L’ORGANISATION DES FÊTES DES IGNAMES EN PAYS BASSAR – KONKOMBA
Ma consternation ouverte à Monsieur le Président comité culturel d’organisation « Igname en fête »
Monsieur le Président
Veuillez recevoir tout mon soutien à votre Comité Culturel « Igname en fête ». Soutenir une nouvelle entité dirigeante mise sur pieds c’est dire à son Premier responsable s’il est assis sur une braise ou l’eau et l’outiller pour une meilleure mise en œuvre de ses tâches avec les autres membres.
Monsieur le Président, je vous prie de convenir avec moi que Bassar et ses valeurs socio culturelles et économiques tombent devant nos yeux. La citoyenneté et le patriotisme obligent, chaque fils et fille conscient(e) doit pleurer la décadence vertigineuse de sa patrie et faire sa part. Personne ne le fera à notre place. Et, voici ma part en tant qu’âgé de Bassar.
Depuis 1985 quand j’avais été Représentant des étudiants Bassar et Konkomba à l’Université du Bénin (UB) auprès des Ainés qui se réunissaient chez le Doyen NAPO BADJI à Lomé, je n’ai constaté que les contributions sans retour des pauvres agriculteurs et paysans en ignames et des fonctionnaires en argent, pour l’organisation des fêtes des ignames à Bassar ; maintenant c’est à Bassar et à Dankpen.
Au nom de la jeunesse Bassar et Konkomba, j’avais demandé au cours des réunions d’organisations des fêtes des ignames et par les contacts de proximité à la suite, aux Ainés dont le Ministre GBATI KOMNA, le Ministre BITOKOTIPOU YAGNINIM, le Ministre BOUKARI TABIOU, le Doyen NAPO BADJI, Honorable Mme MONSSILA KOSSIA Député, le Ministre GBEGBENI, les deux responsables Bassar à la BTD Messieurs KAKAYE NAPO et BAWA, etc. qu’il soit désormais organisé la fête de débroussaillage « Kpatambéél jighaal » avant celle des ignames. C’est-à-dire instituer et mettre en œuvre une Caisse de Solidarité d’Assistance aux Agriculteurs et Paysans Bassar et Konkomba, comme les diverses COOPEC actuellement. Ces fonds devaient provenir des cotisations mensuelles des fonctionnaires et des dons supplémentaires des Ministres, des Anciens Ministres, des Officiers et des Députés Bassar et Konkomba. Malheureusement tout a été balayé au revers de la main et à ce jour rien n’est fait ; par conséquent les Cadres Bassar et Konkomba continuent d’exploiter les familles agricoles de chez eux qui souffrent.
« La fête se fête » sans les contribuables agricoles et paysans. Ils n’ont ni place chez le Chef Supérieur, ni au terrain à l’apothéose. Ils cotisent les ignames, les moutons et les chèvres et rentrent dans l’oubliette. On se rappelle d’eux quand la nouvelle fête d’ignames s’annonce.
C’est dramatique de constater qu’à la fin de leur fête en solitaires, les Cadres chargent gratuitement les ignames de leurs frères dans leurs voitures et dans les camions supplémentaires pour aller nourrir leurs familles et amis d’autres origines sans savoir avec quels efforts elles sont produites.
Sur le plan économique et de la redevabilité, il est constaté qu’après la fête des ignames aucun Rapport financier PUBLIC détaillé n’est produit pour les familles agricoles et paysannes. Mes frères et amis qui ont été des Présidents des Comités passés de fêtes des Ignames peuvent en témoigner ou me contredire avec des preuves de rapports financiers depuis ces années 80 à ce jour.
Sur le plan socio culturel, je vois et entend en écho sonore la nouvelle dénomination de notre fête traditionnelle des ignames « Igname en fête ». Mais je ne sens rien de complémentaire signalant des facteurs socioculturels qui ont bougé positivement pour l’intérêt des enfants et des jeunes Bassar et Konkomba. Pour ma connaissance et celle de la jeunesse Bassar – Konkomba des contrées, je voudrais savoir comment se dit en notre langue Ncam « Igname en fête » ? Quelle est la valeur ajoutée de cette dénomination par rapport à « D’pontre et N’dak » ? Je pense que contrairement à ma pensée dans l’innocence ce changement de dénomination entraîne un changement de paradigme bénéfique. Puis que les vieux disent que quand on tire la liane porteuse des gourdes elle traîne ses fruits « Bifu kiluntun ééé, kifu ncilim n ».
Pour la réussite à votre mission, permettez-moi de vous recommander humblement un changement de paradigmes bénéfiques à la promotion des valeurs socioculturelles du peuple Bassar – Konkomba (en remplacement du système qui a bafoué nos valeurs culturelles jusqu’ici). Je fonde mes recommandations sur la simple preuve que les divers Comités qui se sont relayés, depuis 1985, le moment où j’ai côtoyé le pot aux roses, ont mis à l’écart l’aspect culturel de la fête des ignames et dans ce sens n’ont jamais engagé un programme de promotion des diverses manifestations culturelles en faveur de la jeunesse Bassar – Konkomba ; telles : les ateliers culturels en milieu scolaire ou conférences sur le Devoir de mémoire de l’histoire précolonial, colonial et post colonial Bassar et Konkomba ; la métallurgie Bassar ; l’agriculture traditionnelle ; les liens sociaux ; le Culte des Ancêtres ; l’organisation des gala culturels de la lutte Ncam « Dmool » ; les rites de noces et du mariage « Tinimpucan », « Dicooti kpaaméél » ; les rites funéraires « Dikpool » ; les Contes « Yitiin » ; les danses en perdition (Ganga, Dikpanghool, Yicaalan, Ndjéém, …) ; etc.
Le comble, la danse du feu « Tbol », une danse initiatique ancestrale de la plus haute Caste de Bicambi, est devenue vulgaire en lieu public comme « Kolomassi » au marché.
Tenant compte des refus stratégiques des Comités des fêtes des ignames passés de préparer un meilleur avenir socio culturel du pays Bassar – Konkomba pour l’intérêt de la jeunesse passée dont je faisais partie et que la culture Ncam est en pleine perdition aujourd’hui, je demande à votre Comité actuel et à ceux d’avenir d’honorer notre Identité et nos valeurs culturelles, pour satisfaire les besoins cruciaux de nos jeunes, de nos enfants et de nos petits fils, en se mettant au travail pour la promotion socioculturelle et économique de population Bassar – Konkomba par :
- La présentation, au Peuple Bassar – Konkomba, d’un Programme de Promotion Culturelle pouvant couvrir la période du 03 au 09 Septembre 2023 et impliquant les couches sociales les plus lésées de la population (les femmes, les enfants et les élèves), pour appropriation de l’approche et inciter les contribuables à s’investir.
On doit sentir l’ambiance de la fête des ignames dans tous les coins à Bassar et à Dankpen.
- L’Institution et déclaration officielle, le jour de l’Apothéose, de la Caisse de Solidarité d’Assistance aux Agriculteurs et Paysans ; ayant pour but l’appui à l’organisation des activités culturales des agriculteurs et paysans en pays Bassar – Konkomba (ce que j’appelle la fête de débroussaillage « Kpatambéél jighaal » ) dans les conditions prévues plus haut pour aider les familles agricoles et paysanne à s’auto suffire afin de pouvoir porter plus haut le flambeau de la fête des ignames éditions 2024 et après.
- Cette initiative noble et louable de Caisse de Solidarité d’Assistance aux Agriculteurs et Paysans ne posera aucun problème, car la Préfecture de Bassar et celle de Dankpen regorgent des Députés, des Officiers Supérieurs, des Ministres et Anciens Ministres, des Hauts Cadres nationaux et Internationaux qui sont des milliardaires et des multimillionnaires et sans oublier les Chômeurs sans-emplois désespérés.
Les Cadres nantis de Bassar et de Dankpen n’ont pour devoir social que de penser à leur population très démunie qui contribue à leur bien-être social, professionnel et économique. Leur richesse c’est la population Bassar – Konkomba et non leur argent. Ils doivent donc aider la jeunesse Bassar et Konkomba désœuvrée et désespérée à se tenir debout par leurs programmes d’insertion social et économique qui concourent à la lutte contre leur alcoolisme, à leur sédentarisation et au développement local de chaque communauté de Bassar et de Dankpen. Il suffit seulement que nos Cadres volontairement démontrent par là leur amour en retour pour Bassar et Dankpen et le tour est joué.
Nous comptons sur votre volonté, Monsieur le Président du Comité igname en fête, de prendre votre haute responsabilité devant l’histoire, pour relever le défi.
NAKPANE Kpanté (alias Godson)
Co-Fondateur de la Coalition « Réveil Culture Ncam (Bassar)
Tél : (+228) 90 70 31 43 // 99 50 52 43 ; Email : nkgodson2013@gmail.com ; vies_afrique@yahoo.com