Parfois, il est légitime de se demander si les consignes données par le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé sont effectivement mises en œuvre par les fonctionnaires qui gravitent autour de sa « Majesté » car, rien ne laisse présager un tel le décalage entre “l’arrêt sur image” et les réalités du terrain. En effet, l’administration publique togolaise semble parfois sur le point d’aboutir à de bons résultats mais hélas…. Plus de 16 ans se sont écoulés sans que de nouvelles énergies ne viennent renouveler l’administration publique. Pendant ce temps, le ministère enregistre chaque année des départs à la retraite, des abandons de poste, ainsi que des décès. Le dernier recrutement de personnel au sein du ministère de la Fonction publique remonte à 2009 et s’était déroulé sans trop de difficultés. Mais le 22 novembre 2021 un autre concours a été lancé avec pour objectif, le recrutement de 2 725 nouveaux fonctionnaires. Les épreuves écrites de ce concours se sont déroulées le 26 février 2022, mais sans depuis, suite effective n’a été donnée.
La première conséquence de cette situation est une rupture dans la continuité du service, qui se fait de plus en plus ressentir. La récente proclamation des résultats de ce concours pourrait apporter un nouveau souffle. Cependant, il est encore trop tôt pour l’affirmer. Près de quatre mois après cette publication, les candidats admis ignorent toujours leur sort.
Des résultats sans suite pour le concours de la fonction publique
Le 20 décembre 2024, comme dans un rêve, le ministère de la Fonction Publique, de la Réforme Administrative et du Dialogue Social a annoncé les résultats du concours de la fonction publique du 26 février 2022. Au total, 3 008 nouveaux fonctionnaires ont été déclarés admis pour intégrer l’administration publique. Félicitations aux candidats heureux après plus de trois ans d’attente ! Ces admis espéraient connaître leur sort, qui devait être déterminé fixé par un arrêté du ministère dirigé par Gilbert Badjilembayéna Bawara, définissant leur répartition dans les différents services publics. Mais force est de constater que ces résultats s’apparentent à des nuages sans pluie. L’attente semble interminable, alors que l’administration publique togolaise dans son ensemble manque cruellement de ressources humaines.
Parmi les admis, certains ont quitté le pays, d’autres ont déjà trouvé un emploi stable ailleurs, et une partie a été appelée à rejoindre d’autres horizons. D’autres, en revanche, sont disponibles et attendent leur prise de service. Cependant, leur destin reste suspendu entre les mains des autorités notamment le président Faure Gnassingbé et son ministre Gilbert Bawara, qui décident à leur guise, sans procédure claire ni communication transparente. En rédigeant cet article, nous avons interrogé quelques admis du concours. Leurs réponses étaient presque unanimes : « Nous ne savons rien et nous n’avons plus aucune confiance dans ce pays. Nous vivons comme des étrangers. Tout peut changer à tout moment. Ils sont capables de tout. Pour l’instant, nous ne savons même pas si nous avons vraiment réussi. Ce sera seulement lorsque nous prendrons service que nous saurons que nous avons réussi. »
Ministre togolais Gilbert Badjilembayéna Bawara
Les Togolais gardent en mémoire l’annulation du concours du Ministère de l’Économie et des Finances du 22 janvier 2020, au cours duquel les candidats avaient déboursé environ 15 000 F CFA par personne pour constituer leurs dossiers et faire de longues et interminables files d’attente afin de les déposer avant de pouvoir composer. Sans oublier les réseaux ou la bande de vautours qui gravite autour des concours de recrutement et qui arnaque les pauvres citoyens.
Les épreuves écrites s’étaient déroulées, mais l’attente des résultats a été un revers : l’annulation du concours et le lancement d’un nouveau qui reste jusqu’ici à présent non proclamé, malgré la tenue effective les écrits en fin décembre 2024.Un autre concours dont les résultats sont également attendus est celui organisé le 7 décembre 2024 dans le cadre du recrutement des enseignants fonctionnaires.
Si le concours du 26 février 2022 a connu une suite, le doute persiste. Les admis attendent depuis près de quatre mois sans avoir reçu de note de convocation pour connaître leur service d’affectation. On se demande dans quel pays nous vivons. Tout semble dépendre de la volonté de ceux qui détiennent le pouvoir, sans aucune considération pour la jeunesse.
« C’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle »
« C’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle », dit un proverbe africain. Ce proverbe, qui met en avant la notion de continuité dans les activités, ne semble pas avoir sa place au Togo. Les fonctionnaires de l’administration publique partent avec leur expérience, sans qu’une relève ne soit assurée. Depuis 2020, des départs à la retraite en cascade ont été annoncés dans l’administration publique. Sans qu’aucun relais ne soit mis en place. La plupart de ces postes sont restés vacants, tandis que certains retraités occupent encore leurs fonctions. Pendant ce temps, les jeunes, sont au chômage et peinent à obtenir des stages. Quelques institutions recrutent sur fonds propres, tandis que d’autres fonctionnent avec des contractuels envoyés par l’Agence Nationale Pour l’Emploi (ANPE) et l’Agence Nationale pour le Volontariat au Togo (ANVT). Cette situation favorise parfois des pratiques douteuses au sein de l’administration publique.
En effet, les agences de recrutement placent des employés dont une partie du salaire est prélevée par l’agence, ne laissant au salarié qu’environ 60 000 F CFA par mois. Pour survivre, ces travailleurs sont souvent contraints de maximiser les profits liés à leur poste, ce qui a des répercussions négatives sur les citoyens.
« J’étais allé demander un stage dans une institution. On m’a demandé la carte de l’ANPE, ce qui m’a obligé à en faire la demande avant de pouvoir déposer mon dossier », nous a confié un jeune diplômé.
A cette allure, qui va cotiser pour l’Assurance Maladie Universelle (AMU) et accroître les ressources qui garantissent les pensions de retraite ?
B.Douligna
« TAMPA EXPRESS » numéro 0072 du 12 mars 2025
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