Une dame, très remontée contre le montant de la pension de retraite du Président sortant Macky Sall, blasphème d’agitation et de soupçons de corruption mais de bonne foi. Si seulement elle savait que des entreprises privées font des ponts d’or à leurs anciens dirigeants en lieu et place de cette misère sociale dans laquelle elle souhaiterait voir se noyer tout ancien Président de la République élu selon les lois de la République comme au Sénégal ! Si seulement elle pouvait imaginer que sous certains ors républicains, l’administration militaire laisse tout Général jouir à vie de l’entièreté de ses dépens après son départ à la retraite !
Voudrait-elle un seul instant que le Couple Ousmane Sonko – Diomaye Faye Président s’en aille miséreux après son passage dans l’Institution Présidentielle ? Que nenni ! Ce ne serait ni raisonnable, ni souhaitable. Qu’elle ne s’imagine pas non plus que l’administration des douanes ou des impôts du Sénégal, corps d’origine de Sonko Premier ministre et de Faye Président, va réserver, contrairement aux mœurs en vigueur, un traitement de réfugié économique à son personnel comme le font traditionnellement l’administration de l’éducation nationale et l’administration de la santé dans des pays comme le Togo.
Les parachutes dorés aux Chefs d’État sortants, puisque c’est de ce dont il s’agit, posent problèmes quand la démocratie fonctionne mal ou, pire, est grippée et doublée d’absence de résultats macroéconomiques dans des modèles perte-de-temps au progrès social comme ceux du Togo et de Guinée-Bissau par exemple. C’est loin d’être le cas du Sénégal où la fin justifie toujours les moyens matériels et immatériels engloutis dans les règles de compétition pour choisir qui va gouverner et les règles de vivre ensemble. Démocratie et progrès social obligent, tout est in fine sous contrôle, salaires et avantages en tous genres, et ne choque personne là où tout est mis en œuvre dans les règles de l’art et conformément aux dispositions de la Constitution.
Ce qui compte n’est guère ce que reçoivent de mirobolant les retraités, furent-ils anciens Président de la république ou de l’Assemblée nationale ou du Conseil économique et social, Députés, Hauts fonctionnaires, Généraux ou Soldats de rang etc. ; l’important est de savoir si la structure qui verse la pension de retraite, en substance l’État ou l’Institution assimilée, la Caisse de retraite à laquelle le bénéficiaire est affilié … a les moyens de ce qu’elle donne et conformément aux dispositions de la loi fondamentale ou Constitution, pour s’être organisée dans la transparence en amont selon un corpus de cotisations employeur-employé.
Les libéraux, dont le Chef de file est l’ex Président Abdoulaye Wade, que la critique en furie accuse de tous les maux de la terre, ont fait en douze (12) ans au Sénégal en termes de croissance économique, mais pas forcément en termes de progrès social, plus que le Régime socialiste Senghor-Diouf réunis n’a pu faire en quarante (40) ans. À César ce qui est à César ! À ce propos, il serait judicieux de rappeler que ce sont les libéraux d’Abdoulaye Wade, dont le Régime Macky Sall est le digne prolongement, qui ont su booster le Revenu national avec intelligence et imagination et le mettre sur une rampe glorieuse nonobstant la gabegie ; ils ont eu le bénéfice, il est vrai, d’un bon coup du sort que sont les ressources halieutiques, le pétrole et le gaz etc. sans guère penser associer tout le monde au dîner. Senghor et Diouf n’avaient que l’arachide et le secteur de l’éducation comme moteurs de croissance socio-économique, avec en malus, faudrait-il s’en souvenir, l’aflatoxine, la rouille de l’arachide et la rosette profondément perturbatrices de rendement de la spéculation agricole phare du Sénégal de l’époque.
Le problème du Sénégal est loin d’être celui d’un Président sortant qui part avec un pactole financier ou en patrimoine, mais foncièrement une question de répartition moins abjecte et plus égalitaire du Revenu national en pleine réussite et incidemment, de préservation du pouvoir d’achat.
Vilévo DEVO
« TAMPA EXPRESS » numéro 0057 du 08 mai 2024