Chevalier de l’ordre National du Mérite
Omnium Togolaise Assistance Maritime (OTAM) est une Société à Responsabilité limité (SARL) dont le principal actionnaire répond au nom du français Gilles Calmes d’environ 65 ans. Il a atterri au Togo en provenance de la Côte d’Ivoire en l’an 1989. Le sieur Gilles Calmes qui était arrivé au Togo pour appuyer le directeur de OTAM d’alors, M. Douglas est finalement arrivé à détrôner son ancien patron dont la fin de vie n’aurait pas été rose à en croire les témoignages.
Comme le nom l’indique, OTAM est un chantier naval, basé à l’ancien port de pêche où de nombreux bateaux subissent des réparations et entretiens d’un niveau industriel.
Par le passé, ils étaient autour de cent vingt salariés composés des métiers de main sur le chantier naval OTAM. Ils sont sept spécialités environ à faire le carénage des navires à savoir : Tourneur pour l’usinage des pièces, Chaudronnerie- soudure, la mécanique industrielle, la menuiserie, la peinture, la plongée et le sablage. Mais au fil des années ; la mort, les démissions, les licenciements (…) la maladie ont réduit l’effectif à moins de cent âmes. Aujourd’hui, la vague de licenciement sous le couvert de raison économique concerne une dizaine de Togolais.
Et pourtant ce chantier naval, qui détient le monopole au Togo en matière d’infrastructure technique et de Label, continue de brasser énormément d’argent, car les bateaux en réparation y défilent toujours. Il est le seul maintenancier du genre qui a trouvé les alibis pour se positionner en Zone franche et à l’intérieur du port. Par exemple de janvier à décembre 2023, OTM a hissé 24 bateaux, mais les travailleurs avaient leurs avancements bloqués et cumulaient déjà leur troisième mois d’arriérés de salaire en fin d’année. Et toutes les fois, la direction remonte aux travailleurs que les comptes bancaires de la société sur la place togolaise sont toujours au rouge durant l’année. C’est ainsi que les travailleurs cumulent parfois des arriérés de salaire durant l’année. Cependant le travail continue et s’accumule.
Les activités sur le site OTAM
Pour tout observateur avisé, travailler sur les bateaux et leurs maintenances sont parmi les métiers les mieux rémunérés au monde. En illustration, le remorqueur béninois MV Cauris, qui a été traité en 2023 au port de Lomé, aurait été facturé pour pas moins de 500 millions Francs CFA (EUR 762245) selon les propos sortis dès la bouche du DG au moment où le bateau était hissé. Ces propos de M. Calmes rapportés par un cadre de la société. Il s’agirait des aveux livrés par le DG lui-même, après qu’il ait pris un verre de trop. Il y a d’autres bateaux dont les factures de réparations sont de 80, 40, 30 20 millions FCFA (EUR 122-30 mille) selon l’envergure de la panne. La bonne moisson était l’année 2023 avec les deux grosses interventions, dont le MV Slips Way pesant 500 tonnes.
Un bateau hisser pour travaux de réparation
En résumé, cette société OTAM a traité au total 24 bateaux en 2023 et la tendance se maintient en 2024 avec déjà une dizaine de bateaux traités au 1er semestre en raison d’une moyenne de deux bateaux par mois dont quatre navires togolais en janvier.
Cet expatrié est un autre cancer pour le Togo, car, il y a environ dix ans, le journal togolais « DOUNIA LE MONDE » dans sa parution n° 511 du 10 décembre 2014 à la page 2, titrait Société OTAM : le DG Gilles Calmes, accusé de pratiques non conventionnelles et de trafic d’influence. Rappelons que ce M. Gilles Calmes a été même décoré par son pays la France « Chevalier de l’ordre National du Mérite ». Certainement un ancien FDS français en mission au Togo et autorisé à s’installer dans le poumon de l’économie nationale.
Nous passons en perte et profit le comportemental colonialiste de l’individu en posant cette question fondamentale.
Les grands paradoxes dans le traitement des employés
Tout en faisant l’aumône à ses amis déjà assez nantis, une bonne partie de ses employés et familles sont affamés sans leurs rétributions. Il multipliait la grande fiesta pendant qu’il a verrouillé les avancements de son personnel. Pour payer les salaires et faire des avances de salaire à des moments, il faille que le conseiller juridique de l’entreprise fasse certaines négociations au niveau des banques de la place pour faire passer les miettes de salaires en découvert. Pour le mois de février 2024, certains n’ont eu leur virement que le 22 mars. On dirait une stratégie bien orchestrée par le management. Et le 8 avril 2024, le DG revient sur son ancienne décision de diminuer le personnel alors que les travailleurs étaient déjà à deux mois de salaire impayé. Il adresse une notification cruelle, le 30 mai 2024 à dix (10) agents, tous des pères de famille, pour leur dire qu’ils sont virés à partir du 1er juillet 2024 avec un préavis dans le mois de juin.
Le grand paradoxe est que pendant que le DG Gilles Calmes se permet de livrer des bras valides à la misère, plusieurs vétérans sont maintenus à leur poste et d’autres nouvellement recrutés. On peut citer entre autres l’expatrier Jean Louis Vandel de plus de 78 ans qui fait office de directeur technique, le Chef personnel M. Ayéva Issofa qui est à la retraite depuis quatre ans, un béninois au nom de Jean-Paul Soglo qui aussi avait pris sa retraite au Port de Cotonou depuis des années, mais qui occupe un poste fictif de représentant de OTAM Bénin au Togo. On note également parmi les patriarches un ancien de l’OTP au nom de Fiawo Koffi qui dit assurer le code ISPS à OTAM. La toute nouvelle recrue serait un certain officier marin à la retraite du nom de Aléda. La mission de ce dernier serait de parvenir à faire accepter la réparation des remorqueurs togolais par OTAM Togo. Est-ce qu’il faut recruter spécialement pour ça ? En ce moment où le DG Gilles Calmes met de nombreux fils du pays qui lui a grandement offert hospitalité et tout donné, il recrute en plus son beau-frère, répondant au nom et prénom de Yoanne Fender qui va occuper un poste imaginaire de coordinateur des activités d’une société. La tendance à la promotion de tous ces emplois fictifs et budgétivores montre à suffisance qu’il ne s’agit que des licenciements ciblés et non pour un quelconque motif économique. Tous ces hauts cadres dont la majorité est du 3e âge engrangeraient des avantages énormes (carburants, véhicule, primes…) qui plombent les finances de la société.
Par quel chemin passent les recettes de l’OTAM de Gilles Calmes
Leur mode opératoire est simple et connu des tenants du pays. Pratiquement les recettes de tous les bateaux battant pavillon étranger et dont le jackpot est très élevé sont systématiquement reçues dans les comptes domiciliés à l’extérieur du Togo. Il y a que quelques factures qui sont payées sur les comptes localement, mais cet argent aussi passe par les chemins tordus dont les acquisitions des immobilisations personnelles et les fêtes bien arrosées.
Le DG Calmes qui dit à ses agents que les clients ne paient pas, trouve néanmoins de l’argent pour financer la JAWA. Importer des conteneurs de vin de luxe pour faire la fête avec ses amis européens et des Togolais plus précisément certains de nos ministres comme Guy Lorenzo et autres. Il fête avec ces amis français installés dans le pays et pleins d’autres amis venant même depuis l’étranger à son compte, notamment billets d’avion et séjours offerts. C’est les chauffeurs de la compagnie qui s’occupent de la sortie de ses invités jusqu’à la fin de leur séjour. Et c’est souvent dans son palais de DÉVIKÈMÉ sur la route d’Aného, au bord de la mer où se passent souvent les fêtes pratiquement tous les weekends prolongés.
C’est une preuve que l’argent rentre et sort, mais par quel labyrinthe. Sinon selon les sources, le M/V Almande Fender qui a été réparé au mois de juillet 2024 ne versera pas moins de 90 millions de FCFA (EUR 137) à la société, mais directement sur l’un des comptes basés hors du Togo. Ce bâtiment naval appartient à la compagnie Almande Shipping. Ils sont des dizaines de leurs bateaux à subir la maintenance chaque année au Togo, mais tous ces paiements se font en Occident, très loin des mailles du commissaire général Philipe Kokou Tchodié et son OTR.
Dommage que toutes les tentatives de la rédaction dans le but d’obtenir les versions de la société OTAM sur les différents aspects sont restées sans suite. En facsimilé, la lettre N/Réf. : FNK/015/2024, Objet : Licenciement de dix (10) agents du 24 juillet 2024 à l’attention du Monsieur Directeur Général de la société OTAM.
Togo, un paradis fiscal pour les étrangers
Le Togo sous Faure Gnassingbé se confirmerait comme un véritable paradis fiscal pour un réseau d’individu dont des étrangers. Ce jeune français qui est arrivé dans au Togo comme un simple plongeur possède aujourd’hui de nombreuses concessions dans les grands quartiers comme NYÈKONAKPOÈ et ses environs. Le français est bien connu au haut sommet de l’Etat togolais d’où il tire une certaine force.
Les présidents Mohamed Bazoum-Faure Gnassingbé- DG Gilles Calmes, mars 2023 au port de Lomé
Ses domaines sont destinés à héberger essentiellement ses compatriotes en mission au Togo. Monsieur Gilles Calmes ne manque pas de client, car, c’est lui qui serait la porte d’entrée des européens (français) dans le pays.
C’est très malheureux que tout comme les recettes des bateaux, les revenus des locations de ses domiciles soient systématiquement domiciliés en Occident donc échapperont toujours au fisc. Grave, cela constitue aussi une forme usuelle de fuite des capitaux. Puisque les investissements dans l’immobilier ne proviennent que de l’argent détourné du circuit normal qui est OTAM (mal acquis au Togo) et réinvesti sur place dans son domaine privé. Il faut aller voir ses possibles réalisations dans l’hexagone où simplement le lieu de sa destination pour les vieux jours. Qui donc pour rendre justice à la dizaine d’agents de l’OTAM victimes de ce licenciement, compatriotes togolais qui ont tout donné de leur vie pour servir un esclavagiste dans un contexte où les lois de la République ne protègent plus le citoyen ? Faut-il en arriver à la création de ce que l’autre appelle Agence Nationale pour la Lutte du Fisc (ANLF) avec des hommes et femmes rompus à la tâche pour combler le vide laissé par l’OTR et le HAPLUCIA ?
En grosso modo, c’est tous les domaines régaliens du Togo qui s’effondrent, les hommes et femmes d’affaires étrangères le savent et en profitent pendant que tout le système de répression est davantage focalisé sur les nationaux. C’est ainsi qu’en matière de redressement fiscal, par exemple, le deal peut être conclu à quelques centaines de millions FCFA contre une fraude de plus du milliard. C’est idem à la douane quand les Togolais n’arrivent plus à faire des commandes de marchandises de gros comme par le passé. Puisque depuis quelques années, pratiquement tous les bateaux de riz qui mouillent au port de Lomé appartiennent à des Burkinabè. Ils ont les carnets d’adresses et se passent les codes avec les fonctionnaires véreux, qui malgré toute la fortune accumulée finiront aussi un jour dans une tombe, à seulement 1,5 mètre de profondeur. Sur Internet, Gilles Calmes et associés chercherait preneur de OTAM depuis 2021… Alors, le coq attend le charlatan au cimetière
B. Douligna
« TAMPA EXPRESS » numéro 0064 du 28 août 2024
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