Il se passe des crimes horribles dans le Togo profond. Pendant que les criminels sont protégés et narguent les populations, les victimes sont laissées pour compte et ceux qui tentent la vengeance sont jetés purement et simplement en prison. À quand la fin de cette cruauté dans notre chère patrie ?
La scène s’est produite seulement à quelques kilomètres au Nord de la ville de Lomé, plus précisément dans le canton de Dalavé, Commune de Zio 2. En effet, le 20 août dernier, un peulh bouvier, dans une sauvagerie implacable a « machetté », dame Adjovi SAKO, alors qu’elle travaillait dans son champ. Notons que c’est précisément à cette date douloureuse, pour les familles parentes, amies et alliées des SAKO, que le bon Dieu a enfin inspiré le président Faure Gnassingbé pour rendre public le gouvernement « Dogbé II ». Fort heureusement, dans ce gouvernement, le chef de l’Etat a eu la clairvoyance d’introduire un nouveau portefeuille, dans l’optique de lutter contre ce fléau à l’allure d’une épidémie. Dénommé ministère d’Etat en charge des Ressources Halieutiques, Animales et de la Réglementation de la Transhumance, ce portefeuille taillé sur mesure est dirigé par le général de brigade Yark Daméhane, ancien ministre de la Sécurité et de la Protection civile (2012-2023), puis ministre d’Etat, en charge de l’Eau et de l’Hydraulique villageoise (sept 2023 à aout 2024). Ailleurs, on déduirait que ça serait certainement, l’âme de cette brave agricultrice qui a poussé le Président togolais à confier ce nouveau portefeuille au Gal Yark Daméhane, pour une meilleure maîtrise de ce monde pourri de pasteurs.
Selon les sources du village, l’épouse SAKO a été surprise dans son champ par un jeune peulh qui, dans un premier temps, l’aurait violenté, puis violé sexuellement, avant de la sectionner comme une saucisse. Cela rappelle l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi séquestré, torturé et assassiné en octobre 2018 à leur ambassade en Turquie et dont le corps n’a pas été retrouvé à ce jour.
Les images très insupportables, témoignent du degré inhumain et de barbarie d’une extrême violence qui a conduit la pauvre à la mort. La main gauche élaguée du bras, celle de la droite également tranchée, mais qui tenait par la chair, les cuisses et muscles de la jambe aux genoux saucissonnés, le corps ensanglanté (…) le visage méconnaissable, telles sont les affres subies par la malheureuse victime.
Le bourreau de dame Adjovi, après cette basse besogne, déguerpit tranquillement les lieux, en laissant sa victime, dont le cœur battait encore. Son accompagnatrice (une fillette de moins de dix ans) alerte le village, qui vole à son secours, mais le temps de la transporter à l’hôpital, hélas, c’était déjà trop tard.
Ce crime ne connaîtrait pas d’auteur clairement identifié, si la communauté peuhle de la zone n’avait pas promptement réagi pour mettre la main sur leur confrère. La rédaction « TAMPA EXPRESS » adresse ici ses admirations à cette communauté, qui en toute honnêteté a permis de mettre la main sur ce voyou criminel.
Le criminel ligoté pas ses propres parents
En effet, ses propres congénères ayant eu vent du crime et en voyant leur frère tellement tâché de sang l’ont attrapé, ligoté et transmis à la brigade de Gendarmerie Nationale de Tsévié. Ce qui a, non seulement, permis d’identifier clairement l’auteur du crime, mais aussi de calmer le village qui pourrait se lancer dans des représailles aveugles. Mais, la suite de cet odieux drame n’est que déshumanisation.
Comme mentionné plus haut, l’assassin n’a pas été arrêté sur la scène du crime, mais ailleurs et sur la base des indices concordants. L’écorcheur étant remis dans les mains de la gendarmerie de Tsévié, qui aurait alertée le Procureur de la République d’instance, pour son inculpation formelle et la délivrance d’un mandat de dépôt. Mais c’est le préfet en personne qui s’improvise en médiateur. Puis un chambardement par l’annonce du décès en garde à vue de l’assassin à la famille de sa victime. C’est dans la foulée, que M. Kodjo Kadevi ETSE, Préfet de Zio et sa suite annoncent un dédommagement conditionné de Sept cent mille (700 000) FCFA, soit (EUR 1 067,14) à la famille SAKO. Et la condition pour accéder à la cagnotte est le versement d’un acompte de 500 000 FCFA suivi d’un enterrement immédiat. C’était sous cette pression qu’un détachement des agents de la gendarmerie aurait été formé pour contraindre la famille à aller enterrer le corps sans vie de cette mère de trois enfants, le dimanche 15 septembre 2024. Les circonstances de cet enterrement ont sans nul doute aggravé encore plus la colère de la famille car, personne n’aurait revu le corps de la victime avant son inhumation.
On se retrouve dans une situation inédite ; sans enquêtes judiciaires, le corps de la victime enterré sans autopsie et on parle de la mort. Pour n’avoir pas vu le corps de l’assassin, personne ne peut croire à la version officielle des autorités de Tsévié.
Aujourd’hui, les familles SAKO et alliées demandent justice pour leur fille, mère (…) épouse Adjovi à qui le pays n’a pu assurer un minimum de sécurité dans la vie et dans l’au-delà. Les fonds déboursés seraient l’apport de la communauté peulh de Zio, mais personne ne sait la suite.
C’est désormais la mission du général de brigade Yark Daméhane d’assurer, de veiller à la cohabitation pacifique des exploitations agricoles et la nébuleuse d’élevage en pâturages naturels au Togo. Que le gouvernement togolais, notamment les ministères des Ressources Halieutiques, Animales et de la Réglementation de la Transhumance et celui de la Sécurité et de la Protection Civile trouvent des solutions durables à ce fléau qui continue d’endeuiller les familles dans les villages.
B. Douligna
« TAMPA EXPRESS » numéro 0067 du 09 octobre 2024
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