Il est temps pour Nathalie Bitho et ses collabos de siffler la fin de la transition pour le come-back des membres consulaires légalement élus.
Le ministre Sevon-Tepe Kodjo Adedze doit bouger ses couilles pour le retour des vrais acteurs. C’est lui qui par arrêté ministériel a installé la délégation spéciale consulaire pour une durée maximum de six (06) mois. Mais cela fera bientôt douze (12) mois sans que rien de significatif ne se profile à l’horizon. Il est temps de mettre fin à cette crise de légitimité qui non seulement n’incite guère à la performance mais aussi n’honore pas le pays surtout lorsqu’il s’agit de représenter le pays sur le plan international.
Ils se comptent par dizaine ces administrateurs provisoires et intérims au Togo. Leur rôle est de gérer des crises en lieu et place d’une administration normale. Ajouter à cela, les cumules de postes au mépris des conflits d’intérêt et incompatibilités. C’est la preuve que le Togo est plongé dans une crise généralisée. Comment un pays qui veut se développer peut faire des pôles stratégiques que des intérimaires? Quelle élégance d’être qualifié « provisoire » au sein d’une communauté sur de longues périodes si ce n’est pas plutôt un diminutif ! Très souvent, l’on fait injonction à ces militaires putschistes de mettre vite fin aux transitions politiques pour rendre le pouvoir aux élus. Mais l’on perd souvent de vue ces civils qui traînent à rendre le tablier. Aujourd’hui, c’est le tour de la Chambre du Commerce et d’Industrie du Togo (CCIT) avec aux commandes une Délégation Spéciale Consulaire (DSC) qui semble avoir pris goût et qui volontairement ou pas, fait trainer les élections qui devraient rétablir les vrais acteurs dans leurs droits et rôles. La DSC composée de Mme Nathalie Manzinèwè Bitho : Présidente, M. Clément Mawuli Ahialey : 1er Vice-Président et M. Samuel Tiboléb Sanwogou : 2ème Vice-Président, a été mise en place par arrêté N°002/MCICL/SG daté du 05 Janvier 2021, par le ministre de tutelle Kodjo Adedze. Ils avaient pour mandat d’une durée de trois (3) mois renouvelable une fois à compter de la date de la nomination des membres. Cette institution a pour missions principales : i) la gestion des affaires courantes et urgentes de la Chambre consulaire, (ii) l’organisation de nouvelles élections consulaires, (iii) le benchmarking dans la sous-région pour s’inspirer des meilleures pratiques afin de procéder à la relecture de tous les textes de la chambre de commerce et d’industrie du Togo.
En effet, les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) sont des organismes publics en charge de la représentation des intérêts des entreprises commerciales, industrielles et de services. Les CCI de par le monde sont gérées par des opérateurs économiques du secteur privé pour l’intérêt des entrepreneurs. Ce sont elles qui représentent les intérêts des opérateurs privés auprès des pouvoirs publics et des autorités étrangères. Elles sont des établissements publics de l’Etat mais administrés par des dirigeants d’entreprises élus par leurs pairs. De facto, les CCI accompagnent les entreprises d’un pays dans leur développement en donnant des formations à leurs collaborateurs à l’interne et aux membres. Et surtout elles font entendre les préoccupations des entreprises du pays.
Un exemple d’action phare de l’équipe de M. Germain Essohouna Meba en collaboration avec l’institut national de la statistique et l’Université de Lomé, c’était constitué pour diligenter une enquête le 27 mars 2021 pour avoir une idée des effets du Covid-19 sur les activités des entreprises. Cette action en pleine pandémie avait consisté à collecter des informations auprès d’un échantillon de 1084 entreprises (petites, moyennes et grandes) de tous les secteurs d’activité (couvrant le commerce, les services, l’industrie, les mines, le BTP et l’agriculture) sur toute l’étendue du territoire togolais et les résultats avaient permis de savoir que le Chiffre d’Affaires avait connu une baisse significative entre février et mars 2020. Car selon l’enquête : « Plus de 34% des entreprises du secteur privé togolais ont vu leur chiffre d’affaires baisser de plus de 75%. Près de 62% des entreprises ont enregistré une baisse de plus de 50%». Ce qui avait permis à l’Etat de procéder aux allègements fiscaux en faveur du secteur privé et autres appels aux institutions financières pour accompagner ces entreprises.
On se rappelle que c’était le 02 janvier 2021 que cette Commission spéciale consulaire de Mme Bitho a été mise sur pied par le gouvernement pour gérer les affaires courantes et poursuivre le processus électoral après le chaos constaté en décembre 2020 dans le processus électoral conduit par l’ancien Président Germain Meba. C’était également à l’issue d’une affaire rocambolesque que M. Germain Meba avait succédé au mois d’octobre 2014 à son bienfaiteur Jonathan Fiawoo à la tête de la Chambre de Commerce et d’industrie du Togo (CCIT).
C’est ainsi que, le tapis rouge bien dressé pour l’Experte comptable, l’ancienne ministre de la RT, également, administratrice provisoire depuis 2018 de l’Hôtel Ibis et l’Hôtel Sarakawa de Lomé, Mme Nathalie Manzinèwè Bitho s’est fait. En août 2021, huit (08) mois après leur installation, les membres de la Délégation Spéciale Consulaire (DSC) de la CCI-Togo ont fait le point de leurs activités au public. Dans leurs différents rapports, les exposés des intérimaires ne mentionnent pas jusque-là, la date des élections mais, simplement des réformes à mener pour améliorer le fonctionnement de l’institution consulaire. Rappelons ce qui était révélateur des malaises dans lesquels étaient plongés la CCIT-MEBA et mis au grand jour lors des prestations des membres de la DSC. Il s’agissait du résultat des différentes études menées qui montrent que, sur environ 124 000 entreprises officiellement créées au Togo, seules 28 000 sont déclarées à l’Office Togolais des Recettes (OTR), soit une infirme proportion de 22,6%. En plus, parmi ces entreprises nombreuses sont celles qui sont ressortissantes de la Compagnie Consulaire et encore moins celles qui sont à jour dans leurs cotisations vis-à-vis de la faitière. C’est selon eux, ce qui justifie les réformes des entreprises comme pour justifier leurs prolongations de la durée de leur mandat.
Ce n’est pas aujourd’hui, Mme Nathalie Bitho qui nous dira qu’elle ne sait pas ce que le Centre de Formalités des Entreprises (CFE), logé dans le même immeuble que la CCIT, dont elle est l’une des principales actrices fout comme bordèle en matière de déclaration abusivement appelée création des entités au Togo!
Pour les réformes, plusieurs textes et lois ont été pris par l’Assemblée Nationale et le gouvernement. C’est ainsi que la DSC était revenue à la charge le 13 juin 2022, soit une année après l’annonce des réformes pour annoncer le décret qui fixe les règles applicables à l’élection des membres de l’assemblée consulaire ainsi que la composition du bureau consulaire et l’installation d’une Commission Électorale Consulaire (CEC) de neuf (09) membres, chargée du processus électorale.
Malgré les progrès textuels, les membres de la commission électorale ne sont pas encore nommés. Tout semble être orchestré pour jouer le chrono afin de continuer par bénéficier de la manne, des primes forfaitaires, les briques mensuelles, les missions et voyages et autres avantages en nature. En résumé, ces membres de la DSC remportent quand-même, du fric dans la poche sans faire du bruit. En dehors de la présidente qui porte plusieurs casquettes, les deux vices Clément Mawuli Ahialey et Samuel Tiboléb Sanwogou sont respectivement directeur du CFE et DG d’une entreprise industrielle. Leur positionnement à la DSC leur procure une manne qu’on peut assimiler au surplus du consommateur pendant que des millions de Togolais tirent le diable par la queue. Il fait tellement bon à vivre dans ce coin là que, l’ancienne équipe continue de grouiller toujours pour revenir dans la cabane d’Ali Baba. Même certains agents véreux de la CCIT profitent de leur proximité avec la présidente Bitho pour tirer des ficelles.
Alors, il urge que le ministre de tutelle, Kodjo Adedze mette la pression sur la DSC pour arrêter cette récréation qui n’a que trop durée. Il en va de l’intérêt du secteur privé et de la dynamique de l’économie nationale. La CCIT a un rôle important à jouer dans le Commonwealth à savoir : bien commun, richesse commune, prospérité partagée.
Rappelons que l’arrêté du Ministre du commerce, de l’industrie et de la consommation locale, précise que la DSC est nommée pour trois (03) mois renouvelable une seule fois donc elle ne pouvait avoir une durée de vie de plus de six (06) mois. On remarque encore que depuis cette dernière sortie alors que la DSC boucle une année dans deux mois, rien de signification ne se profile à l’horizon. C’est toujours la prolongation qui se joue avec copains et copines nommés à la sauvette sans tenir compte des compétences alors qu’il faut libérer la CCI-Togo. Donc, aller vite « «rendre à César ce qui est à César » comme nous l’enseignent les trois Évangiles synoptiques (Marc 12,17, Matthieu 22,21 et Luc 20,25) dans la Sainte Bible. C’est-à-dire organiser les élections consulaires pour ramener les vrais acteurs pour animer en toute légitimité et de façon professionnelle la vie des entreprises privées.
Douligna