Fête de l’Aïd El Kabîr
Les personnes en situation de handicap visuel et physique musulmans ont reçu des kits de viande
Un clin d’œil sur le Centre Islamique pour l’Education et la Formation des personnes Aveugles de Kadambara
Le président de l’ABEA, Dr. Bouraîma Asmanou en action
La communauté musulmane de par le monde a célébré mercredi 28 juin dernier, la Tabaski ou la fête de l’Aïd el-Kabîr communément appelée fête du mouton. Cette fête a été observée au Togo par des prières, des partages et des dons en vivres et non vivres. C’est dans ce contexte que, l’Action pour le Bien-être et l’Epanouissement des Aveugles (ABEA), en collaboration avec Muslimehelfen a offert à son siège à Lomé, des kits de viandes aux personnes en situation de handicap visuels et physique musulmans.
L’Aïd el-Kabîr est une fête qui rappelle aux fidèles musulmans, l’immolation de l’unique fils d’Abraham, Ismail sur ordre d’Allah. Au Togo comme partout dans le monde, cette commémoration a été observée mercredi dernier, dans un esprit festif, de reconnaissance à Allah le miséricordieux, de renouvellement des vœux et surtout par des prières. A cet effet, l’association Action pour le Bien-être et l’Epanouissement des Aveugle (ABEA) est encore venu en aide aux couches les plus vulnérables de Lomé, en distribuant des kits de viandes aux personnes handicapées visuelles.
Environs, cinq cent familles ciblées ont bénéficié de ce don, dont cent (100) ménages à Lomé. Ainsi, l’opération se poursuivra au bénéfice des quatre cent bénéficiaires dans les autres villes du Togo notamment : à Sokodé, Bafilo, Kara, Mango et à Dapaong. Le coût total de ces dons est estimé à sept millions cinq cent trente- deux mille cinq cent francs (7 532 500 FCFA).
Selon les donateurs, ABEA, à travers ce geste, entend apporter sa contribution pour aider les fidèles de Mahomet en situation de handicap visuel et physique à fêter dans la quiétude vu la période difficile marquée par la flambée des prix sur les denrées alimentaires dans les marchés. Ils estiment qu’il faut aller vers ces personnes car, leur situation de handicap ne leur permet pas d’avoir les mêmes chances que les autres. Aussi disent-ils, la fête de la Tabaski est un moment de partage et de joie et pour cela, les fidèles musulmans doivent être solidaire et cultiver les vertus de l’amour, la foi et la paix autour d’eux.
Pour le président de l’ABEA, Dr. Bouraîma Asmanou, la fête de la Tabaski est un moment de partage où le musulman qui a les moyens partage avec son frère qui est dans le besoin, pour qu’ensemble respecter la tradition. A ses dires, l’une des grandes recommandations du prophète Mohamed pour cette fête de l’Aïd El Kabîr est de venir au secours des plus démunis. C’est dans ce contexte que, ce don à l’endroit des personnes handicapées visuels et physique musulmans est une priorité pour son association et de son partenaire Muslimehelfen. « La Tabaski est une fête d’amour, elle nous rappel la foi que le prophète Ibrahim et Ismaël ont eu en Allah le miséricordieux. Nous devons marcher dans les pas de nos aïeux qui ont su démontrer par leur amour du prochain que le partage est l’un des vertus à ne pas négliger », a-t-il ajouté. Il a invité les bonnes volontés à s’inscrire dans cette dynamique pour aider ces personnes vulnérables à améliorer leur condition de vie.
En marge des activités de distribution des vivres et non vivres que l’Action pour le Bien-être et l’Epanouissement des Aveugles (ABEA), fait en faveur des personnes handicapées visuelles, une autre activité pas des moindres occupe cette institution. Il s’agit de la gestion du Centre Islamique pour l’Education et la Formation des personnes Aveugles (CIEFA).
A la découverte du CIEFA
Le Centre Islamique pour l’Education et la Formation des personnes Aveugles (CIEFA) est crée en avril 2010 à Sokodé, une ville située au centre du pays dans la Préfecture de Tchaoudjo. En location depuis ce temps, ce n’est qu’en 2013 que, grâce à de bonnes volontés, le Centre a érigé ses propres locaux à Kadambara toujours dans la même préfecture. Il est fondé et dirigé également par Dr. Bouraîma Asmanou.
Selon ses explications, le centre accueille les enfants aveugles et mal voyants âgés de 6 à 20 ans pour les scolariser et leur offrir une éducation de qualité. Le centre fonctionne avec un régime internat, c’est-à-dire, les élèves sont logés, nourrit et étudie ensemble dans la même institution, sans distinction de religion, de culture et d’ethnie. Dans le centre, les cours sont dispensés de la classe de la maternelle (jardin d’enfant) au cours moyens deuxième année (CMII). Lorsque les élèves obtiennent leur CEPD, souligne-t-il, ils quittent le centre pour poursuivre leur scolarisation au lycée Kadenbara (une école officielle de la localité). C’est ce qu’ils appellent l’éducation inclusive. « Tout comme dans les écoles officielles, nous avons les classes pour le jardin d’enfant et nous évoluant jusqu’en classe de CMII. Lorsque les élèves obtiennent le CEPD, ils continuent leur cursus scolaire au lycée Kadambara. C’est ce que nous appelons l’éducation inclusive, ils étudient en ce moment avec les personnes voyantes », a-t-il ajouté.
Pour le compte de cette année académique qui vient de s’achever, l’effectif total des élèves du centre était de quarante élèves handicapés visuels. Concernant les programmes de formation, Dr. Bouraîma Asmanou a souligné que, le centre dispense les mêmes programmes que ceux des écoles officielles à la différence que les élèves écrivent et étudient en braille. « Nous suivons le programme du ministère de l’Enseignement Primaire et Secondaire et nous apprenons aux élèves, l’écriture du braille. En dehors des cours ils font des travaux manuels comme la confection des tabourets, l’apprentissage de la religion musulmane, les chants etc. ».
A ses dires, depuis 2010 que le centre existe, il a déjà formé plusieurs handicapés visuels dont une dizaine est à l’Université et parmi eux, une personne a obtenu sa Licence en Sociologie.
Aléwé NAPO-KOURA