Précédemment, Directeur du département des Prestations Techniques à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) du Togo, M. Justin Tchilabalo Pilante prend désormais les reines de l’Institut National d’Assurance Maladie (INAM). Cette nomination met ainsi fin au règne de dame Myriam Dossou de Souza-D’Almeida, la première à occuper ce poste, depuis la création de cet institut en 2011.
Ce changement serait perçu comme une chasse à l’homme. Car en effet, une réunion de tous les membres actuels et passés du Conseil de surveillance [huit (8) ministres au total] devrait se tenir avec le Conseil d’Administration et la DG Mme Myriam Dossou de Souza-D’Almeida, le jeudi 3 octobre dernier à partir de 15 heures GMT. Chose curieuse, dès 14 heures 30, les ministres étaient tous présents dans la salle de conférence de l’INAM. Mais à la grande surprise de tous, la directrice générale (en sursis) n’avait pas répondu présente, sous prétexte qu’elle n’a pas pu rentrer de la session parlementaire tenue à Kara, le lundi 1er octobre 2024. « Il n’y a qu’une seule mort. Si tu meurs aujourd’hui, c’est que tu as échappé à la mort de demain. Mais si tu ne meurs pas aujourd’hui, c’est que la mort de demain t’attend », disait souvent Général Gnassingbé Eyadéma. Presque tous (Gilbert Bawara, Jean-Marie Koffi Ewonoulé TESSI, Tchin Darré…) étaient revenus à la charge le lendemain et Myriam Dossou de Souza-D’Almeida entourée de ses fidèles dont son retraité d’Adogli. La nouvelle est tombée tard dans la nuit du vendredi 4 octobre, comme quoi, celle qui commençait à exceller dans le gangstérisme a été débarquée.
Beaucoup de révélations sur sa gestion avaient fait le chou gras de la presse, depuis 2018, et même, un rapport de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) avait épinglé sa complicité avec certains ministres de la République. Ce n’est qu’un début de rétablissement des règles d’éthique, en matière de bonne gouvernance. Cet acte du Conseil met fin à une séries d’incompatibilité de son poste de Directrice Générale de l’INAM et ceux de Vice-présidente de l’Assemblée Nationale et de Conseiller municipal. Selon les sources, Mme Myriam Dossou de Souza-D’Almeida aurait procédé récemment à diverses délégations de signature et devenait rare à l’institut. Elle serait devenue la risée de ses collaborateurs de telle sorte que Myriam ne mettait pied au bureau qu’une fois en passant et ceci après le départ de ces derniers.
Cependant, en quittant l’INAM, Myriam Dossou laisse derrière elle beaucoup de casseroles, dont les chantiers d’hôpitaux « Mère et Enfant ». En effet, cette ancienne directrice de l’INAM aurait entrepris, en collaboration avec son mentor (la PM Victoire Tomegah-Dogbe), la construction d’un réseau d’hôpitaux dénommés hôpital « Mère et Enfant », dans plusieurs localités du pays, notamment Amlamé, Togblécopé, Dankpen et Anié, avec des fonds empruntés en Espagne. Le lancement des chantiers a eu lieu, en présence des autorités et partenaires en matière de santé. Personne ne connait, à ce jour, à l’INAM, les partenaires financiers de cet ambitieux projet. Mais, selon les indiscrétions, c’est l’institut qui avait servi de caution. N’ayant pas d’ambassade d’Espagne au Togo, la rédaction a sondé vers l’Union Européenne qui dit carrément ne pas s’occupé des questions de santé. Et même par l’intermédiaire de l’UE et les représentations diplomatiques de l’Espagne dans la sous-région ne sont pas toujours au courant de ce projet…Aucune trace même du secteur privé de l’Union. Selon les indiscrétions, c’est un projet presque privé que les promoteurs gèrent en catimini avec un certain docteur Denkey que notre rédaction a tenté de joindre vainement. Au passage, il paraitrait aussi que les chantiers des hôpitaux « mère et enfant » sont arrêtés ; plus de sous. La rédaction a tenté d’investiguer, mais les chantiers sont interdits de visite.
C’est peut-être pour continuer de cacher ce projet qu’elle ne voulait pas partir. Et parait-il que son mentor aurait tout fait pour la maintenir mais hélas. Et c’est la raison qui aurait motivé la nomination de Mlle Mazamesso Assih au portefeuille de Ministre du Développement à la Base, de l’Inclusion financière, de la Jeunesse et de l’Emploi des jeunes. Une façon de couper le mal par les racines.
Au-delà de Mme Myriam Dossou de Souza-D’Almeida, il y’a aussi le cas de la PCA et tout son Conseil d’Administration qui n’ont pas été à la hauteur de la mission. Reconnaitre que, non seulement, le Conseil d’Administration est en pure illégalité pour mandat périmé, mais aussi, Mme Thérèse Namalo Gnaku épouse Tcheouafei (PCA INAM), n’a pas les capacités requises pour cette tâche. Le personnel pense que c’est une hypocrite. « Quand ça l’arrange, elle se met avec la DG. Comment comprendre que c’est la PCA qui conduise depuis plus de deux ans, l’ancien véhicule de la DG ? », confiait un haut cadre. La preuve de cette compromission est qu’au cours de la séance de destitution, Mme Myriam aurait même pris la parole pour contredire la PCA et c’est alors que Gilbert Bawara l’avait interrompu net pour annoncer la nomination du nouveau DG.
Il faut rappeler que dans les nouveaux textes, cette instance disparaîtra et laissera place au ministre de tutelle avec un Comité de régulation de l’assurance maladie coiffé par le ministère de la santé et le secrétariat d’État chargé de l’Assurance Maladie Universelle.
Les challenges sont grands pour M. Tchilabalo Pilante. Il s’agira pour l’essentiel d’assainir les finances de l’institution et d’assurer une transition INAM vers l’Assurance Maladie Universelle (AMU). C’est la branche santé de la sécurité sociale. Ce nouveau DG a effectivement un profil qui sort du cadre des assureurs privés qui sont jusque-là injectés dans les organes de l’INAM. Mais il lui faut intégrer dans son équipe des spécialistes de santé publique ou de l’économie de la santé. Car, le système d’assurance maladie n’est pas une entreprise capitaliste qui fait les profits. Étant issu de la CNSS, il possède le background général et financier pour répondre à cette mission. Justin Pilante doit pouvoir réussir le volet plus pointu de la santé publique c’est-à-dire les études devant amener à une position préventive…
La Rédaction
« TAMPA EXPRESS » numéro 0067 du 09 octobre 2024
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