On les compte par centaine ces trous qui ressemblent à des pièges d’éléphant sur les deux côtés du Boulevard de la Kara dans la mairie du Golfe 3. Ce n’est plus le quartier universitaire Tokoin Doumassessé et ses environs (Tokoin : Dogbéavou, Trésor, Gbonvié, Gbonsimé…) connu dans les années 1990 pour sa triste célébrité avec les TOMOGUE (milice militaro-civile) du quartier Adewi. Pour ce quartier qui avait tant contribué au maintien du régime RPT-UNIR, c’est l’abandon total. Certes quelques voies bitumées ont émergé depuis un an. On note le bitumage des tronçons 1) Boulevard Eyadéma passant devant EEP Tokoin Dodomé, CEG Tokoin Nord, EAMAU pour joindre la voie pavée Église Baptiste-Rails, 2) Boulevard de la Kara, niveau Pharmacie St Kizito passant devant CEG Tokoin Nord et les alentours de EPP Tokoin Dodomé incluant les ruelles des domiciles Me Agboyibor et M. Bolouvi jusqu’aux rails. 3) Boulevard de la Kara, passant entre EAMAU et l’église catholique St Kizito. Et depuis plus d’un an, les travaux du tronçon Boulevard Eyadéma longeant le Garage Central jusqu’à la chute de l’ancien Bar Carnaval est toujours en chantier et le chantier piétine.
Cependant, les héritiers des premiers allogènes du « GOLFE 3 » continuent de brader les fonciers de leurs parents, essentiellement au profit des sahéliens. Le Boulevard de la Kara dont les travaux ont été achevés vers 2006 sous la supervision de l’ancien président béninois, Yayi Boni à l’époque Président de la BOAD au Togo n’est aujourd’hui que ruine de l’âme. Seulement 17 ans après son ouverture au public, cette voie pavée est devenue une chaîne de dos d’âne depuis l’immeuble Air Burkina (Tokoin Wuti) jusqu’à l’Hôtel Todman (Akossombo).
Aux abords, c’est le comble avec les canaux d’évacuation d’eaux dont les fermetures, si elles ne sont pas dérobées par des désœuvrés en proie du gain facile, elles sont simplement rouillées et emportées par l’usure du temps.
Ces fossés sont devenus aujourd’hui de véritables pièges à éléphant dans lesquels les usagers tombent en empruntant les deux trottoirs. Il n’est pas aussi exclu de voir des véhicules et motocyclistes qui cherchent à garer aussi tombent dans ces ouvertures. Toutes les conditions sont réunies pour que les gens trébuchent dans ces pièges quand on sait que les lampadaires publics sont quasiment inexistants sur le long du tronçon, les ampoules sont certes visibles sur les poteaux électriques mais certainement grillées. Et pourtant les citoyens de cette zone paient également l’éclairage public sur les factures mensuelles de la CEET.
Pour parer au pire, certains riverains ou électeurs ont choisi de poser des pneus, bois, pailles, blocs de brique…pour signaler le danger. Et sans entretien, les panneaux de signalisation ont également disparu sous l’effet du vent salé de la côte ou simplement ont été volés. Un Conseiller municipal avec qui nous avons conféré en convertel confie que des ouvertures ont été fermées sous leur mandat mais volées par la suite. Ce qui semble archi faux car l’état de leur dégradation contredit sa vérité. Certes, quelques travaux avaient été opérés en 2021 sur le tronçon Rail Tokoin Trésor jusqu’à la jonction de l’église Baptiste mais non sur le Boulevard de la Kara.
Au-delà des dispositifs de fortune installés le long des routes pour sauver des vies, l’Église Baptiste a initié des actions louables que la municipalité peut copier et améliorer.
Ce dispositif n’a juste coûté que la mobilisation de quelques bonnes volontés de l’église. On en voit pareil sur les trottoirs au niveau de l’immeuble Majorel.
C’est le lieu d’interpeller le maire Kamal Adjayi et ces cadres RPT-UNIR qui l’ont parachuté par la force des choses à la tête du « Golfe 3 » en violation de l’article 126 de Loi n°2019‐006 du 26 juin 2019 sur la décentralisation au Togo qui stipule que : « Le maire et les adjoints sont élus pour un mandat de six ans, renouvelable deux fois. Ils doivent avoir leur domicile dans la commune ou y résider depuis au moins six mois ». Cette disposition astreint les Maires et aux adjoints à élire résidence sur le territoire de leur commune. Cette obligation a pour objet de permettre aux premiers responsables de la municipalité d’être au cœur des milieux et populations qu’ils sont sensés conduire.
Selon les informations à notre disposition, le benjamin des maires du Grand Lomé crée du chagrin au l’UNIR pour sa mauvaise gestion. Kamal Adjayi résidait au départ vers Adidogomé (Golfe 7) avant de déménager deux ans plus tard au quartier Casablanca dans le Golfe 4. Un cadre du parti UNIR relève que le quartier est devenu tellement sale et qu’il n’est pas loin de devenir Tokoin Gbadago d’ici la fin du mandat du jeune maire. Il s’étonne que le quartier se vide à un rythme accéléré au profit des communautés du Sahel qui achètent les maisons pour les ériger en bunker…
En effet, Kamal Adjayi né le 1er mai 1991, Maire de la Commune du Golfe 3 donc à peine la trentaine est le plus jeune parmi les 13 communes que compte le Grand Lomé. « Façonner un monde meilleur, une Afrique prospère au rendez-vous de l’histoire de l’humanité est ce qui nous passionne au quotidien.la bienveillance, la solidarité, l’amour, le bien-être de nos concitoyens guident le sens de notre action. Nous y arriverons seulement unis et engagés », on peut lire sur sa page Linkedin de Kamal Adjayi. Là où commence les interrogations est que tantôt il est expert-comptable, Ingénieur financier, journaliste (…) ou encore de Telecom. Jusqu’à son apparition dans l’équipe de campagne pour les municipales le jeune Adjayi était un casier inconnu du parti de Faure Gnassingbé. Ses mentors l’avaient présenté au départ comme quelqu’un qui a de fortes relations avec les hommes d’affaire dans le monde et qui a de fortes expériences dans la gouvernance décentralisée. Mais en remontant de fil à aiguille, l’on finit par comprendre qu’il était en Europe comme l’interface de l’un des petits frères du Chef de l’Etat. Il serait un abonné des night-clubs et des snack-bars. C’est ce dernier qui l’aurait imposé lors de la désignation (élection) du bureau communal par l’entremise d’une vice-présidente de l’Assemblée Nationale. Plus de trois ans après la gouvernaille du « diplômé » en Ingénierie financière à l’Université de Poitiers, le constat est très amer. Actuellement la mairie de Golfe 3 est la plus pauvre en partenariat et aussi la plus sale sur le plan propreté. Malgré le manque de ressource, il s’octroyait à lui seul 892 000 FCFA (EUR 1359,85) de carburant soit près de 1300 litres de super par mois sur la base de 700 FCFA (EUR 1,08) le prix à la pompe pour une Toyota en évoquant comme raison qu’il habite Adidogomé.
Il n’est pas le seul dans le bureau à violer les textes sur la résidence des élus communaux. Le patriarche Conseiller Nononsa est hors sol, un autre conseiller réside à Caccaveli dans le Golfe 5 et j’en passe les meilleurs. C’est toutes ces incongruités qui créent l’inefficacité des élus du Golfe 3 à entreprendre les actions d’envergure pour sortir la zone de son état de délabrement. Ils ne sont redevables à personne et n’ont pas d’attache avec la commune qu’ils sont sensés développer. C’est des incongruités qu’il faut absolument rectifier aux prochaines élections des élus locaux. La Loi n°2019‐006 du 26 juin 2019 en son Article 18 dit « Les élus locaux ont le devoir de rendre compte périodiquement à leurs électeurs de la gestion administrative et financière de la collectivité territoriale ». Mais, il est très curieux de constater que le maire Kamal Adjayi n’a jamais accepté s’entretenir avec notre rédaction, en dépit de toutes les relances.
B.Douligna
« TAMPA EXPRESS » numéro 0053 du 13 mars 2024 »