La polarisation politico-diplomatique actuelle du Mali, à la croisée des chemins, n’est que la résultante des incongruités occidentales que nous buvons depuis un siècle à la lie.
Dans certains pays, on assiste à des successions dynastiques sanguinolentes de pères en Fils, des series de bourgeoisies colorées immaculées du sang des innocents, devant l’indifférence et le mutisme total de la Communauté Internationale. Bien au contraire, ces dirigeants au rabais sont célébrés et reçus en grande pompe sans masque et avec tapis rouge, dans les pays qui crient à hue et à dia être les référentiels de la démocratie et du droit-de-l’hommisme.
Dans un autre pays, un président est tué et trimbalé au sol. C’est un corps déchiqueté que Mouammar Kadhafi a rejoint l’au-delà. Tué sur la base de fausses informations. Qu’a dit l’ONU, qui a voté la résolution pour ce crapuleux assassinat dont la France par certains de ces dirigeants obscurantistes était en sous-traitance pour la fameuse communauté internationale.
Quel funeste oxymore!
Tout récemment en CI, Le président sortant par le jeu de tripatouillage constitutionnel braque au forceps un 3ème mandat, devant le regard médusé du peuple souverain, après une série lugubre de danse macabre de 1èrs ministres, qui ont cédé sans résistance au baiser de la mort, enterrés six pieds sous terre, livrés au sort prématuré de la loi biologique et sous le silence complice des puissances moralisatrices ; notamment la France, qui s’est donnée l’indélicatesse d’aller dans le sens de ceux qui piétinent les libertés fondamentales d’un pays. « Modifier les sacro-saintes constitutions souveraines à vau-Lau pour des ambitions personnelles ».
Au Tchad, en Centrafrique, au Niger, au Mali, en RDC, au Burkina, pour ne citer que ceux-là, en plus des 600 ans d’esclavage, les martyrs africains se comptent par centaines de millions. Que dit la fameuse communauté internationale ?
Une vie africaine n’a aucune importance. Quelle Tristesse !
Cependant, comme par alchimie, les grandes histoires finissent par retrouver leurs formes premières. C’est ce que déclarait en substance Philippe SEGUIN; « On ne joue pas impunément avec les peuples et leur histoire. Toutes les chimères politiques sont appelées un jour à l’autre à se briser sur les réalités historiques ».
Devant ces tragédies, on est tenté de s’interroger sur cette « doxa civilisationnelle » qui après avoir réussi à imposer sa verticalité à la totalité du monde, s’engouffre fatalement dans le trou noir de son péché originel qui se décline en une sorte de dytique : la volonté permanente de puissance et l’obsession de l’accumulation.
La Russie en fait partie et Rien ne l’arrêtera
Un nouvel impérialisme menace donc la paix du monde, et il est Russe. C’est cette réalité que l’invasion de l’Ukraine oblige à regarder en face. Celle d’un impérialisme de revanche, mû par le ressentiment des nations déchues qui retournent leurs blessures contre d’autres peuples. Celle d’un impérialisme de mission, défendant une idéologie conservatrice face aux idéaux démocratiques assimilés à une décadence occidentale.
Outre les droits de sa propre population, sa première cible est le libre arbitre des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est le ressort de la crise ukrainienne depuis 2014 comme celle de l’intervention russe en Syrie.
A Présent que nous peuples du tiers monde savons analyser le fonctionnement du système qui dirige le monde et identifier ceux qui n’ont d’intérêt que dans notre ruine et notre écrasement, départissions-nous très rapidement de la haine et de la volonté de vengeance qui semblent prendre le pas sur des démarches rationnelles viables.
Profitons de l’avènement des réseaux sociaux pour éclairer avec assertivité les sociétés civiles mondiales surtout occidentales à qui l’élite a sciemment choisi de cacher des vérités sur leurs actes et projets géopolitiques, de peur de subir de grandes difficultés. Car rassurons-nous, le peuple occidental est très épris de justice et d’équité.
Saisissons cette chance en toute intelligence pour ensemble créer des conditions d’un monde de paix et de co-développement, et où l’immigration de masse souvent dans la contrainte, brandie comme un chiffon rouge pour faire peur aux uns, ne puisse plus exister car chacun sera épanoui chez lui.
Quand on lutte contre des monstres, il faut prendre garde de ne pas devenir monstre soi-même.
Gardons nos belles valeurs d’humanisme et de tolérance qui conjuguées à notre intelligence, ne produiront que de l’espérance pour nous et sans doute pour les autres aussi.
Que nos brèves vies servent de fierté et de dignité pour nos enfants quand ils entendront parler de nous !!!
Théodore Yao ELITCHA