Des mains invisibles derrière la plainte de Gilbert Bawara ?
Pendant que la rédaction de TAMPA EXPRESS espérait la réponse à son second courrier N/Réf. : 007/2023 dans la poursuite de ses enquêtes, pour d’une part, répondre aux préoccupations des concitoyennes et concitoyens sur l’organisation des concours et le gel des résultats, et d’autre part, jauger et faire la lumière sur la gestion de la messagerie dans l’administration publique, la DCPJ débarque dans le dossier. Le journal qui croyait jouer sa partition en aidant les autorités publiques à être à l’écoute des citoyens et proposer des pistes de solutions pour rendre plus équitable l’organisation des concours, devient victime au point d’être menacé et inculpé sur la base du code pénal. Et pourtant, l’entreprise de presse a été professionnelle dans la production de son article, comme le reconnait l’autorité de règlementation HAAC. Sinon depuis le début, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) avait bien signifié au Conseiller en communication du ministre de la justice et au Procureur de la République, la qualité de l’article incriminé. Et que selon le rapport de monitoring de la HAAC, le journal a fait preuve de professionnalisme. Pis encore, c’est plutôt le journal TAMPA EXPRESS qui peut se réserver les droits de poursuite à l’encontre du ministère défaillant pour l’inapplication de la LOI 2016-006 du 30 mars 2016 portant accès à l’information et à la documentation publique que stipule à l’article 10 : « L’organisme public, saisi d’une demande d’accès à une information ou à un document public, est tenu de donner suite à cette requête, par écrit, dans un délai ne pouvant excéder trente (30) jours à compter du jour de délivrance de l’accusé de réception. Les requêtes émanant des chercheurs et des journalistes professionnels sont traités dans un délai de quinze (15) jours ».
Cette curiosité qui consiste à rechercher des poux sur un crâne rasé amène à s’interroger sur l’usage que certains commis de l’Etat font des institutions étatiques pour régler des comptes personnels. Admettons que c’est le ministre Gilbert Bawara, un juriste de son état qui saisisse le Procureur de la République en lieu et place de la HAAC ou l’OTM. Puisque c’est ce qui a été dit. Que cherche alors le Conseiller en communication du ministre de la Justice dans cette affaire auprès de la HAAC ? Le Procureur de la République n’a-t-il pas ses émissaires ou staff en la matière ?
La méthode utilisée par la DCPJ
Aussi rocambolesque que cela puisse paraître, nous étions au 20 septembre 2023 aux environs de 16h quand le DP Napo-Koura reçoit un appel téléphonique d’une dame au nom du Commissaire Koudeti Noubiaka « Vous êtes M. Francisco Napo-Koura, Directeur de Publication du journal TAMPA EXPRESS ? Vous êtes convoqué à la DCPJ demain à 15 heures 00 mn ». La réponse du DP « A quel sujet ? Où est la convocation ? ». Cette convocation attendue dans les minutes qui suivent ne sera délivrée que le lendemain 21 sept vers 11 heures. Copie a été aussitôt transmise au conseil Me Elom Kpadé, Patronat de la Presse Togolaise (PPT), ODDH, etc… L’avocat étant en déplacement, Francisco Napo-Koura répond à l’heure indiquée accompagné des membres du CACIT et du PPT. Sans violence il a été auditionné par quatre officiers de la Police Nationale (Mme Koudeti, Messi, Mme Awesso et M. Komlan). Le journaliste a narré les faits depuis les alertes jusqu’à sa rencontre avec le ministre Gilbert Bawara. Les interrogatoires suivis de suspensions et compte rendu à la hiérarchie ont duré des heures. Ce n’est que vers 17 heures que les agents ont introduit Francisco dans le bureau de leur Directeur M. Bolinga. Ce fut une autre paire de manche car les tons ont monté « vous avez l’obligation de collaborer en donnant les preuves (sources), les fonctionnaires à l’intérieur du ministère de la fonction publique qui s’adonnent à cette pratique ». Pour le DP, il est hors de question qu’un journaliste livre ses sources « Il appartient aux spécialistes que vous êtes de faire votre job. TAMPA a fait sa part en donnant l’alerte », dixit Francisco Napo-Koura. C’est d’ailleurs l’esprit de l’article 37 de la Loi n° 2020‐001 du 07 janvier 2020 portant Code de la presse et de la communication en République Togolaise « …le journaliste doit garder le secret professionnel et protéger ses sources d’information ». Une autre interruption a été observée pour compte rendu à la hiérarchie dont le Procureur de la République. Ce n’est qu’à la reprise vers 19 heures que le CACIT a été autorisé pour assister à la suite du théâtre qui a pris fin vers 19h30 sur insistance du Dr Francisco Napo-Koura de voir la présence de son avocat et d’aller consulter la HAAC et les organisations de la presse. Sur ce, une seconde convocation a été délivrée sur le 25 septembre 2023 à 15h00 mn.
Le film du 25 sept a été un peu similaire au précédent mais cette fois avec la présence de Maître Kpade. Tous les quatre officiers de la police judiciaire du 21 septembre ont été encore mobilisés de 15 à 18 heures quand vers la fin le directeur est revenu cette fois enfoncé le clou en disant : « comme il a refusé de collaborer, dressez-lui lui un procès-verbal de comparution, il sera conduit devant le procureur et poursuivi pour diffamation et dénonciation calomnieuse ».
C’est en ce moment précis que le Conseil Maitre Elom Kpade dans son calme olympique a rappelé au Directeur M. Bolinga les dispositions du code de la presse en lui demandant tout simplement de ne pas confondre un journaliste professionnel (détenteur de la carte de presse ayant exercé son travail dans un organe de presse régulièrement inscrit à la HAAC) à un commun des individus qui publie sur les réseaux sociaux. Toutefois le fameux Procès-verbal a été dressé en attente de relecture et signature avant la comparution devant le Procureur de la République.
La toute première question qui se pose est « Le Commissaire M. Bolinga est-il qualifié pour prononcer une inculpation ? ». Puisqu’il évoque diffamation et dénonciation calomnieuse alors que, non seulement l’article incriminé n’en contient pas mais aussi il n’a été affirmé nulle part dans la parution qu’un fonctionnaire du ministère en fait partie du réseau de vautours.
Pis encore, ce qui doit inquiéter encore plus tous les togolais et en premier Faure Gnassingbé sur les dérives de certains départements de la sécurité publique, qui peut-être échappe à son contrôle, est que selon des sources bien introduites, l’intention derrière la première convocation par téléphone sans délivrer une convocation en noir sur blanc serait de maintenir le journaliste en garde à vue. C’est du kidnapping pure et simple. Et en homme averti, Nicodème Anani Barrigah-Bénissan, Archevêque de Lomé avisait à travers son précieux livre : « Crise d’autorité : abus de pouvoir ». C’est une grande leçon pour chaque citoyen d’être vigilant en ayant une rigueur en soi. Il faut toujours se faire assister par un conseil ou les ODDH lorsqu’on vous convoque dans ces milieux sinon, vous risquer même de disparaître. Dieu seul sait !
La seconde interrogation porte sur le nombre de fonctionnaires mobilisés (05 officiers de la Police Nationale dont Mme Awesso qui était en congé mais rappelée expressément et toute la chaîne dans la hiérarchie à qui l’on fait les comptes rendus avec les moyens de communication de l’Etat) pour régler les comptes personnels mais au même moment les bandits opèrent partout sur le territoire sans être inquiétés. Ces services de renseignement aux côtés d’une administration publique atteinte par l’épidémie de la corruption sous toutes les formes.
Manifestation des représailles en cascade contre TAMPA EXPRESS
Tout se passe comme s’il y a une bande de groupement d’intérêt obscure qui a déclenché une sorte de « fatwa » contre le ” journal qui débouche les tympans ”. Cette convocation du Directeur de Publication du journal à la DCPJ en contradiction avec les textes de la République Togolaise en est une illustration. Le journal n’a aucun contrat d’annonce ou de publicité malgré des accords verbaux de certains patrons d’entreprise. Les quelques pubs qui passent dans les parutions n’est que du lobbyisme. Elle a eu pour effet d’éloigner encore les annonceurs et autres collaborateurs. Car le Togolais a transformé résignation en résilience.
Le journal, TAMPA EXPRESS n’est pas consulté pour les campagnes de sensibilisation et les couvertures médiatiques même étatiques en dehors de deux événementiels, une promotion Brasserie BB en 2022 et la soirée des lauriers NSCT en août 2023 pour 50 mille FCFA par promoteur. Il est aussi à signaler qu’une fois encore TAMPA EXPRESS est en train d’être exclu des prestataires médias de l’Office Togolais des Recettes (OTR) malgré l’annonce de son Commissaire Général qu’il associera toutes les entreprises de presse en règle avec l’autorité de régulation. Ainsi la HAAC a transmis une liste exhaustive des médias à l’OTR qui a presque finalisé les contrats avec les prestataires sans TAMPA. Et pourtant TAMPA SARL-U est une entreprise citoyenne en règle avec le fisc. Elle contribue aux efforts du pays mais certains agents de l’administration ont décidé de l’exclure du bien commun.
Au niveau étatique, TAMPA EXPRESS a touché deux éditions d’aide de l’Etat à la presse en raison de 575 mille FCFA au titre de 2021 et 425 mille FCFA pour l’exercice 2022. Cette dernière édition d’aide a été amputée de 25% et un forfait pour pénalité consécutifs aux effets de la suspension de trois mois du journal au motif de la plainte Charles Gafan.
Le journal maintient son cap en dépit de tout. Il y’a un village quelque part au nord-ouest du Togo que les ancêtres ont nommé en « n’cam » la langue locale « FALAKOUNANDO » qui signifie la misère ne nous exterminera point. En effet, le seul édifice public du village est à l’image de l’EPP N’Gobo (Préfecture de Blitta) dont le mur en banco a donné la mort à deux élèves et blessé d’autres. Peut-on clôturer ce chapitre sans évoquer l’adage Bassar qui dit « Une hernie ne pousse que là où la peau est douce (bien molle) » car c’est lorsque qu’il s’agit d’un festin que l’on est bien entouré mais à contrario c’est la solitude et c’est encore pire lorsqu’il s’agit d’une convocation des corps habillés ou à la justice.
Les pistes de solution au phénomène
La démarche de TAMPA EXPRESS prouve à suffisance qu’il ne s’agit nullement d’une fixation sur le ministère de la Fonction publique mais des analyses basées uniquement sur des faits vérifiables et même à l’œil nu. En ce qui concerne ces concours, le journal n’en dira plus mot car, il appartient aux spécialistes des enquêtes qui sont de la DCPJ et autres corps habilités de convaincre l’opinion.
Bien évidemment, l’objectif de notre publication est d’alerter le pouvoir public, en particulier le chef de l’Etat Faure Gnassingbé, sur un phénomène malsain qui était depuis un moment d’opinion publique. Ça ne fait pas du tout honneur au pays tout entier car, les gens parlent dans tous les coins de rue. Les réseaux sociaux et même des humouristes en font leur quotidien à visage découvert, c’est de la veille citoyenne de l’action publique pour des solutions idoines.
Parmi les pistes de solutions que l’on peut préconiser dans l’organisation des concours qu’organise l’Etat togolais, l’option sous le format du Baccalauréat avec l’utilisation des vignettes afin de garantir l’équité pour chaque citoyenne et citoyen peut être envisagée.
Toujours parmi les solutions pour rendre l’équité effective entre citoyen togolais, le gouvernement doit éviter qu’une certaine camaraderie (ethnie) accapare toute une administration publique, société d’Etat et paraétatiques. Le repli identitaire et le tribalisme étant de mise au Togo, l’Etat doit faire en sorte que le ministre, son Secrétaire Général, son attaché…proviennent de différentes localités du pays. Instaurer des enquêtes régulières sur les haut(es) fonctionnaires (personnalités) qui créent en leur nom ou par personne de pailles les lieux de loisir où défilent les courtisans qui paient des rançons afin de bénéficier des services publics. Il parait également urgent d’appliquer les lois de la République Togolaise dans leur plénitude. Le législateur avait prévu le Conseil Supérieur de la Fonction publique dans la « LOI N° 2013-002 du 21/01/2013 PORTANT STATUT GENERAL DE LA FONCTION PUBLIQUE TOGOLAISE : DECRET N° 2015 – 120/PR du 14/12/2015 PORTANT MODALITES COMMUNES D’APPLICATION DU STATUT GENERAL DE LA FONCTION PUBLIQUE TOGOLAISE ». C’est ce Conseil créé par décret 91-185-MTFP du 9 juillet 1991 (JO de la RT du 16 septembre 1991) qui devrait organiser les concours et non le ministère de la fonction publique pris isolement.
Le gouvernement togolais doit veiller donc à l’équité entre les filles et fils du pays. Car de nos jours, plusieurs localités du pays n’ont quasiment pas d’agent travaillant dans la fonction publique ou société étatique pour la simple raison qu’elles ne disposent pas de capital social (hauts fonctionnaire) ou que leur militantisme n’est pas suffisant. Il est temps de penser à fixer les quotas par région économique ou par préfecture (canton ou village) sur la base des taux issus du recensement général de la population. Il faut que chaque région, préfecture, ville, canton, village, famille soit impacté par les actions de son Etat. C’est aussi dans l’intérêt d’une construction harmonieuse du pays. Le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé doit alors opérer des réformes courageuses qui permettent à chaque togolais de bénéficier des services publics.
La Rédaction