Dans son courrier n° 0581/UK/P/VP/SG/2025 du 5 mai 2025, à l’attention du ministre de la Réforme du service public, du Travail et du Dialogue social, le Président de la seconde université publique du Togo, l’Université de Kara, Professeur Kokou Tcharié s’est fait l’obligation de faire un plaidoyer pour les candidats diplômés de l’établissement dont il a la lourde charge depuis septembre 2023. Un plaidoyer pas pour demander la réussite de ces candidats au prochain concours de la santé, mais pour l’admission de leurs dossiers qui comportent des attestations en lieu et place des diplômes (de son université). Et pour cause, le logiciel permettant de délivrer des attestations authentifiées de l’Université de Kara (UK) est bloqué.
Selon les sources, le bocage a débuté bien avant l’année 2025. Et ce n’est qu’une infirme partie des tonnes de problèmes laissés par son prédécesseur Komlan Sanda et sa clique. Le Prof Kokou Tcharie a succédé au Prof Komla Sanda qui était à la tête de cette université depuis 2016. Soit 7 années d’enracinement, de malversations, de clientélisme (…) de décernement de la « prime au médiocre » par centaines. Il se croyait plus fort que celui qui l’avait nommé au point de se voir indéboulonnable. Komla Sanda a été surpris par la rupture de confiance que le Président Faure Gnassingbé lui avait accordée. Ainsi, son successeur a hérité d’un très lourd passif de son aîné : des caisses vidées et des endettements, des hommes de main qui continuent de tirer le navire vers les profondeurs de l’océan… Et, le pire, Monsieur Komlan Sanda a refusé de regagner son poste à l’Université de Lomé (UL), s’autoproclamant « Président honoraire » de l’UK. Il avait été impitoyable envers son ancien Vice-président Prof. Adama Kpodar, le déclarant persona non grata à l’Université de Kara. Ainsi, il redoutait de vivre le revers de la médaille sous son ancien adjoint devenu Président de l’UL, le même jour que Prof. Kokou Tcharie prenait l’UK.
Si seulement les jouisseurs de cette Université de Kara pouvaient imaginer les angoisses du Général Gnassingbé Eyadema qui, voulant absolument laisser cet héritage à la communauté avant de quitter cette terre, ne dormait plus, car les rapaces qui l’entouraient en voulaient plus pour remplir leurs propres poches. Il avait fallu la fougue d’un certain Professeur (feu) Charles Kondi Agba pour aviser le Général que les universitaires du pays et d’ailleurs le roulaient dans la farine. Car plusieurs experts l’avaient escroqué avant que Charles Madjome Kondi Agba ne se saisisse du dossier pour le délivrer de leurs mains. Le Professeur Kondi Agba méritait aussi une place dans cette université. Cela peut se faire également par la fameuse géopolitique et surtout dans les attributions des postes de vice-président… Le Professeur Baba Gnon et tant d’autres ont été des volontaires, qui ont quitté la belle vie de Lomé, pour voler au secours de l’UK. Mais ils sont absents quand il faut nommer les présidents, vice-présidents et autres hautes fonctions des universités. C’est une discrimination que la gouvernance doit corriger.
La gestion du Président Sanda de 2016 à 2023 n’a pas été du tout saine. Sur le plan humain, on a assisté à un clientélisme sans précédent. L’université était devenue un prolongement familial où les compétences ont laissé place au clan. Les grades qui animaient la beauté d’un temple du savoir étaient piétinés. La gestion des ressources matérielles et financières a souffert de multiples contrats d’acquisition et d’expertise passés gré à gré et sans matière pour l’université ; les bourses et missions fantaisistes attribuées aux non-méritants… Les biens (mobiliers, roulants, outillages…) acquis sont détournés vers les domiciles des épouses, les plantations privées…
En quittant le poste en 2016, son prédécesseur Professeur Komi Paalamwe Tchakpele lui avait légué près de 4 milliards FCFA dans les caisses. Mais tous ces fonds auraient été dilapidés par son successeur et ses hommes de main comme l’ancien Chef du service financier, l’agent comptable et le conseiller en logistique et PRMP. Des surfacturations dans l’achat de véhicules usagers considérés comme neufs et du matériel informatique ont été constatées. On évoque également les reliquats annuels de la caisse sociale servant à l’assistance décès qui se partageait dans le petit cercle du Président. Mais à l’avènement du nouveau, celui-ci a stoppé la pratique. Le successeur aurait même récupéré un tracteur agricole de l’UK que M. Sanda aurait détourné pour ses champs.
Ce dernier roule aujourd’hui dans une voiture 4×4 ministérielle de plus de 40 millions de FCFA. Ce qui est un véritable luxe pour un Professeur d’université togolais père de nombreuses familles, même payé à deux millions FCFA. Le quotidien « Liberté » attirait l’attention en 2020 sur les dérives du Professeur Komla Sanda dans la gestion de l’UK. Aujourd’hui, c’est le problème du logiciel Système d’information estudiantin (SIE) qui gère annuellement une moyenne de 20 mille nouveaux étudiants et quotidiennement les bases de données de tous les anciens étudiants depuis la création de l’UK en 2004 qui est sur le tapis.
La dépendance informatique des Université du Togo
Les installations de l’UK, à sa création, étaient assurées par le Centre informatique et de calcul (CIC) de l’Université de Lomé. C’était en 2015 que la véritable aventure des logiciels a démarré sous les bons offices du Président d’alors, Prof. Komi Paalamwé Tchakpele. L’université de Kara s’est engagée à faire des inscriptions en ligne. Un travail de révision des offres de formation a été réalisé en vue de leur mise en ligne et le travail préparatoire a été mené par une équipe de l’ancien CIC de l’UL. L’année qui a suivi, un logiciel permettant la gestion du cycle de l’étudiant de son inscription jusqu’à la délivrance de son attestation a été conçu par la société de M. Azanlekor, qui avait aussi le marché des différents examens au secondaire. Et c’était en cette année 2016 que le Professeur Tchakpele quitta l’UK (pour assumer les charges du ministre des Enseignements primaire et secondaire).
L’autonomie est une bonne chose, mais elle nécessite un grand management. L’UL qui allait au chevet de l’UK n’était pas aussi autonome malgré l’existence du CIC. Ce n’est qu’avec l’arrivée du Prof Komlan Dodzi Kokoroko en 2016 que la machine s’est mise en route progressivement en branle et que l’Université de Lomé est arrivée à mettre fin aux problèmes de logiciels achetés ici et là à l’étranger à des coûts exorbitants. Pour y parvenir, Kokoroko a dû faire un lobbying. Il fallait d’abord convaincre le ministre de l’Enseignement supérieur de l’époque, le Professeur Octave Nicoué Broohm pour que l’UL embauche certains meilleurs programmeurs qui sortent du CIC pour les intégrer au corps des enseignants-chercheurs. Ceci leur donne des rémunérations acceptables. C’était la seule condition pour maintenir les talents sur place. La création de ce corps et les travaux réalisés ont permis à l’UL d’élaguer des dépenses en logiciel (licences et redevances) qui coûtaient plus de 200 millions FCFA par an à l’institution. L’autre avantage est que ces ingénieurs togolais travaillent à l’UL et assuraient la maintenance et les mises à jour à chaque fois de besoin. Aujourd’hui, l’UL qui a plus du triple de l’effectif de l’UK, soit plus de 70 mille étudiants, arrive à gérer ses applications autochtones. Tout n’est pas si rose, car il y a surtout des petits problèmes d’égo à gérer.
Dans tous les pays, les outils de gestion sont des domaines stratégiques, surtout lorsqu’il s’agit de la santé, de l’éducation et de la sécurité. Par exemple en France, Neoptec est un éditeur français de logiciels destinés aux établissements d’enseignement publics et privés pour les évaluations, examens ou concours actifs depuis 1994. Cette société connue pour avoir simplifié, modernisé et rationalisé les coûts de la logistique dans l’éducation, en proposant des outils favorisant l’objectivité et l’égalité des traitements dans l’évaluation des connaissances des élèves et de candidats.
Le gros gâchis de l’UK dans l’acquisition des logiciels
Tout comme l’Institut national d’assurance maladie (INAM) sous la Directrice Générale Mme Miryam Dossou, l’UK avec son Président Komlan Sanda a également englouti d’énormes ressources dans des projets fantaisistes de logiciels. En 2016, l’université avait mis en place le logiciel pour la gestion des inscriptions et filières en ligne par l’entremise de la société de M. Azanlekor. A l’arrivée de Monsieur Sanda, le contrat a été résilié sous prétexte que le produit ne répondait pas et que la maintenance qui coûtait environ 10 millions FCFA par an, revenait trop cher. Sachant qu’une redevance est comme une location qui peut ne pas comporter certaines maintenances. Selon les informations recueillies sur le terrain et dignes de foi, l’ancien prestataire faisait régulièrement la maintenance et les mises à jour nécessaires. C’est ainsi que se présentait la situation jusqu’à l’avènement du Président Sanda. Celui-ci met en place une équipe dénommée « Équipe de techniciens en informatique (ETI) » avec deux informaticiens pour piloter l’informatisation de l’université. Ceux-ci, sans gros bagages en progiciel, avaient simplement plagié le logiciel d’Azanlekor pour en faire un logiciel hybride. Alors que le Président Komlan Sanda continuait d’utiliser le logiciel piraté, l’UK se verra accorder un jackpot en 2020 pour l’acquisition d’un nouveau logiciel.
Les ouvriers au sein de l’ETI étaient parvenus à monter un autre logiciel pour les anonymats. Ce logiciel était même prêt à être utilisé. Mais à la grande surprise, le maître des lieux décida la mise en veilleuse du projet. Il introduit une nouvelle entreprise appelée PALMARES TECH-SECUDOC comme nouvel attributaire du marché relatif à l’acquisition du logiciel « ANONYMUS ». Cette société a pour parrain un certain Venance Assih. Le monsieur avait déjà exécuté un marché de diplômes sécurisés pratiquement dans les conditions obscures pour une valeur de plus de 37 millions FCFA en 2019.
Ainsi au mois de juin 2020, sans appel d’offres, la DAAS de l’UK s’est vue doter d’un nouveau logiciel dont le coût était estimé à 177 millions de Francs CFA à travers un marché intitulé « Entente directe autorisée par lettre n° 1179/MEFIDNCMP/DDCI&DAJ du 22/04/20 ». Venance Assih décroche le juteux marché du logiciel « ANONYMOUS » en 2020. Cette affaire avait fait le chou gras de la presse. Le Président s’était défendu en mettant à contribution la presse militante, dominée par les journaux appartenant aux natifs de la Kozah, avec des arguments à peine convaincants.
Peu après la gabegie, Sanda revient vers l’ETI et revendique l’autonomie
Le Président Komlan Sanda revient vers l’équipe de deux techniciens qu’il a chargée de trouver des solutions durables aux problèmes informatiques de l’UK, c’est-à-dire réaliser l’autonomie de l’institution, selon ses propres termes. Cette équipe était composée de M. N’Danatche, qui s’arrogeait le titre d’Ingénieur de travaux informatiques (avec un Bac +3) en service à la DAAS, et de M. Bassagou Dikagma, titulaire d’un Master en informatique après une licence en économie à l’UL. Beau-frère du Président Komlan Sanda, il était en service au ministère de la Fonction publique quand l’université l’a débauché. Les travaux des deux techniciens ont abouti à la mise au point du Système d’information étudiant (SIE). Dans la réalité, ils ont piraté la base d’Azanlekor dont les données ont servi à la mise au point de leur logiciel. C’est avec le SIE que l’université a pu faire sa première inscription en ligne depuis l’année académique 2017-2018. Il avait certes des insuffisances, mais toute œuvre humaine est perfectible. Après la mise au point du logiciel SIE, tout le programme de digitalisation de l’université a été confié à une équipe plus étoffée.
La vie de l’ETI a été marquée particulièrement par l’ascension fulgurante du sieur Bassagou Dikagma. Au départ titulaire d’une Licence en économie, il fut admis dans une école privée de la place pour un diplôme de master en informatique. C’est déjà exceptionnel d’accepter qu’un étudiant nanti d’une licence d’économie soit admis en master dans une autre discipline sans aucune formation basique dans le domaine. Pour sa proximité avec le Président Sanda, M. Bassagou a bénéficié de nombreuses facilités de l’UK dont les bourses pour aller faire une Thèse doctorale en informatique en France. Des bourses de la coopération française (SCAC) ont été détournées à son profit, voire des deniers publics. Il est allé plusieurs fois en Europe pour se former pendant que des étudiants et enseignants méritants étaient à la traine. Docteur Bassagou Dikagma a été ensuite recruté comme enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences et Techniques (FaST) de l’Université de Kara, puis propulsé coordonnateur de la Direction des TIC (DTIC).
Quant à son compagnon, M. N’danatche, il n’a pas pu faire sa formation en Master que le Président Sanda lui avait promise pour deux raisons. Les sources évoquent une malversation financière se chiffrant à une centaine de millions. Il aurait été envoyé pour cause d’acquisition des ordinateurs. Mais selon le patron, ce dernier a simulé un braquage avec la disparition de cette somme et d’un ordinateur comportant des données de l’institution. Il serait également trempé dans une affaire d’inscription frauduleuse des étudiants qui n’ont pas été sélectionnés pour des formations professionnelles à l’UK. Il était donc tombé en disgrâce et fait simple agent à la Direction de la bibliothèque de l’UK.
La grande escroquerie autour du logiciel SIE et son blocage que refuse Professeur Kokou Tcharie
Professeur Kokou Tcharie, président de l’Université de Kara
Dr Bassagou Dikagma était devenu l’expert en informatique de classe exceptionnelle à l’UK. Il participait aux réunions réservées aux patrons et au conseil de l’université. Il usait de la mystification et ses interlocuteurs étaient parfois agacés par son attitude. Le logiciel SIE a connu des améliorations. Les données devenant volumineuses, il fallait trouver un site pour les héberger et c’est lui seul (homme de confiance de Sanda) qui savait où il fallait le faire. Le logiciel a été labellisé et est devenu, par baguette magique, la propriété d’une société appartenant à l’épouse même du sieur Bassagou, une Française que celui-ci a rencontrée au cours de ses nombreux séjours en France.
C’est donc cette société qui a revendu le logiciel SIE qui fut mis au point avec l’argent public, à l’Université de Kara. Un contrat de vente avait été signé en bonne et due forme et l’université a commencé à honorer ses engagements. Sauf qu’en septembre 2023, à la surprise générale, le parrain Président Komlan Sanda est démis de ses fonctions et remplacé par Prof Kokou Tcharie. Son prédécesseur ne lui a certainement pas tout dit sur les cadavres qu’il a rangés dans les placards. Ou s’agit-il d’une stratégie du Président Tcharie de les éprouver en les révélant au grand jour ?
Durant les deux ans de la nouvelle présidence, les redevances de licence du logiciel SIE n’ont pas été versées à la société de Mme Bassagou. Ne voyant rien venir du nouveau Président, le couple décide de paralyser l’institution. Le dispositif stockant les données est introuvable. Dr Bassagou Dikagma, désormais franco-togolais, a coupé ses contacts et rejoint son épouse en France. Ce n’est qu’après plusieurs tentatives infructueuses que le Président a finalement réussi à le joindre. L’employé ne lui répondrait que par un SMS l’informant qu’il est allé en France pour des raisons de santé. Le Président lui fait part des conséquences résultant de son absence sur le territoire. Sur ces entrefaites, Bassagou Dikagma invoque le défaut de paiement de l’université à la société qui a vendu le logiciel et invite par conséquent le Président à traiter avec la Directrice de la société. Celle-ci réclamerait un cash de 170 millions FCFA (259 163 euros). La société s’est abritée derrière l’Institut national de la propriété intellectuelle, mais c’est le monsieur qui a servi d’intermédiaire entre les deux parties en conflit.
Les conséquences d’un tel sabotage qui n’a autre nom que la « haute trahison » sont énormes : les inscriptions n’ont pu être entièrement menées à leur terme ; impossibilité d’imprimer les relevés et les attestations d’inscription. Bref, une bonne partie des activités de la DAAS à l’Université de Kara a connu une paralysie. Plusieurs tentatives de déblocage ont été menées. Le Professeur Kokou Tcharie, Président de l’UK, a écrit au ministère de l’Économie et des Finances pour demander le paiement de ce montant. Saisie par le ministère, la Direction du contrôle financier (ou celle en charge des marchés publics) a estimé que la passation de ce marché n’a pas respecté les règles de la commande publique. Elle a quand même proposé une porte de sortie en vue de la régularisation : que l’université fasse un appel d’offres afin que la société de Mme Bassagou postule. Celle-ci refuse et le blocage persiste.
Le Président en informe alors le ministre de tutelle qui dépêche une équipe d’informaticiens qui n’a pas pu trouver de solution. Finalement, c’est une équipe de l’Université de Lomé (UL) qui est allée procéder à l’installation d’un nouveau logiciel pour permettre de saisir les notes. Ironie de l’histoire, Prof Komlan Sanda s’était toujours opposé à l’idée que l’UL épaule l’UK dans ce domaine. C’est elle qui va encore aujourd’hui à sa rescousse.
Kokou Tcharie tient bon pour avoir refusé de verser la rançon (sic) à l’entreprise de la Française. Il a refusé de tremper dans la corruption dont le partage des reliquats de la caisse sociale, commencé par récupérer tracteurs, véhicules et autres. En nommant un nouveau patron de la Direction des Technologies de l’Information et de la Communication (DTIC) en la personne d’Essowèmlou N’danatche, une sorte de résurrection, en remplacement du Dr Bassagou, Prof Tcharie marque la rupture avec le clan Komlan Sanda. Mais il y a urgence de récupérer les sauvegardes et bases de données auprès du couple devenu maître chanteur. La décision de faire appel à l’UL est une solution durable à saluer. Dans cette lutte, l’on apprend la démission de deux informaticiens de la DAAS. Ils étaient des proches collaborateurs de Bassagou. Tout ce monde doit être interpellé pour récupérer les sauvegardes. Où en est aujourd’hui la conscience de ces confrères journalistes qui pensaient défendre leur frère Komlan Sanda ?
Les universités du Togo ne sont pas encore construites ; les amphis et salles de cours sont encore très insuffisants. Mais en un temps record, des individus qui sont nommés pour gérer cette université du septentrion sont devenus plus riches que l’institution au point d’ériger des domaines qu’ils louent à l’UK. Il est temps de stopper cette gabegie qui n’alimente que les poches d’une minorité. Et c’est regrettable de constater qu’au Togo, c’est lorsque les hommes ont atteint un certain âge de maturité et leur haut niveau intellectuel qu’ils régressent en sagesse.
Toutes nos tentatives pour obtenir les versions contradictoires n’ont pas abouti.
Ainsi va la République !
B. Douligna
« TAMPA EXPRESS » numéro 0079 du 13 juin 2025
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