À l’instar de plusieurs localités du pays, la préfecture de Bassar traverse, depuis des décennies, une crise profonde qui se traduit par une régression généralisée sur les plans économique, politique, social et culturel. Cette situation a pris une allure clanique exacerbée par les querelles politiques partisanes, les trafics d’influence, les détournements de ressources communes et les abus de pouvoir ainsi que les violences morales sur les personnes. Une situation dramatique qui n’est que le reflet des pratiques du RPT-UNIR, le même qui a créé tout un désert total au niveau de la classe intellectuelle et des valeurs. Le recours au musèlement de l’intelligentsia et aux diverses méthodes de sabotage des leviers sociaux stratégiques aggrave l’exode des jeunes vers le Nigéria et le Sahel surtout, le chômage, la délinquance, l’abus des drogues… À voir de plus près ce fléau, on pense qu’il s’agit beaucoup plus d’un narcissisme extravagant d’une pseudo élite aux abois que d’un simple conflit de leadership entre les forces vives de la localité. Les causes profondes remontent à une fracture dans la transmission du témoin entre jeunes et aînés ou encore la volonté d’une minorité sans véritable base électorale de dominer une grande masse déçue et désabusée qui ne trouve plus aucun intérêt à rester du côté des aînés qui ne pensent qu’à leur propre gloire et ventre, tout en ignorant même leur propre progéniture.
Dans une alerte du Professeur Gbandi Adouna de l’Université de Kara, en réponse à une invitation pour l’animation d’une journée de réflexion à Bassar, on pourrait lire ceci : « Attention, chez nous à Bassar, un politicien de niveau BEPC est plus prépondérant qu’un universitaire »; il recadrait ainsi ses paires qui s’apprêtaient à aller animer des journées de sensibilisation. C’est vraiment malheureux ce musellement des intellectuels qui favorise toutes les dérives que les populations ne cessent de déplorer. Car, certains cadres autoproclamés n’hésitent pas à violer allègrement les lois et les principes, dans le seul souci de plaire au régime qu’ils servent, avec tant de zèle. Et, tant qu’il y aura des coups de force d’une minorité pilleuse sur une majorité lésée, la cohésion sociale restera une pure illusion.
Le bilan des députés sortants : mandature 2018-2023
La préfecture de Bassar est subdivisée en quatre communes pour trois sièges de députés. Ils étaient six candidats en lice ; trois principaux et trois suppléants. Mais à l’arrivée, le parti NET a chipé un siège au parti UNIR et donc deux ont siégé à l’hémicycle. Il s’agit de Mme Abiratou Bonfoh dans son rôle de 1er questeur à l’Assemblée nationale et le député Kpal Koffi qui a pris le siège après le retrait de M. Yawanke Wake Gbati, ayant préféré le poste plus juteux de Directeur Général de la TDE. C’est pour la deuxième fois consécutive que le RPT-UNIR perd un siège au profit d’une autre couleur politique dans la circonscription de Bassar.
Qu’on le veuille ou pas, les députés togolais sont, dans la réalité, sous un principe du mandat impératif donc les populations délèguent aux élus le soin d’accomplir une action définie dans la durée et dans la tâche. Et c’est le sentiment de désespoir total au sein des populations de Bassar qui crient haut et fort que Mme Abiratou Bonfoh et son collègue Kpal Koffi ont été plus que nuls pendant les cinq (5) années de députation. Ce n’est pas une invention ni des commérages, mais des vérités que le confrère « LA DÉPÊCHE » a bien relaté dans son numéro 1182 du 07 Février 2024. Le constat est très amer : aucun projet de développement, pas un seul recrutement dans l’administration publique et dans les sociétés paraétatiques. Les écoles sont en lambeau et sans enseignants, les centres de santé et surtout le grand BAOUL (Hôpital Préfectoral de Bassar) sont de vrais mouroirs… Quand il y a des concours de recrutement, les militants ne savent pas à qui se confier. Les populations n’ont pas de repère pour adresser leur préoccupation lorsque SOROUBAT et autres entreprises stoppent sans motif valable les travaux de construction des ouvrages. Selon les comptes rendus des multiples réunions à Bassar et au siège du parti comme à « Lomé II », les seules choses que le duo Abira et Koffi a pu réussir sont l’espionnage des populations et le climat de guéguerre entre les militants. Ils ont, en outre, réussi à ériger la population de Bassar contre le parti UNIR qu’on accuse d’avoir mis aux oubliettes le Grand Bassar. Or si vos propres élus ne se préoccupent pas de vos problèmes, n’attendez pas que le Prince lui-même descende pour le faire.
Certains militants vont jusqu’à regretter les temps de Ninsao Gnofam, Binguitcha Faré et du feu Elhadj Abass Bonfoh.
Selon M. Tchin D., « Le constat est révoltant et interpelle tous les natifs, surtout la jeunesse en perte de vitesse sur les valeurs et la culture Bassar. La renaissance Bassar s’impose. Nous sommes le seul peuple au Togo qui est divisé foncièrement par la politique. Il y a une absence totale d’entraide et de solidarité. Bassar compte difficilement un seul Directeur Général et c’est celui de la TdE ». Selon toujours les militants UNIR, ce sont les egos des uns et des autres qui ont fait que le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé rechigne à nommer les cadres Bassar du RPT-UNIR dans ses gouvernements successifs, malgré leurs effectifs pléthoriques. Mais pour les détracteurs, la non-figuration de ces « baronnets » Bassar dans les gouvernements ne dit plus rien au peuple car, ils y vont seuls avec leur sacoche et repartent sans impacter leur communauté comme d’autres le font pour les leurs.
Le climat délétère entre les clans en faction
On dirait un volcan en ébullition au sein des membres d’UNIR dans Bassar. Et pour cause, l’émergence d’une fillette qui est arrivée à manipuler certaines couches sociales pour se faire aussi appeler ‘’Maman‘’, synonyme d’une intime du président de la République.
Non seulement les populations n’en veulent plus mais aussi, les militants divisés sont sur le pied de guerre. Plusieurs réunions du parti, rassemblant les hauts dignitaires n’auront servi à rien. Ce n’est pas la réunion du jeudi 15 février 2024 dernier avec le bureau national ou celle de la semaine suivante avec la présence effective de Faure Gnassingbé à « Lomé II » et le rappel à la discipline du parti aux postulants qui vont calmer la haine à l’interne qui sévit. On peut même envisager que plusieurs manquements observés dans l’organisation du deuxième Congrès UNIR, tenu à Kara le 26 février 2024 soient de nouvelles épines qui viennent exacerber les positions entre les membres.
A l’heure actuelle, la préoccupation des populations de Bassar est loin d’être un simple enjeu politique. Le délabrement dans tous les domaines doit être à tout prix réparé. C’est-à-dire, le retour et la réinsertion économique et sociale de la masse. Mais, sur le terrain actuellement, les préoccupations des « dirigeras » sont ailleurs, c’est cette lutte aveugle pour le privilège.
- Le camp Mme Abiratou Bonfoh, député à l’hémicycle, avec pour parrain M. Ninsao Gnofam : Personne ne l’avait vu venir puisque, le terrain était balisé par Mme Rissalatou Djikeni-Kerim qui, pendant des années, avait lutté pour se faire élire député de Bassar avec pour fief Kabou, tout comme Mme Ibrahima Maimounatou l’était dans la circonscription électorale de Dankpen. Mais Rissalatou va vite désenchanter car, le peuple Bassar qui pourtant s’affirme matriarcal n’était pas prêt pour se faire conduire par une femme. C’était alors une aubaine pour sa cousine Abiratou, qui profita de la respectabilité que le peuple accorde à son père le Général Bonfoh et la décision d’ElHadj Abass Bonfoh de prendre sa retraite politique. Elle va bondir très rapidement au premier rang.
Abiratou Bonfoh, député sortant
La « sauvageonne », comme certains la surnommeraient quoi que d’un niveau d’étude relativement moyen, va vite servi l’esprit de ”servitude volontaire” des frères et sœurs pour monter au sommet du mont Bariba-Bassar. Mme Abira Bonfoh usa de tous les moyens, en parlant, dit-elle, au nom du président Faure Gnassingbé. Le comble est qu’elle réussit à s’asseoir près du Président de la République, lors de sa visite en février 2018 pour l’inauguration d’une fameuse plate-forme multifonctionnelle dans le canton de Dimori. Très habile dans la manipulation des esprits faibles, elle leur propose des postes de direction ou ministériels. Elle aurait même promis le juteux poste de Commissariat Général de l’OTR à un certain Narson Kpebou qui, malheureusement n’est plus de ce monde. Elle infiltre presque tous les groupes WhatsApp. Entre temps, une infox avait circulé qu’elle serait la mère du seul garçonnet du Champion national, mais cette intox montée de toute pièce a marché pendant un moment, puis a vite été déconstruite. Tous les baronnets civils comme militaires appellent cette fille « Maman », espérant naïvement que c’est grâce à la proximité de leur sœur avec le Prince qu’ils prospèreront aussi avec leur localité. Elle avait tellement d’influence sur le préfet et les maires que toutes les initiatives communautaire et sociale qui ne viendraient pas d’elle, étaient systématiquement bloquées ou sabotées. Car, les consignes sont données aux autorités locales pour le boycott pur et simple. Les populations lui reprochent aussi d’être à l’origine du malheur de Gbikinti FC. Alors que l’équipe était en pleine forme à la tête du championnat de D1 en 2018, elle avait mis le stade municipal en chantier en plein milieu du championnat pour un projet bidon, au nom de Faure Gnassingbé qui, selon ses dires, voudrait transformer le stade de Bassar à l’image de celui du Barça. Aujourd’hui, la pelouse de ce stade est un ”champ de patate”. D’aucuns estiment que c’est là une escroquerie qui a mis l’équipe identitaire totalement à genou. Elle n’aurait pas également de bonnes relations avec ses collègues de l’assemblée nationale et les autres femmes du parti. Ce qui éloignerait la préfecture de Bassar de plusieurs initiatives de développement.
On dit bien, « Le mensonge se lève tôt, mais la vérité le rattrape toujours ». C’est ainsi qu’au fil du temps, l’escroquerie est démasquée… Elle n’est désormais que dalle.
Le torchon ne brûle pas qu’entre le groupe Abira et les militants, mais entre les cadres du parti présidentiel aussi qui se regardent en chien de faïence.
- Le camp M. Yawanke Wake Gbati, député non-siégeant et actuel DG de la TdE, qui a pour mentor M. Binguitcha Faré Ismaël avec la bénédiction du grand chef supérieur de Bassar. Les rivalités entre Abira et Gbati, remontent juste au lendemain des législatives de 2018. Sinon, au départ, presque tous l’appelaient avec respect « Maman » et répondaient aux multiples repas que cette dernière leur offrait. C’est quand beaucoup ont découvert qu’ils n’y avaient rien à gagner, mais au contraire qu’ils pouvaient perdre en misant de leur argent et énergie pour des « châteaux de cartes » que les discordes ont commencé par apparaitre. Selon certaines personnes qui s’étaient aventurées dans ces invitations, elle usait de toutes les stratégies pour leur soutirer la pécune.
Ainsi, le DG M. Yawanke Waké Gbati, qui se trouve suffisant dans l’eau s’est vite affranchi. Il n’admet plus les méthodes paternalistes d’Abiratou qui prend seule ou avec son groupe les décisions, au nom des élus pour imposer à tout le monde. Son entourage et les autres groupes rivaux ne mettent plus pied dans les châteaux de leur consœur à Kabou et à Lomé. Ils exigent que les réunions du parti se déroulent désormais au siège à Bassar. Comme en témoigne ces échanges musclés entre le député Abira le DG Yawanke. Mme Abiratou Bonfoh surprend : « Depuis hier, les députés se sont entretenus avec des cadres militants, afin d’une mise à jour, et autres orientations. Nous prions ces cadres de bien vouloir passer l’information aux membres de leurs comités. Fraternellement », et au DG Yawanke de rétorquer « Bonsoir chers frères et sœurs ! Les députés se sont entretenus avec quels cadres et nous aussi élus du peuple ne sommes pas au courant ? Cela ne veut pas dire que j’étais invité à une réunion… je n’ai eu aucune information concernant cette rencontre. ». Le tour du ministre Ninsao Gnofam de calmer « Merci S.P. Je pense pour ma part que nous prendrons conscience. Ce n’était que de petits malentendus et je sais compter sur la sagesse de tout un chacun. Si non, à cette allure, nous risquons de donner la cour libre à nos adversaires pour mieux nous combattre sur le terrain. Le moment est venu de resserrer nos rangs. Nous sommes à quelques jours des échéances électorales et nous devons faire beaucoup attention. Bonne journée à tous ».
En réalité, les deux personnages Yawanke Wake Gbati alias Papa et Abiratou Bonfoh sont des introvertis. Ils ont les mêmes méthodes de manipulation pour fracturer les masses. Les pratiques du sieur Yawanke Gbati consistent à regrouper des esprits faibles autour d’un pot de boisson, distribuer les gadgets (t-shirt, agenda et calendriers…) et offrir bouteilles de vin et champagne de la TdE, lors des fêtes à quelques catégories de fonctionnaires. Selon ses détracteurs, sa contribution saisonnière à l’équipe de Gbikinti FC se stabilise à 2 millions FCFA, depuis qu’il est devenu DG. Ce n’est pas le montant qui importe, mais ses proches trouvent du faux dans ce don. La méthode consisterait à inciter le club à adresser un courrier à la société. La TdE débloque alors les deux millions et il divise en deux : contribution de la TdE 1 million FCFA et lui-même 1 million FCFA. Au final, c’est la société qui débloque tout.
Quant à Abiratou, les rapports périodiques montrent que c’est 500 mille FCFA, mais c’est elle la première à se revendiquer les succès de l’équipe, en prenant des photos selfie pour inonder les réseaux sociaux.
Ce groupe est solidaire autour de l’ancien ministre Ismaël Fare Binguitcha, avec la bénédiction du Chef Canton de Bassar T’ba Yawanke. Il y’a quelques semaines, le comble était que Ismaël Fare Binguitcha qui avait pris l’initiative de réconcilier les différentes factions du parti avait simplement vu sa réunion annulée par sa fillette Abira qu’il a vu naître. Cet énième acte jugé d’impolitesse aggravée vis-à-vis d’un patriarche est la goutte d’eau qui a débordé le vase.
- Le groupe OUADJA Faré Gbati Alex : Typiquement local, il est conduit par le secrétaire préfectoral de l’UNIR. Il avait pour soutien, son beau-frère Charles Kondi Agba qui également n’est plus de ce monde. Il était SG de la mairie, mais a été destitué par Payadowa Boukpessi, à l’époque le tout puissant ministre de l’Administration territoriale. C’était, selon des sources bien renseignées sur la base d’un rapport monté de toute pièce par le maire Gbati Kokou Eugène, Abira Bonfoh et le préfet Jean Faré Bonfo (Le maire ayant pour épouse la petite sœur de père-mère du préfet). Cette destitution fut une surprise car, personne ne s’y attendait. C’est alors que Charles Kondi Agba avait introduit son protégé auprès de l’ancien ministre Boukpessi qui lui ressort un rapport à charge venant de ses propres parents Bassar, les sorciers de la maison. Le mal étant déjà fait, Payadowa Boukpessi n’aurait que présenté ses excuses au militant Ouadja Faré Gbati Alex qui, finalement a regagné son ancien poste à l’inspection de l’enseignement primaire. C’est Alex qui maîtriserait les militants à la base. Tous reconnaissent enfin et regrettent les victoires de l’opposition qu’ils ont aidés à manipuler durant des années. Ils exigent désormais à avoir à leurs avis pour les choix des futurs candidats. Plus question que le bureau central UNIR parachute des candidats venus de Lomé et qui sont des casiers inconnus dans les milieux et qui de plus viennent les narguer. Mais c’est le proverbe Arabe qui prévaut au RPT-UNIR « Les chiens aboient la caravane passe».
UNIR Bassar et ses nouveaux candidats
Bassar passe d’un monde de fou à un monde foutu. Cela rappelle la dispute amicale entre deux frères. Pendant que l’un traitait l’autre de fou, la réplique de l’autre était systématique. « Si je suis fou alors toi tu es foutu ». Et ce dernier s’adressant à un témoin, demande entre celui qui est fou et celui qui est foutu, qui est bon ? La réponse est sans ambages. « On peut récupérer un fou, mais pas ce qui est foutu ».
Malheureusement, c’est ce qui arrive d’année en année à Bassari. Soit, c’est la volonté du régime de marginaliser les peuples, en faisant valoir les « nuls » au détriment des brillants, ou simplement c’est l’aveuglement pur et simple. Sinon, on ne peut pas comprendre comment un régime qui cherche le progrès peut choisir de ne faire qu’avec des incapables qui n’honorent pas son image.
Pour rappel, le point 29 du conseil des ministres du 08 février 2024 dit que les populations vont exprimer leurs besoins pressants lors des élections prochaines, ce qui va orienter les investissements publics. Ce point laisse penser que les candidats aux prochaines élections sont à vide de projets réalistes et les élections seraient devenues un outil de collecte de données en vue de la planification pour la « gouvernance autrement ». En d’autres termes, c’est le candidat qui présentera des projets pour la zone dans laquelle il est allé demander le suffrage. Bref, ce n’est plus lors des campagnes qu’il doit faire l’offre politique, mais aller faire les projets à partir des besoins manifestés. Ceci étant, il faut désormais des hommes et femmes d’une certaine maturité pour être des élus. Sinon, les préfectures vont tomber encore plus bas.
Ainsi, les clans UNIR s’affrontent au quotidien et la rébellion est encore montée d’un cran lorsque les militants ont découvert par surprise que Mme Abiratou Bonfoh était inscrite sur la liste des prétendants à Lomé. Elle qui n’avait pas déposé ses dossiers de candidature auprès du secrétariat permanent à Bassar. Ce qui est contraire aux communiqués du parti qui demande de déposer les candidatures au niveau local, mais l’intime du Champion est la seule à passer outre. Les populations attendent de voir l’issue que le SE Atcholi et ses paires vont réserver à cette indiscipline.
Une visualisation rapide de la liste des 19 prétendants montre que seul monsieur Ouadja Faré Gbati Alex, parmi les protagonistes a pris la hauteur d’esprit pour ne pas déposer sa candidature. Et pourtant, c’est son groupe qui prétend avoir la maîtrise du terrain.
Par contre, on retrouve les mêmes troubles fête que les populations de tous les bords rejettent. À la 7ème place sur la liste, l’on retrouve le sieur Yawanke Wake Gbati et plus loin à la 15ème place son suppléant Kpal Koffi, le photographe qui visiblement n’est que l’ombre de lui-même. Ils ont tous déposé leurs dossiers à Bassar. A la dernière place se trouve dame Abiratou Bonfoh, qui a certainement voulu échapper à la petite honte, en n’allant pas déposer sa candidature au bureau préfectoral de Bassar auprès de son ennemi Ouadja Faré Gbati Alex.
Selon les sources, certaines candidatures sur les 19 auraient été suscitées par le DG de la TdE qui leur aurait distribué de l’argent, afin que les concernés se désistent en sa faveur. Une escroquerie qui n’aurait pas été du goût des barons du parti.
A la deuxième place sur cette liste se trouve un jeune agent de l’OTR qui est d’office éliminé par le code électoral car, n’ayant pas démissionné de son service 6 mois avant le scrutin. Certains ayant déclaré forfait à la dernière réunion du parti à « Lomé II ». S’il faut bannir les frères et sœurs ennemis de cette liste, il ne restera que quelques trois cadres de l’administration publique et un Colonel des douanes à la retraite pour compétir aux couleurs de l’UNIR à Bassar. Cet ancien de l’OTR reconverti en Directeur d’entreprises a été Président de Gbikinti FC et deuxième donateur de l’équipe. Sans tambour, ni trompette, il offrirait des bourses d’excellence, fournitures et matériels didactiques aux élèves et établissements.
C’est aussi répugnant de constater le désert que traverse le parti UNIR, en termes de manque de cadres. Tous ces universitaires et hauts fonctionnaires (hommes et femmes) natifs du Grand Bassar sont où et c’est seulement des instituteurs qui sont brusquement devenus les seuls « cadres politiques » dans le milieu ? Est-ce que le parti UNIR et son président Faure Gnassingbé savent le mal qu’ils font à ces peuples quand l’intellectuel préfère se terrer pour laisser champ libre à une prédation, dont les acteurs sont prêts à tout pour arriver à leur fin ? C’est aussi une grande opportunité pour l’opposition, les candidats indépendants et la société civile de percer pour ramasser les sièges comme si c’était des mangues pendant la grande saison. Pourvu que le bourrage d’urnes ne sauve plus l’image en lambeaux de ce régime.
Le rôle trouble de la chefferie
La plus grande richesse du Pays Bassar-Konkomba devrait résider dans sa chefferie qui, normalement doit se perpétuer pour la postérité. Un Bassabi est décédé et un descendant de Djintidja a hérité du trône. Cela est normal parce que l’histoire enseigne que le premier Chef était justement Djintidja. Sauf omission, c’est un cycle entre trois familles pour la succession : les Kpante, les Bassabi et les descendants de Djintidja. Ainsi, les natifs espèrent naïvement que la solution de succession alternante entre les trois familles ”autochtones” est juste. Sauf que là encore, le bémol est que c’est le régime politique qui essaie de désigner l’individu au sein de la famille héritière. Ou si ce n’est pas le cas, l’heureux désigné doit se ranger derrière le parti au pouvoir, depuis 60 ans.
Aujourd’hui, c’est le Chef T’ba Yawanke Bitemi Wake Djintidja qui incarne la royauté du Pays bassar-konkomba, même si les forces politiques l’ont réduit à un simple chef canton. C’est lui, en réalité qui devrait être au-dessus de la mêlée pour rassembler les fils et filles de sa communauté, mais ce n’est pas vraiment le cas. Non seulement, sa couleur politique est le « bleu turquois », mais aussi, il a pris parti pour son neveu DG Yawanke Wake Gbati (Papa). Or, au départ, tous étaient pour la promotion de la « Maman Gnassionale » des cadres UNIR-Bassar. Selon des chefs cantons et quartiers qui ont voulu se confier à notre rédaction, le grand chef aurait déjà débuté la campagne électorale en leur demandant de voter pour son neveu-fils. Malheureusement pour lui, plusieurs chefs répondent par le négatif car, eux aussi ont des « fils » qui vont à ces mêmes élections et que l’enfant prodige, Yawanke Wake Gbati (Papa) est déjà à un poste de directeur général. Pis encore, c’est lui qui avait vendangé le poste de député au profit du photographe Kpal Koffi quand il avait été élu en 2018.
Le Chef T’ba Yawanke Bitemi Wake Djintidja doit incarner la sagesse et faire en sorte de concilier les factions en essayant surtout de dissuader les potentiels malfaiteurs qui créent la psychose dans les rangs à Bassar et qui font fuir les valeurs. Car, ce que les gens ne disent pas est que les stigmates sont tellement profonds. C’est la triste réalité que les membres du parti de Faure Gnassingbé de la section Bassar vont jusqu’à soupçonner des pratiques maléfiques et beaucoup redoutent les empoisonnements et éliminations physiques. Ce n’est pas du tout un climat sain entre frères et sœurs. C’est très regrettable que pour des postes politiques et encore dans le même parti, les frères et sœurs ne se visitent plus, ne peuvent plus manger ou prendre un pot ensemble. Même se donner la main en guise de salutation peut être mortel ! Si jamais par la force des choses, ils mangeaient ou buvaient ensemble le même repas dans les mêmes couverts, alors faut pas manger du sel ni le piment dans les jours qui suivent. Certains conseillent de prendre la poudre noire, en prévision de toute éventualité d’empoisonnement…
Contacté depuis le Bénin, Hervé Kissaou Makouya, ce jeune cadre de Bassar qui a dû quitter le Togo il y a dix ans, alors qu’il était persécuté pour ses revendications estudiantines à l’ENS d’Atakpamé jugées non favorables au régime a fait un témoignage glaçant sur lequel nous reviendrons plus tard. Il déplore notamment l’indifférence générale et complice des hauts cadres de Bassar et justement du Chef supérieur de Bassar qui n’ont pas tenté la moindre médiation pendant que des mots d’ordres sournois circulaient partout et même à Bassar contre sa personne. Le directeur de l’ENS, à l’époque le sieur Adji Sardji Aritiba avait passé par l’association des ressortissants du Nord dans les plateaux – ARNOPLA pour interpeller les cadres de Bassar, soi-disant pour ramener à l’ordre leur fils qui selon lui était devenu rebelle contre le régime. « Je n’ai pas pu passer un séjour paisible à Bassar dans mon Kibédipou natal, le quartier du Chef supérieur de Bassar. À un moment j’ai compris que j’étais plus en danger d’insécurité chez moi qu’à Atakpamé ou à Lomé. Or j’étais au bord de la déprime et je voulais me ressourcer dans ma maison familiale. J’ai vu à quel point une communauté était prête à en découdre avec son propre fils qui n’a commis aucun crime, et ça au nom du soutien à un régime politique. Jusqu’à présent je n’y ai plus jamais mis pieds. J’aimais écouter la chanson du regretté John Labante de Bassar qui disait en substance : ” Les miens n’aiment pas la personne vivante, mais la tombe, la dépouille mortelle…” ».
C’est dans ce gouffre social et politique que la nébuleuse RPT-UNIR a plongé le vivre ensemble des fils et filles du pays de la danse de feu et de la succulente igname Larboko.
Qui alors pour déminer le terrain pour éviter le chaos ?
Aujourd’hui, on peut jeter des ROSES à la préfecture sœur de Dankpen qui a pris son destin en main, pas seulement politiquement, mais dans une acceptation des divergences d’opinion et la production agricole de masse (soja, coton, vivres…) avec les chaines de valeur qui ont des impacts positifs et significatifs sur les populations et la localité. Ils ont pu atteindre cette maturité, grâce à une société civile forte et la détermination du peuple à dire NON au RPT, depuis les premières élections législatives de l’ère démocratique en élisant un certains Inspecteur de l’enseignement, le philosophe Monkpebor pour le compte du parti de Me Joseph Kokou Koffigoh, pendant que les dinosaures de Bassar détournaient les suffrages à 99% au profit du parti de Gnassingbé Eyadéma et cela continue pour le fils. C’était une victoire d’étape pour le peuple Konkomba, quand bien même l’escroquerie politique du parti Etat avait pris le dessus pour introniser Mme Ibrahima Maïmounatou.
A l’heure actuelle, les enjeux ne sont plus tellement politiques pour le pays car, le rêve des populations est de voir un jour leur localité rassembler ses fils et filles pour le combat qui mérite d’être mené, celui de son développement dans l’union. Il est alors impérieux d’écarter ces « mauvais esprits » et de les mettre en garde. Susciter l’émergence de nouveaux visages dans la classe des intellectuels et autres couches aux différentes élections législatives, régionales et locales pourquoi pas présidentielles, capables d’apporter un plus aux débats. Et pour les prochaines élections, il importe d’instruire tous les intervenants de ne poser aucune entrave à qui que ce soit pour ne pas donner une caution aux candidats non-méritants.
Pour s’en convaincre de la gravité de cette question de cohésion et de guerre de leadership dans le Grand Bassar, il suffit de recenser les chansons des artistes Bassar et constater que plus de 70% appellent à la cohésion sociale et dénoncent « imaa gàanti », 20% dénoncent la négativité de l’homme et les 10% qui restent affirment la prétendue supériorité de la culture Bassar. Constatez les allures proverbiales des chansons de Gnandi Aboudou qui suggèrent la condescendance d’un leadership. Toutes ces compétitions ethniques seraient insignifiantes et gérables, si le régime RPT-UNIR ne s’en mêlait pas de façon négative. Malheureusement il les suscite, les aggrave et les exploite à des fins électoralistes. Or en réalité ce fléau social aggravé ne rend service ni au régime lui-même, ni à la communauté, ni à l’unité nationale que nous appelons de tous nos vœux.
Ainsi, après un déminage partout sur le territoire togolais, qui ne peut venir que de l’autorité suprême, il appartiendra alors en premier, aux fils et aux filles du Togo, de prendre sincèrement et sérieusement à bras le corps leurs problèmes, en cherchant les vraies solutions, avant d’être épaulés par l’extérieur. Il est inutile à l’heure actuelle de gaspiller les deniers publics pour aller vers les élections qui sont programmées pour le mois d’avril 2024. Ces élections, qui annoncent la présidentielle de 2025, si elles sont mal organisées comme cela se fait voir, vont inéluctablement radicaliser les populations de tous les bords politiques et la majorité silencieuse. Le plus grand devoir aujourd’hui et maintenant vis-à-vis de la Nation et qui interpelle toutes les bonnes consciences pour un futur meilleur, la rupture avec la médiocrité.
B.Douligna
« TAMPA EXPRESS » numéro 0052 du 28 février 2024 »