N’est-ce pas un peu léger et brouillon tout ça, un Sissoco Emballò Chef de l’État qui, parce qu’il qualifie de coup d’État les derniers évènements intervenus dans son pays, déclare de but en blanc son opposant et non moins Président de l’Assemblée Nationale mêlé à la corruption et au narco trafic ; pourquoi ne fait-il pas déposer un dossier d’accusation pour lever son immunité et l’envoyer devant la justice ?
Comment est-il possible qu’il n’ait pas mieux préparé son intervention, presque brouillonne sur France 24, de laquelle ne se dégage rien de convaincant notamment sur le respect de la Constitution, lui qui a dissout le Parlement et suscité de lourdes polémiques y compris à l’international à ce propos?
Le Président Sissoco Emballò banalise la réaction de la Commission de l’Union Africaine au sujet de la dissolution par ses soins de l’Assemblée Nationale Bissau-guinéenne, in fine à ses dépens, en l’assimilant à une réaction de routine. Comme il va sans doute participer à la plus prochaine session de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement (CCEG) de la Cedeao avec un tel état d’esprit, se rend-il compte de ce que ça fait comme dégâts pour la crédibilité et de ses pairs et de l’organisation sous-régionale ?
La CCEG de la Cedeao gagnerait à publier une déclaration sur la situation politique en Guinée-Bissau en rappelant instamment au Président de la République de Guinée-Bissau son obligation constitutionnelle de respect, dans le domaine public à tout le moins, des personnalités haut-responsables constitutionnels et Chefs d’Institution, des Institutions républicaines elles-mêmes et bien entendu, de la Constitution – tout ceci dans l’intérêt du vivre ensemble et de la Nation.
Le Président Sissoko Emballò assimile quasiment la République à sa personne, puisqu’il déclare (sur France 24) que c’est sa personne (son image) qui est élue avec carte blanche de mettre de l’ordre en cas de désordre ; il s’inonde de paralogisme pour se donner raison. Son cas, loin d’être isolé, est malheureusement le prototype du Chef d’État africain, Chef de village convaincu dans ses délires qu’il est entouré de citoyens redevables, corvéables et recyclables et non de collaborateurs.
Poussières de République !
Vilévo DEVO
” TAMPA EXPRESS » numéro 0051 du 07 février 2024 ”