Pas toutes les corruptions, mais celle de nos Chefs d’État. C’est cette corruption au plus haut niveau de l’État qui décrédibilise et disqualifie gravement et en premier lieu les pouvoirs publics et non la concussion et les autres faits de mal-gouvernance que sont les attributions véreuses de marchés publics, le népotisme et le clientélisme. Un Chef de l’État sérieux oxygène le quotidien d’une nation. À l’inverse, un Chef de l’État indélicat, même qui s’ignore, constitue un poison pour la République.
Beaucoup de Chefs d’État en Afrique centrale et quelques-uns en Afrique de l’ouest sont cités à propos de corruption et biens mal acquis devant les tribunaux à l’étranger ; le nombre de Président de la République concernés, élargi à leurs proches, et la récurrence des faits font honte.
Les faits de corruption de Chefs d’État africains sont en effet si récurrents et banalisés de nos jours que les corrompus ne se rendent même plus compte qu’ils pillent l’État dont ils président aux destinées, qu’ils volent des deniers publics à trop grande échelle, qu’ils handicapent la mise en œuvre d’une saine politique macroéconomique dans l’intérêt général, qu’ils tuent au final le progrès social. Que tout ceci se sache et scandalise semble ne plus avoir aucune importance dans les pays africains au sud du Sahara où les Chefs d’État en cause n’en ont cure. Et pourtant, nos dirigeants sont de plus en plus traités, avec une forme insidieuse d’irrespect et de mépris, en fonctionnaires indélicats et indigents par les investisseurs-corrupteurs français, chinois, russes, turcs, indiens, asiatiques etc. qui préfèrent un deal directement avec eux plutôt que dans la transparence avec les services concernés de l’administration.
C’est la corruption des Chefs d’État qui est la plaie béante à soigner en Afrique pour donner une chance au progrès social dans les pays concernés. Toutes les autres thérapies constituent des pis-aller. Du temps des blancs, la population se plaignait d’apartheid en Afrique du Sud et en Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe) notamment ; depuis l’arrivée des négros au pouvoir, c’est la corruption des dirigeants et ex dirigeants qui défraie l’actualité judiciaire. Ailleurs en Afrique, surtout francophone ou assimilée, ce n’est guère mieux avec des Présidents de la République qui peinent en leadership mais excellent en train de vie opulent car ils sont devenus frauduleusement riches en deniers publics.
Mais comment faire quand le premier magistrat, le procureur et l’avocat de la défense sont dans le même état d’esprit et même pipe même tabac : tous pourris.
Des voleurs qui crient au voleur, c’est le discours et le programme anti-corruption de la majorité de ceux qui nous gouvernent. Corrompu, vous êtes envoyé à la potence en Chine. En Corée du Sud, vous êtes bon pour la prison, même en étant ancien Chef de l’État ou de Gouvernement ou Chef d’entreprise. En France, le pays de la palabre et des débraillages endémiques, on vous vilipende devant les tribunaux pour qu’au moins tout le microcosme sache que vous êtes un corrompu et pour vous faire boire la honte. Dans les pays africains, ce sont au contraire les corrompus qui commandent et envoient à la potence ceux qui ont soif de transparence dans la gestion des affaires publiques.
Un tiers du produit intérieur brut (PIB) des pays africains, selon certaines sources, qui part en fumée chaque année du fait de la corruption ? Le progrès social peut attendre dans nos pays et il attend depuis plus demi-siècle. C’est à peu près le temps que la Chine a pris pour se mettre à la table des plus grands.
Le patron de Total-Énergies dit non aux politiques
Voilà un Capitaine-courage comme il en manque cruellement parmi nos opérateurs économiques Cedeao et Uemoa, plus courtisans-politicards que managers.
Pour une fois et en substance, les Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union européenne s’entendent dire un grand “Merde”, par un opérateur économique responsable, pour ce qu’ils font en matière de sanctions économiques contre la Russie de Poutine, en guerre contre l’Ukraine : des conneries.
Des conneries comme leurs homologues de la Cedeao et de l’Uemoa en sont coutumiers. En effet, la Cedeao et l’Uemoa des Chefs d’État et de Gouvernement, ce sont cumulativement de la démagogie sous forme de grosses annonces impréparées ou mal préparées, des mesures contreproductives, un amalgame négatif business/politique, une mauvaise lecture et mise en œuvre “Selon que vous soyez riche ou pauvre” des textes organisant le vivre ensemble etc. Du n’importe quoi dans la précipitation.
Le nouveau Président en exercice de la Cedeao, le Chef de l’État de Guinée-Bissau, vient au demeurant de faire des déclarations-annonces lors de la conférence de presse de fin de visite du Président français Macron à Bissau qui ne manqueront pas de faire des vagues et dans tous les cas, de confirmer l’impression du “N’importe quoi dans la précipitation” que laisse de plus en plus la gestion courante de la Cedeao.
Une vidéo du patron de Total-Énergies à visionner et à méditer.
Le Président Mohamed Bazoum du Niger dans ses œuvres oratoires
Quand le Président Bazoum du Niger s’exprime, c’est chaleureux et simple à comprendre. Toutefois, Bazoum sur des sujets sérieux, c’est l’art de déblatérer sans en mesurer les conséquences. Il s’écoute parler car finalement, il est comme dans une bulle et seul à savoir où il veut en venir. Le Bazoum politique, à tout le moins le Bazoum politique internationale, c’est un éléphant de surcroît ivre dans un magasin de porcelaine : pire que bonjour les dégâts. Il n’est pas diplomate pour un rond dans l’espace public, donnant l’impression de tenir des propos à l’emporte-pièce. Son style dépouillé et sincère déborde de convictions mais manque de raffinement et de professionnalisme.
Là où il est atte…
Vilévo DEVO