Même sans ce nouveau gisement d’or, la Côte d’Ivoire creuse chaque année l’écart de développement au sein de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa, 1962), émettrice du Franc CFA de l’Afrique de l’ouest, grâce essentiellement à une politique économique de gros investissements (structurants) aux antipodes des politiques anachroniques de petits métiers et d’ajustement sans fin, sans vision ni moteurs de croissance pertinents, en vigueur chez les derniers de la classe comme le Togo et la Guinée-Bissau. Quand on a fait le tour des initiatives de politique économique en Côte d’Ivoire, le tour du secteur institutionnel, privé comme public, bouillonnant de production de biens et services, le tour des méga projets de centaines de milliards de Franc CFA achevés ou en cours, le tour des indicateurs de développement en constant progrès, notamment l’Indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) …, c’est à se demander si des pays comme le Togo et la Guinée-Bissau, deux producteurs de produit intérieur brut (PIB) microscopique de l’Umoa, ont jamais disposé eux-aussi d’un Ministre de l’économie en particulier et plus généralement, ont jamais eu le bénéfice d’une Gouvernance publique capable d’autres choses que de politique politicienne et de corruption négative.
Comparés à la Côte d’Ivoire, le Togo et la Guinée-Bissau sont d’éternels pays amateurs de politique de redressements de faits de mal gouvernance ; le Fonds Monétaire International (FMI) a l’élégance de qualifier ces politiques de politiques d’ajustement structurel ou encore de politiques de rétablissement des grands équilibres macro-économiques.
Nul besoin de loupe pour noter que la politique économique est bien pensée, bien élaborée et bien mise en œuvre en Côte d’Ivoire. Elle ne sert pas à panser uniquement des plaies de mal gouvernance. À moins d’être un politicien retors, il est impossible d’avancer des compliments élogieux à un pays comme le Togo, naguère flamboyant d’initiatives économiques vertueuses durant la décennie 1960, aujourd’hui contrée de détresses en tous genres, détresse constitutionnelle, politique, économique, sociale …
Faut-il le rappeler, la Côte d’Ivoire post Covid-19, en dépit d’une situation politique hyper fragile, est créditée d’une des meilleures performances croissance/développement de toute l’Afrique, francophone, anglophone comme maghrébine.
Jamais en Côte d’Ivoire, aucun Ministre de l’économie ne mettra dans un programme économique des conditions antinomiques comme une hausse délibérée du prix de l’énergie qui soit le triple de la croissance attendue de l’économie nationale, mesurée par le PIB. Il faut être dernier de la classe pour penser que des entreprises nationales, confrontées à de tels chocs négatifs à l’initiative des pouvoirs publics (hausse brutale du prix de l’électricité trois à quatre fois supérieure au taux prévisible de croissance économique), seront en mesure de booster leur production. La Côte d’Ivoire est première de la classe parce que les politiques économiques y sont à tout le moins cohérentes et exemptes de mesures irresponsables et inconséquentes.
L’or métal arrive donc en Côte d’Ivoire comme un bonus, juste un bonus dans un environnement de politique économique bien pensée et vertueuse depuis mathusalem qui jamais, depuis l’époque Houphouet-Boigny, ne torsade le pouvoir d’achat et au grand jamais n’assassine le pouvoir d’achat dans des secteurs moteurs comme ceux du cacao et du café en particulier et en général dans tous les sous-secteurs agricoles.
La pertinence de la gouvernance publique, la clairvoyance des politiques économiques (qui promeuvent le pouvoir d’achat au lieu de le contraindre), la qualité des plus hauts dirigeants au sommet de l’État … font plus en Côte d’Ivoire que les récentes ressources minières en production dans le pays.
Vilévo DÉVO
« TAMPA EXPRESS » numéro 0080 du 02 juillet 2025