Kpoyiii ! crrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !
Batchana : Ahan ! Encore un accident sur la route, j’appelle ma femme pour jeter un coup d’œil dehors
- Latifa, Latifa …sort voir, c’est ce que je disais. Toujours au même endroit hein !
- Latifa : Vraiment Batchana, tu as raison.
- Batchana : Il faut qu’on fasse un sacrifice à l’endroit précis répliqua le monsieur.
Notre maison est tout au bord de la nationale N°1. J’étais dans la douche quand le bruit de l’accident s’est fait retentir. Rapidement je verse les dernières gouttes d’eau sur moi et je m’échappe de la douche. Le temps de traverser notre cours commune pour la grande porte, une foule immense se trouvait au lieu de l’accident pour faire « Sawourè » d’autres prenaient des photos pour leur publication Facebook et WhatSapp. Walayi à cause de petit portable Android, tout le monde est devenu journaliste sans frontière. Après c’est pour lire des phrases bizarres en titre sur les journaux comme:
- Acidan trè trè gave !
- Venez voi vou même ce soir sur la rout à lama-tessi !
- Dié sove nou ! acident de mort devant moi
Je vous épargne les autres titres que vous pourrez lire sur cet incident. L’essentiel à retenir dans cette histoire est qu’il s’agit d’un accident de circulation entre une moto et une voiture de transport en commun de 15 places. Le bus à cogné un motocycliste par derrière en voulant feinter un long cargo.
La moto est couchée sur son propriétaire, la roue arrière continue de tourner. L’accident a projeté le motocycliste dans un atelier de vulcanisateur. Ce dernier a couru pour soulever la moto qui pesait de tout son poids sur le pied du malheureux. Plus tard j’ai reconnu l’accidenté, un autre voisin du quartier Mr. Tchonou.
Le chauffeur du bus après avoir cogné M. Tchonou est resté tranquille au volant. Ses passagers, une demi-douzaine est descendue en tirant la grande porte aidée par certains jeunes. Je suis sortit 10 minutes après l’accident. Le conducteur est toujours assis au volant. Tout le monde surpris de latitude du chauffeur s’interroge. Mais, qu’est ce qu’il attend pour sortir voir les dégâts ? Enfin, majestueusement, il est descendu puis, il a allumé une cigarette. Il semble n’être inquiété par quoi que ce soit. Il s’adosse contre son véhicule et tire sur son mégot. Les gens s’agitent autour de l’accidenté qui gémit au sol. D’autres tentent de le soulever. Il est blessé, probablement ça doit être une fracture. Le comble, notre voisin comme d’habitude ne portait pas de casque. On a réussi à le faire assoir. Il plaça difficilement quelques mots en Kabyè. Il est sous le choc. Quelqu’un propose de l’amener à l’USP (Unité de Soin Périphérique) de la commune. Lorsqu’on s’efforçait de le mettre debout, le chauffeur du bus s’est interposé. Pas question qu’on déplace l’accidenté. Il va falloir que les gendarmes viennent pour le constat d’abord a-t-il lancé sèchement à la meute de jeunes. Tout le monde s’est indigné de la réaction de ce chauffeur. Mais le gars maintenait sa position. C’est alors que j’ai intervenu. Pardon, chef, tu voudrais qu’on vienne constater un mort ou qu’on voit juste la position des engins impliqués dans l’accident ? Il réplique que c’est ce qu’il a dit qui doit se faire. Il ajoute que d’ailleurs son véhicule est assuré. Il corrobore pour dire que ce n’est pas sa première fois de cogner une moto. Là, il sort une bêtise de sa bouche en disant que nous sommes tous des « coulibali » et nous ne savions rien des procédures en cas d’accident. Devant cette injure, les jeunes ont perdu patience. Ils l’on saisie par la taille et pressé le cou. J’ai calmé l’assistance et demandé qu’on va enfreindre à ces procédures pour sauver la vie de notre voisin qui est en danger. Les gendarmes viendront nous départager. Le connard de chauffeur demande à ces passagers de remonter dans la voiture ils vont partir. On l’attend incessamment à Lomé. Vu la réaction du public, ces derniers ce sont ravisés et n’ont pas obéi à sa requête. Il a continué à injurier tout le monde. Tantôt, il appelle au téléphone et fait savoir qu’il est retenu à Lama-Tessi par des sauvages. Tantôt, il remet le téléphone à un des passagers pour confirmer ses dires à son interlocuteur à l’autre bout du fil. Il n’a pas fini sa comédie quand les gendarmes sont arrivés sur les lieux. Son véhicule et la moto sont aux endroits précis. Après constat, les gendarmes lui ont demandé de libérer ses passagers, il doit les suivre avec son véhicule à leur poste pour la suite de la procédure. Visiblement, il n’est pas content. Je m’approche de lui et lui tient ces propos :
- Sois moins arrogant frère ! Dans ce cas précis d’accident, Dieu a voulu que tu sois en vie, mais demain tu seras peut être couché inerte, ta bouche cousue comme une chaussure babouche. Certes nous sommes des « coulibali » nous sommes des sauvages, mais la vie de tout être est précieuse. Ta voiture est assurée bien sure, mais ta vie et celle des autres ne tient qu’à un fil.
C’était l’œil du passager par ATCHAM Aposto