Pour Réné Dumont, auteur de l’Afrique noire est mal partie, « l’homme ne croit pas à l’apocalypse qu’il fabrique. Et pourtant nous avançons déjà vers le désastre ». Le Togo a déjà connu la troisième augmentation du prix à la pompe en 2022 (mars, juin et juillet). Puis le 12 août 2022 le prix du gaz butane a connu une hausse de près de 72% (de 520 FCFA le kilo à 892) sans avis gouvernemental, mais simplement sur simple lettre d’un des fournisseurs.
C’est seulement face au tollé général, qu’il eut un semblant de rétropédalage des officines gouvernementales, avec une baisse d’un peu plus de 11% par rapport à la hausse initiale. Dès lors le prix du gaz butane au Togo est désormais de 790 FCFA le kilogramme, soit une augmentation effective de 51,92%.
Le prix du même gaz est de 333,33 FCFA/kg au Burkina Faso, un pays enclavé, en guerre contre le djihadisme et qui de surcroit s’approvisionne au Togo. C’est le même prix en Côte d’Ivoire, entre autres.
En matière de communication électronique par exemple, l’autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) soulignait en février 2022 que concernant les forfaits 100% data, le Togo se positionne parmi les tarifs les plus élevés de la zone avec des tarifs jusqu’à 25 fois plus chers que le meilleur tarif de la zone.
Ces augmentations de prix de biens stratégiques décuplent la cherté de la vie, déjà insoutenable. ET les prix des biens de consommation ont déjà atteint la stratosphère. Au Togo actuel sous le gouvernement de la promotion des femmes, 12 femmes sur 35 membres du gouvernement dont la PM Victoire Tomegah-Dogbé, personne ne semble être imputable de ce « free-for-all ».
Ainsi la minorité qui accapare les richesses du pays, dont parlait le Chef de l’État Faure Gnassingbé dans son discours du 26 avril 2012, étend d’avantage sa toile d’araignée, dans l’impunité totale. Il n’en fallait pas plus pour Réné Dumont de dire « le libéralisme incontrôlé qui invoque les valeurs de liberté, mais qui prolonge en réalité le règne de l’argent-maître et des inégalités ».
Aperçu comparatif de certains prix au Togo par rapport à ses voisins
Togo | Ghana | Benin | Burkina F | Niger | Mali | Côte d’ivoire | |
Essence | 700 | 1,203$ | 600 | 715 | 891 | 735 | |
Diesel | 850 | 1,451$ | 668 | 645 | 668 | 889 | 645 |
Gaz B/kg | 790 | 795 | 333,33 | 985 | 333,33 | ||
Électricité | 115,88 | 0,038$ | 123,44 | 131,08 | 72,6 | ||
Salaire SMIG | 35 000 | 50 000 | 34 664 | 30 047 | 40 000 | 60 000 |
C’est dans ce contexte que des taux de croissance sont galvaudés pour manipuler la masse ou se donner bonne conscience. Alors que la croissance économique n’est que la variation du PIB dans le temps. Autrement elle ne dit pas grande chose sur la capacité, les structures et la planification.
Le Comité de la Balance des Paiements du Ministère de l’économie et des finances indiquait dans une publication en 2019 que dans les pays industrialisés, la croissance économique s’est établie à 1,7% en 2019, contre 2,2% en 2018. En Afrique subsaharienne, la croissance s’est renforcée en 2019 avec un taux de progression de l’économie de 3,3%, en légère accélération par rapport à celui de 2018 (+3,2%). Comme pour dire on fait mieux.
Et naturellement rien n’est dit sur les bases de comparaison qui sont diamétralement distinctives.
Ce qui compte réellement, c’est le développement économique, qui est une suite logique de transformations de structures (économique, socio-culturelle, politique, etc…). C’est ce processus qui prend aussi en compte l’avantage comparatif; entre autres, pour s’outiller dans le combat contre la pauvreté; et par ricochet élever graduellement le niveau d’éducation ou de scolarisation, de couverture santé, d’épanouissement des habitants; bref le niveau de vie des citoyens.
Le rêve assumé des pères fondateurs
Les Pères fondateurs avaient combattu le combat de la libération et du patriotisme. Et ils y croyaient fermement. C’est ainsi que le premier président du jeune État indépendant posera des actes forts, osés et visionnaires, mais qui sont en fait l’expression de leur foi en l’avenir du Togo, qu’ils rêvaient comme l’Or de l’Humanité.
D’ailleurs le premier paragraphe du discours proclamant l’indépendance du Togo résumait cet état d’esprit, « …Notre pays, le TOGO qui, depuis 1884, a été successivement protectorat allemand, condominium franco-britannique, territoire sous tutelle de la France, retrouve en ce jour du 27 avril 1960, sa liberté d’antan ».
Et ci-dessous certains des actes posés, et la liste est loin d’être exhaustive.
- Le refus de signer le pacte colonisation proposé par De Gaulle, compensé par le paiement de la dette coloniale exigée par le colon français qui pouvait aller jusqu’à 40 % du budget du Togo naissant, afin d’éviter la confrontation directe, nuisible pour le jeune État;
- L’augmentation de la part du Togo dans la compagnie d’exploitation des mines CTMB (compagnie togolaise des mines du Benin, de 2% à 20%;
- Le rachat sur fonds propre de la seule compagnie d’électricité du pays, UNELCO.
- La signature du contrat de construction du port autonome de Lomé le 20 juillet1960 avec l’Allemagne Fédérale, moins de 3 mois après la proclamation de l’indépendance le 27 avril 1960, dont la pose de la première pierre se fera le 23 novembre 1962. Il importe de souligner que Sylvanus Olympio avait en premier sollicité les Français qui refusèrent, au motif qu’un port est en construction à Cotonou au Benin;
- La volonté d’être « Maître de son Destin » en construisant la souveraineté monétaire du Togo avec une monnaie nationale, endossée au Deutsche Mark, entre autres et donc quitter le mécanisme CFA;
- Le Togo projeta de sortir du mécanisme CFA et d’adopter sa propre monnaie. L’appel d’offres d’émission de la monnaie togolaise, endossée au Deutsche Marck, fut remporté par l’Angleterre. La signature de l’acte de rupture avec la banque de France était prévue le mardi 15 janvier 1963. Sylvanus Olympio sera assassiné le dimanche 13 janvier1963.
L’inamovible et intrépide Monsieur Afrique de la France, Jacques Foccart, dira « avec Sylvanus Olympio, mes relations n’ont jamais été cordiales comme celles que j’entretenais avec Nicolas Grunitzky ». Tout y est!
Le père de l’indépendance du Togo était convaincu que l’atteinte de l’indépendance économique mettrait fin à la soumission du Togo à la France. Alors les dépenses du jeune État étaient contrôlées, les gaspillages réprimés, ainsi que d’autres mesures connexes.
Il faut noter le Togo avait en 1960 :
- Une espérance de vie plus élevée que ses voisins, sauf le Ghana;
- Son agriculture avait la valeur ajoutée au PIB la plus élevée;
- Une balance commerciale la moins déficitaire et les plus faibles dépenses militaires, par rapport à ses voisins.
Et ces indicateurs se sont plus ou moins maintenus jusqu’au début des années 70, car les fondations étaient posées.
62 ans plus tard, le désespoir
Les prémices oubliées!
Il importe de souligner avant tout que la première richesse d’un pays reste son potentiel humain, dont la valorisation combinée avec le potentiel naturel du pays engendre la fusion rêvée. D’où la nécessité d’avoir une vision patriotique et de s’y atteler avec efficacité. De ce fait, Albert Einstein énonce que « l’avantage concurrentiel d’une société découlera de la manière dont elle stimule l’imagination et la créativité ».
Ce qui est aussi mis en relief par la Banque Mondiale dans sa publication The East African du 31 mars 2017: « les compétences, les connaissances et les capacités d’innovation que chaque individu accumule sont le meilleur atout des économies émergentes…, le capital humain expliquerait jusqu’à deux tiers des écarts de revenus dans le monde ».
En plus, un pays, quel que soit sa taille, sa puissance ou sa richesse relative, est une condensée d’intérêts, de jeux de pouvoir et d’influences. C’est pourquoi en relation internationale, il est de notoriété qu’il n’y a pas d’amitié entre les États, mais des jeux d’intérêts. Toute chose étant égale par ailleurs, chaque État doit chercher le meilleur pour son peuple.
Contre toute attente, c’est l’importation tous azimuts qui est devenu la normalité au Togo, alors qu’elle détruit les tissus socio-économiques, les initiatives et les génies locaux. C’est un cercle vicieux dégradant, avilissant et parricide à l’extrême. Bref cette logique aboutit au règne des clans d’intérêts, au détriment de la masse.
Pourtant la nature n’a pas oublié le Togo, au contraire
En comparaison avec certains de ces voisions, le Togo est relativement bien doté par la nature; notamment son sous-sol, son réseau hydrographique et autres.
- Les ressources minières
Le sous-sol togolais regorge de richesses ou de ressources minières encore à officialiser ou à explorer. Pour le moment les ressources connues sont :
- le phosphate d’Avéta à Dagbati, à Hahotoé, à Kpogamé, à Bassar, à Pagala;
- la chromite dans le massif Kabyè et dans les monts Haïto;
- le manganèse à Nayéga;
- les calcaires à Tabligbo et à Tokpli;
- les argilites à Avéta et les tourbes à Agouégan;
- le cuivre, le nickel, le chrome et l’aluminium dans le massif Agou et dans le massif Kabyè;
- l’or dans l’Atakora, à Agbandi et à Pagala;
- le marbre de Gnaoulou;
- l’uranium à Niamtougou,
- le fer à Bandjéli.
- Les ressources hydrographiques
Le territoire togolais est naturellement irrigué par des systèmes lagunaires, les lacs, les rivières et fleuves tels que le Zio, le Haho, le Mono, l’Anié, L’Ogou, l’Oti, la Kara, le Kéran, le Koumougou, et d’autres. Subséquemment au Togo, les eaux de surface sont drainées par quatre bassins versants, notamment l’Oti, le Mono, le lac Togo et les frontaliers orientaux.
Globalement deux grandes saisons y caractérisent l’hydrologie avec des variations sectorielles. Au Sud du pays on observe un climat subéquatorial qui se décline en 4 saisons, dont une grande saison des pluies (d’avril à juillet) qui succède à une grande saison sèche (de décembre à mars). Et au Nord du pays on a un climat tropical à deux saisons plus tranchées; dont la dorsale pluviométrique de l’Atakora est la plus arrosée du pays.
Ces ressources fluviales naturelles offrent des potentiels énormes pour la maitrise de l’eau qui est le nœud d’une agriculture autosuffisante. Malheureusement, il manque la vision et la volonté pour l’atteindre de cet objectif.
Le Togo sur le plan politique
Le Togo reste le seul pays de l’Afrique Subsaharienne à n’avoir pas connu de transfert de pouvoir en dehors de la famille Gnassingbé, en plus de 55 ans.
Ainsi donc depuis les révoltes populaires historiques du 5 octobre 1990 au Togo, il y a eu 14 élections sans changement de paradigme, ni d’alternance; notamment :
- 7 élections présidentielles en 1993, 1998, 2003, 2005, 2010, 2015 et en 2020;
- 6 élections législatives en 1994, 1999, 2002, 2007, 2013 et 2018;
- Et une élection locale en 2019.
Et depuis ces années 90, il y a eu pas moins de 26 accords politiques ou négociation entre le pouvoir et l’opposition qui sont restés sans issus; dont les accords Lomé 1, Lomé 2, Ouaga 1, Ouaga 2, Ouaga 3, Colmar, Paris, le dialogue inter togolais à Lomé, l’APG et bien d’autres. Alors où le bon sens politique ou l’intérêt des masses?
Le peuple a payé le lourd tribut et continue d’en baver. Les exactions qui ont le plus marqué les esprits depuis les années 1990 sont celles de la lagune de Bè en avril 1991; la guerre intertogolaise de la primature en décembre 1991; l’attentat de Soudou en mai 1992; les assassinats du très charismatique Tavio Amorin en juillet 1992, des députés Éddeh, Attidépé et d’autres citoyens; la prise en otages des membres du HCR (Assemblée législative de Transition) en octobre 1992; le massacre de la place Fréau Jardin de janvier 1992, les disparitions et les répressions militaires subséquentes ou encore les purges successives dans l’armée; les massacres de 2005.
Malgré tout, le peuple togolais continue sa quête vers plus de libertés et de droits. Car le propre de l’Homme, c’est de gagner sa liberté de choix, d’action et non de toujours subir.
Le volet social au Togo
À l’instar de William Butler Yeats le peuple togolais semble dire « …je n’ai plus que mes rêves, j’ai déroulé mes rêves sous tes pieds, marche doucement, parce que tu marches sur mes rêves ».
L’absence de programmes sociaux fiables, combinée à la cherté de la vie draine le togolais lambda vers le dénuement total, malgré les annonces emphatiques dans les lignes budgétaires; comme par exemple près de 54% du « budget citoyen 2021 » affecté au social, donc une mise en œuvre des ambitions de l’axe 1 de la feuille de route 2020-2025.
Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) souligne dans son rapport (Enquête QUIBB 2015) que seulement 7,6% des malades au Togo fréquentent les hôpitaux ou les cliniques en milieu rurale où vivent au moins 60% de la population. Pourtant ces paysans et artisans sont les moteurs de l’activité économique majoritairement informelle.
Aussi le PNUD mentionne que le taux de pauvreté de la population togolaise est à 72%, dont 57% extrêmement pauvre; avec un revenu annuel de 90 000 FCFA (EUR 137,20) pour la première catégorie et de 70 000 pour la seconde. Le taux de malnutrition y est élevé avec 25% des enfants de moins de 5 ans présentant un déficit pondéral en 1998 et aucune amélioration notable n’ayant été signalée depuis.
La Banque mondiale alerte sur le fait que le niveau de pauvreté est deux fois plus élevé en milieu rural (58,8%) qu’en milieu urbain (26,5%) et que seulement 46,9% de la population a accès à l’électricité, et encore là.
Le PNUD précise surtout que divers programmes de développement à la base sont lancés, cependant la couverture géographique du territoire national par ces programmes reste insuffisante, leur coordination est souvent faible et leurs synergies peu exploitées.
Par exemple en avril 2020 et en pleine période pandémique COVID, le programme Novissi de transferts monétaires aux ménages ayant perdu des revenus par cause de la pandémie a été lancé. Ce programme aurait seulement en 2 mois permis de verser 11,3 milliards FCFA à 566 567 (7,1% de la population) sur les 1 378 381 (17% de la population) inscrits. Cependant aucun détail n’est disponible sur la ventilation réelle de ces fonds.
Prendre note qu’en 2020 le programme social du candidat Faure Gnassingbé en matière de la réduction de la vulnérabilité des populations ambitionnait :
- Sur l’intensification des filets de protection sociale en triplant la cible actuelle des transferts monétaires…;
- L’opérationnalisation d’un Registre Social Unifié servant de fichier unique des bénéficiaires des services de protection sociale…;
- L’extension de la fourniture de repas communautaires en milieu scolaire avec…le triplement du nombre d’apprenants bénéficiaires qui sera porté à 300.000;
- L’élargissement et la pérennisation des initiatives d’engagement citoyen et d’opportunités pour les jeunes vulnérables…;
- L’extension des mécanismes de filets sociaux aux personnes du troisième âge, aux malades et aux handicapés…
En lieu et place en 2022, le quotidien des togolais est la croix et la bannière. Même les plus chanceux, ceux qui sont fonctionnaires et salariés connaissent un effondrement total de leur pouvoir d’achat. Ils ploient sous les crédits bancaires et autres prêts d’équipement, les prêts scolaires, les découverts et les multiples rachats de crédits. Tout ceci dans un pays qui se départit allègrement de ses domaines de souveraineté.
C’est ainsi que les indicateurs qualitatifs ci-dessous sont sans équivoque sur le fait que le citoyen Togolais est malheureux.
2020 | Togo | Benin | Burkina Faso | Ghana |
Indice de démocratie | 2,80(141e sur 167) | 5,09(94e sur 167) | 3,73(116e sur 167) | 6,50(59e sur 167) |
Indice de corruption | 29(134e sur 179) | 41(83e sur 179) | 40(86e sur 179) | 43(75e sur 179) |
Indice du bonheur(2021) | 4,107(136e sur 149) | 5,045(99e sur 149) | 4,834(113e sur 149) | 5,088(95e sur 149) |
IDH (2019) Indice de développement humain | 0,515(167e sur 189) | 0,545(158e sur 189) | 0,482(182e sur 189) | 0,611(138e sur189) |
Part investissement public vs investissement total (2010) | 12,5% | 18% | 38,7% | 38,2% |
Source : //perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet et tresor.economie.gouv.fr/Pays/TG/ |
L’état de l’agriculture togolaise en 2022
On évalue la superficie cultivable au Togo à 3,6 millions d’hectares, soit environ 60% de sa superficie totale; dont 1,4 millions d’hectares sont plus ou moins ensemencés ou emblavés. Cependant dans certaines zone la pression foncière croissante, la dégradation de la fertilité des sols et des poches de pauvreté rurale sont des contraintes qui impactes les résultats.
Selon la GIZ (deutsche Gesellschaft fur Internationale Zussamenarbeit) l’agriculture togolaise est peu structurée et peu développée, alors même qu’elle contribue à hauteur de 40 % au produit intérieur brut. Et elle souligne qu’il existe pourtant des potentiels à exploiter dans le domaine de la transformation des produits agricoles.
L’agriculture togolaise connait donc un faible niveau technique et un faible taux d’équipement des exploitations. Ce qui implique son faible niveau de production et de la productivité, avec de fortes variations d’une année à l’autre. Bref, les aléas de la nature dictent en grande partie le niveau et la structure des récoltes agricoles au Togo.
Le dernier rapport de la Banque mondiale sur le Togo « Togo Country Economic Memorandum 2022, Toward Sustainable and Inclusive Growth » souligne que la production agricole togolaise déjà relativement faible, n’a connu durant les 3 dernières années que 3,1% de croissance annuel. Conséquemment, ce rapport déplore l’absence ou le manque de progrès technologique, un faible usage des intrants et l’abandon de la formation agricole.
Quant à l’ETD (Entreprise Territoire et Développement), l’agriculture togolaise présente le visage suivant :
- 25% des exploitations bénéficient d’un appui technique des structures d’encadrement;
- Les semences améliorées sont utilisées dans moins de 3% des cultures vivrières;
- L’utilisation d’engrais concerne 16% des cultures;
- 89% des superficies cultivées sont emblavées avec du matériel aratoire (houe, coupe-coupe);
- La répartition des labours attelés est inégale, avec 10% au profit de la région des Savanes;
- 1% des exploitations sont équipées d’un tracteur;
- 12% seulement des ménages ont accès au crédit agricole (formel et informel);
- L’exploitation agricole est tournée vers l’autoconsommation et est faiblement monétarisée.
Il faut souligner aussi la prépondérance des produits de rente dans l’agriculture togolaise, comme le coton, le café en grains, le cacao, le soja, le sésame; au détriment des produits de consommation courante.
Les conséquences sont une insécurité alimentaire structurelle et conjoncturelle et une relative précarité pour les acteurs agricoles. Toute de même ces recettes agricoles atteignent plus ou moins 1 076 milliards de FCFA selon des statistiques du ministère de l’Économie et des Finances (2003). Donc malgré son manque de moyen, l’agriculture au Togo contribue presque autant au PIB que l’industrie, et même plus par moment.
Un peu de volonté et d’application pourrait faire une différence notable au niveau de l’agriculteur togolaise, car les paysans sont très résilients et travaillants.
L’Économique togolaise
Selon le site du Trésor français le secteur primaire au Togo constitué en grande partie de l’agriculture a contribué au PIB à hauteur de 22% en 2020; alors que le secteur secondaire togolais représentant environ 23% du PIB est marqué par la fabrication de produits alimentaires, la construction ainsi que la production et la distribution d’eau, d’électricité et de gaz. Le secteur tertiaire qui inclus le commerce, l’activité portuaire, l’aéroportuaire et la financière fait plus de la moitié du PIB.
Le fait marquant est que l’économie togolaise est portée par le secteur informel qui contribue à plus de 50% de la valeur ajoutée des différents secteurs de l’économie.
Le tableau ci-dessous donne un aperçu de l’évolution dans le temps de certains indicateurs économiques du Togo en pourcentage du PIB.
En % du PIB | 1960 | 1970 | 1980 | 1990 | 2000 | 2010 | 2020 |
Agriculture | 54,88 | 33,76 | 27,49 | 32,82 | 30,56 | 28,74 | 18,78 |
Industrie | 15,49 | 21,08 | 24,78 | 22,53 | 15,93 | 14,98 | 22,70 |
Services | 29,63 | 45,16 | 47,73 | 43,72 | 53,51 | 56,28 | 49,32 |
Exportation de biens et services | 31,13 | 49,64 | 51,06 | 33,47 | 28,22 | 37,84 | 22,69 |
https://perspective.usherbrooke.ca/ |
Et l’évolution des indicateurs de croissance sur 5 ans se présentent comme suit :
Indicateurs de croissance | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 |
---|---|---|---|---|---|
PIB (milliards USD) | 7,22 | 7,59 | 8,49 | 9,36 | 10,27 |
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) | 5,5 | 1,8 | 4,8 | 5,9 | 6,1 |
PIB par habitant (USD) | 893 | 916 | 1.000 | 1.076 | 1.152 |
Endettement de l’Etat (en % du PIB) | 52,4 | 60,3 | 62,9 | 62,6 | 61,6 |
Source : FMI – World Economic Outlook Database, October 2021 |
Dans une mise à jour du 26 avril 2022, la Banque Mondiale indique qu’au Togo le déficit budgétaire est resté élevé et à 6,5 % du PIB en 2021, entraînant une augmentation de la dette publique de 60,3 % du PIB en 2020 à 64,7 % en 2021. Le déficit commercial a augmenté à 9,7 % en 2021.
Le déficit des comptes courants extérieurs demeure considérable et financé par une combinaison d’aide, d’emprunts non concessionnels et de flux d’Investissements Étrangers Directs (IED).
Ainsi le Togo qui est une petite économie ouverte reste vulnérable aux chocs extérieurs. Subséquemment, la situation économique des principaux partenaires commerciaux comme le Nigéria, le Ghana et la Chine a des répercussions sur l’économie du Togo.
Le crédit au secteur privé a augmenté en moyenne d’environ 10% par an entre 2013 et 2016. Et le taux moyen des prêts était de 8,6% en décembre 2016, légèrement supérieur à la moyenne de 7,2% au sein de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UMOA). Tout cela malgré l’allocation de 140,7 millions $ de Droits de tirage spéciaux (DtS), 200,3 millions $ par la suite.
La Banque Mondiale ne manque pas de souligner encore que les principaux moteurs de la croissance économique au Togo ont été la production agricole qui fournit plus de 60% des emplois; les industries extractives, en particulier la production de clinker et les activités commerciales, le transport et la communication.
Le secteur informel est responsable de plus de 50% de la valeur ajoutée des différentes branches de l’économie togolaise.
Aussi au fil des années, différents programmes et plans seront lancés dont l’efficacité et l’effectivité ne sont pas au RDV. Certains de ces programmes seront intégrés dans les lignes budgétaires, mais ne connaitront jamais la phase de réalisation. On peut citer par exemple :
- FNSI : Fond National de Finances Inclusives;
- DOSI : Délégation à l’Organisation du Secteur Informel;
- DSRP : Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté, version 1 et 2;
- SCAP : Stratégie de Croissance Accélérée pour la Promotion de l’emploi;
- PUDC : programme d’Urgence pour le Développement Communautaire;
- PND : le Programme National de Développement 2018-2022, adopté par le conseil des Ministres du 3 août 2018;
- Les projets filets sociaux et services de base et d’opportunité d’emploi pour les jeunes vulnérables lancés le 6 février 2018;
- La convention avec le Fonds Khalifa des Émirats Arabes Unis (17 juillet 2019) de financement des chaînes de valeur agricoles à Lomé avec une enveloppe de 10 milliards de francs CFA;
- Etc.
Le plus ambitieux de ces plans dans la dernière décennie est le Plan National de Développement (PND 2018-2022), qui selon le gouvernement « ambitionne de faire du Togo, une plateforme économique par excellence dans la sous-région ». Il a été lancé fastueusement le 4 mars 2019 et portait sur un financement global de 8,3 milliards $US dont 65% du secteur privé et 35% du secteur public.
En ce qui a trait aux objectifs du PND le gouvernement déclara que « le cap est sur 7,6% de croissance à l’horizon 2022, 1 million d’emplois dont 500 000 directs, 50% de taux de bancarisation, top ten africain dans le Doing Business, 50% des produits agricoles transformés localement, un déficit commercial agricole réduit de 87% ». Et nous sommes presque à la fin de l’année 2022, et aucun de ces objectifs ne semble moindrement atteint.
Dans la même optique, certains programmes de divers partenaires dont des partenaires multilatéraux arrivent à échéances ou sont clôturées sans qu’il y ait du concret sur le terrain; et plus souvent qu’autrement.
C’est l’exemple du portefeuille de la Banque Mondiale au Togo comprenant 19 projets qui est passé de 236,8 millions $ en 2018 à 917,5 millions $ en 2022, dont 11 projets nationaux pour 442 millions $ et 8 projets régionaux totalisant 475,5 millions. Toutefois certains de ces projets sont en année de clôture 2022 ou vont l’être en 2023, comme l’indique le tableau ci-dessous, cependant les résultats ou les contreparties restent imperceptibles.
Projets nationauxNOM DU PROJET | APPROBATION | CLÔTURE | MONTANT (millions de $) |
Projet de Développement et de Gouvernance Minière (PDGM) | 19 Nov 2015 | 30 Juin 2022 | 15 |
Projet Filets Sociaux et Services de Base (PFSB) | 21 Mars 2017 | 30 Juin 2023 | 49 |
Projet d’Appui à la Gouvernance Economique (PAGE) | 3 Oct 2017 | 31 Oct 2022 | 15 |
Projet d’Appui à la Compétitivité des Services Logistiques pour le Commerce (PACSLC) | 4 Mai 2017 | 30 Juin 2022 | 18 |
Projet de Réforme et d’Investissement dans le Secteur de l’Energie au Togo (PRISET) | 20 Dec 2017 | 30 Nov 2022 | 35 |
Projet d’Infrastructures et de Développement Urbain – (PIDU) | 17 Juil 2018 | 31 Dec 2023 | 30 |
Deuxième Opération d’Appui à la Politique de Développement relatif à la Gestion Fiscale et à la Réforme du Secteur des Infrastructures (Appui Budgétaire) | 30 Mars 2022 | 31 Mars 2023 | 100 |
Projet de Renforcement de l’Etat de Préparation du Système et de la Riposte d’Urgence à la COVID-19 (PREPSRU) | 17 Avril 2020 | 31 Dec 2023 | 58,10 |
Projet d’Appui à la Riposte du Système Educatif à la pandémie de la COVID-19 (PARSEP) | 18 Août 2020 | 30 Juin 2022 | 6,85 |
Projets régionauxNOM DU PROJET | APPROBATION | CLÔTURE | MONTANT (millions de $) |
Projet Régional de Renforcement des Systèmes de surveillance des Maladies – REDISSE | 2 Mars 2017 | 31 Août 2023 | 21 |
Projet d’Investissement pour la Résilience des Zones côtières de l’Afrique de l’Ouest -WACA | 9 Avril 2018 | 31 Dec 2023 | 64,53 |
Le cas de ce portefeuille de la Banque mondiale est un exemple parmi tant d’autres. Alors la question s’impose; où sont les suivis ou les rapports d’exécution de ces projets. Un minimum d’imputabilité est souhaité pour le bien des citoyens. Il est surtout question d’opportunités et de biens publics.
En plus de cela, l’État togolais se départit de ses atouts, même des domaines de souveraineté comme la télécommunication, le port, les banque et bien d’autres sont cédés ou bradés. Ainsi dans cette aventure suicidaire et dans une totale opacité, la BTD, la SNI et des sociétés d’État (TOGOCOM, Togo Cellulaire, NSCT ex-SOTOCO, etc.), la MIFA (Mécanisme incitatif de financement agricole), la BTCI sont sortis du giron de l’État. Seul l’UTB est la seule banque dans le giron de l’État, mais pour combien de temps encore.
Même la poule aux œufs d’or qu’est le port autonome de Lomé (PAL), le seul port en eau profonde de la sous-région Ouest-africaine, à fait l’objet concessions multiples dont les termes ne sont pas connus des togolais. Pourtant ce port fait 80% des recette douanières du pays et 60% de ses recettes totales, selon les publications du gouvernement de 2019.
Ainsi, l’État togolais ne semple plus disposer de leviers propres pour ses politiques de développement. Donc il reste suspendu aux multiples programmes de développement multilatéraux et connexes. Pourtant Pr Joseph Ki-Zerbo l’a si bien résumé « On ne développe pas, on se développe ».
L’endettement excessif et non structurant
La dette extérieure du Togo a doublé entre 2017 et 2021. Elle est alors passée de 550 milliards en 2017, à 600 milliards en 2018, à 751 en 2019, à 981 en 2020 pour finalement atteindre 1031 milliards en 2021. Cherchant des mécanismes de réaménagement de cette dette extérieure abyssale et vide, le Togo fut par exemple le 1er pays de l’UMOA à émettre des obligations sur une maturité de 15 ans.
La dette intérieure du Togo fait 54% de sa dette publique totale en 2021et la dette extérieure représente 36%, contre seulement 19% en 2019. Cette dette extérieure est détenue à 48% par les prêteurs multilatéraux (principalement les institutions de Bretton Woods); 46% par les banques commerciales et environ 4% par les partenaires bilatéraux.
Pourtant le Togo avait procédé le 22 septembre 2020 à la réévaluation ou au rebasage de son PIB sur la base de SCN 2008 (Système de Comptabilité Nationale 2008) avec 2016 comme année de référence, donc une revalorisation de 36,5% PIB.
Sans cette opération de rebasage du PIB, le niveau d’endettement du Togo en proportion de son PIB serait beaucoup plus prononcé et qualifié d’inquiétante.
Certes la même opération a été faite par d’autres pays de la région; notamment le Burkina avec13%, le Sénégal avec 30%, le Niger avec 30%, la Côte d’Ivoire avec 38%; etc… etc…; cependant pas dans la même optique.
Et la tendance à l’endettement tous azimuts s’accélère sans qu’il y ait des investissements structurants perceptibles. Par exemple dans la loi de finances 2022 il est prévu de collecter 550 milliards FCFA auprès des investisseurs de l’UMOA.
Toutefois à la mi-mai 2022, le Togo avait déjà bouclé 7 opérations de levées de fonds sur le marché de l’UMOA, totalisant 225 milliards FCFA. Et au 2e trimestre le Togo a emprunté 122 milliards sur le marché de l’UMOA pour l’émission d’obligations de relance (ODR). Le vendredi 8 juillet 30 milliards ont été mobilisés et le vendredi 19 août 2022 ce sont 33 milliards de FCFA qui sont levés.
L’agence UMOA-Titres rapporte que des titres du Trésor public togolais sont émis sur une maturité de 180 mois, soit 15 ans, et assortis d’un taux d’intérêt de 6,15% l’an.
Le « Striptease politique » comme style de gouvernance
Au vu du sombre tableau dépeint jusqu’ici on devrait s’attendre à une prise de conscience de la minorité gouvernante, ou mieux encore à un sursaut d’orgueil. On observe plutôt la course à la « reconnaissance circonstancielle ».
Il y avait la course effrénée au rapport Doing Busines, qui fut présenté comme un indice de la facilité de faire des affaires et que le pouvoir de Lomé plébiscitait comme la preuve par excellence du climat exceptionnel des affaires au Togo. Ce rapport se révélera être de la « communication fertile ». Et la Banque mondiale y mettra fin le jeudi 16 septembre 2021. Il fut pourtant la référence criée sur tous les toits par les autorités togolaises.
Mais vite on dépoussiéra Africa’s Puls, une autre revue de cette même Banque Mondiale. Ainsi son rapport publié le 6 octobre 2021 classera le Togo en 5e position des pays africains ayant fait preuve d’efficacité dans la gouvernance économique malgré la crise sanitaire; devant l’Afrique du Sud. Ce rapport porterait sur l’adaptation des pays africains au changement climatique et à la transformation économique. Ne dit-on pas que le diable est dans les détails.
Régulièrement des classements élogieux et des récompenses sont publiées et mises de l’avant; dont les exemples suivants :
- Le Togo, classé dans le top 3 des meilleurs pays réformateurs de la gouvernance en Afrique, publié le 23 novembre 2017;
- Le Togo, 2e pays le plus intégré dans le commerce maritime international, en Afrique subsaharienne, selon la CNUCED, publié en avril 2018;
- Le Togo, 3e pays le plus engagé et préparé pour la mise en œuvre de la Zlecaf, publié le 24 aout 2020;
- Le Togo, 3è pays le plus attractif des investissements en 2020 (Africa CEO Forum et Deloitte), publié le 24 septembre 2020;
- Le Togo gagne 18 places dans le classement mondial de la liberté économique, publié le 6 octobre 2020;
- Le Togo est le 2ème pays le plus favorable aux femmes en Afrique de l’Ouest, selon le Women, Peace and Security Index, publié le 22 octobre 2019;
- Le Togo, 2ème meilleur pays africain et 15ème mondial dans la gestion du Covid-19 sur l’échiquier mondial, publié le 31 janvier 2021;
- Le Togo est le pays où il est le plus facile de faire des affaires, publié le 19 mars 2021;
- Les USA classent le Togo parmi les 11 pays les plus sûrs au monde, publié le 10 juin 2021;
- Le Togo fait mieux que les USA, car le Togo a fait plus vite et beaucoup mieux que le programme américain (COVID, publié le 6 décembre 2021;
- Le corridor routier togolais, 2ème plus performant de l’espace UMOA, publié le 17 décembre 2021;
- Novissi programme, dont le caractère innovant a été salué par les prix Nobel d’économie 2019 Abhijit Banerjee et Esther Duflo;
- Le Togo présente le taux de bancarisation strict le plus élevé de l’espace UMOA (26,8 %).
On n’a pas besoin d’avoir la tête d’Einstein pour comprendre que ces « miracles togolais » sont tout sauf du concret. Surtout que quand on jette un regard chez les voisins du Togo, on se surprend vite à voir du palpable, bref des changements perceptibles; surtout que ces voisins ne donnent tant dans la course aux titres.
Friedrich Hegel écrivait justement que « ce qui élève l’homme par rapport à l’animal, c’est la conscience qu’il a d’être un animal…Du fait qu’il sait qu’il est un animal, il cesse de l’être ». Mais hélas au Togo c’est probablement ce proverbe tchèque « un mensonge répété mille fois devient une vérité » qui semble faire du chemin.
Alors que faire pour se reconnecter avec le rêve des pères fondateurs
C’est de l’euphémisme que de dire qu’il faut redresser les manches sur tous les plans. Mais c’est ce qu’il faut pour remettre le Togo dans le concert des Nations qui s’offrent un avenir. Il faut prendre conscience du passif pour mieux agrémenter son actif. Tout reste encore possible.
Les maître-mots doivent être vision patriotique, anticipation, planification, imputabilité et accessibilité de l’information. Et dans la déclinaison on peut donner les pistes suivantes :
- Rendre possible la confrontation des idées et faire prendre conscience aux citoyens que le Togo est notre richesse commune;
- Réduire le train de vie de l’État en ramenant les avantages dans des proportions justes et équitables et bannir le culte de l’homme-dieu;
- Enclencher une véritable politique de grands travaux pour se doter d’infrastructures d’éducation, de santé publique, de transport, de transformation et stimuler l’éclosion du génie local, sans oublier de normaliser leurs efforts par des brevets et autres propriétés intellectuelles;
- Renforcer l’effectivité des recettes de l’État qui inclus la déclaration des biens des responsables d’institutions et des super-fonctionnaires, rendre les commettants imputables et améliorer l’efficacité et l’impact des dépenses publiques. En 2016, le rapport de l’Évaluation de la Gestion des Investissements Publics (PIMA) soulignait une perte de 70% en termes d’impact des projets d’investissements publics;
- Stimuler la productivité, la compétitivité dans les secteurs de croissance et renforcer le secteur des énergies, tout en améliorant l’accès universel social et sanitaire;
- Rendre accessible la structure des prix; les accords, de même que les baux et concessions miniers;
- Rendre l’administration, inclusive, efficace et accessible sur la base de valeurs spécifiques. Avec 57835 fonctionnaires en octobre 2020 dont 7000 cadres A1 et près de 13300 A2, selon le tableau de bord de l’économie togolaise de janvier 2021; il y a le potentiel pour un service proactif et dédié et la présence effective sur le terrain;
- Sur le plan agropastoral viser l’autosuffisance alimentaire et atteindre la maitrise de l’eau, relever le niveau technique avec du matériel adapté, optimiser les intrants, valoriser les terres, reformer l’agro-foncière, privilégier les essences durables en agroforesterie. Car la réalité est que la production agricole et activités connexes contribuent pour la moitié du PIB togolais et plus de 60% des emplois;
- Accompagner et revaloriser le secteur informel, le plus grand créateur de valeur ajoutée au Togo, et le professionnaliser avec le temps;
- Sur le plan de la formation, faire de la formation professionnelle le nerf de la guerre, en créant des pôles de formations dans chaque région; et donner une cible de formation en stage au secteur privé et services publics. La formation agricole est un passage obligé;
- Faire l’exploration et la prospection systématiques des ressources du Togo et adopter un code minier moderne;
- Encourager l’émergence d’entrepreneurs, d’industriels et d’experts locaux pour renforcer la vibre économique patriotique;
Il ne faut surtout pas perdre de vue que les Hommes passent, mais le Pays reste, autrement les Hommes sont mortels, le Pays est immortel et seul Dieu est éternel. Partout au lieu de la misère, apportons la félicité!
C’est à la fin de cet exercice combien traumatisant, pas en terme de volume de travail mais à la lecture de la désintégration des agrégats économiques à partir des années 1970, que nous comprenons exactement le pourquoi il n’est pas souvent aisé pour les premiers dirigeants du pays de faire l’état de la nation. L’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés) qui avait permis l’allègement des dettes n’a pas empêché la descente aux enfers de la « Terre de nos aïeux » pendant que ses voisins lèvent la tête de l’eau.
Joseph Atounoouvi (24.08.2022)