Grande révolte compréhensible, contre l’Occident, et stratégies va-t’en guerre pour une hypothétique victoire, forcément à la Pyrrhus, en sont les premiers marqueurs. Puis viennent des références et éléments d’analyse erronés comme le fait de citer parmi les dirigeants africains vertueux des personnages à la personnalité abjecte d’un Ahmed Sékou Touré, le génocidaire d’une Guinée-Conakry totalement désarticulée politiquement, économiquement et socialement depuis les frasques de ce Monsieur devenu à 36 ans Chef d’État, par hasard, avec comme seul bagage une fluette expérience de syndicaliste.
Ahmed Sékou Touré n’a rien laissé de bon et n’a rien fait de louable : bien au contraire, il a entretenu d’interminables palabres et polémiques géopolitiques notamment avec ses voisins, déroulé une brutalité sans nom à l’endroit des peuhls de Guinée, des opposants politiques ou supposés et de la population … Sékou Touré a totalement déconstruit sur plusieurs générations le secteur politique et éducatif de son pays. Le Franc CFA, seul espace intégrateur en réussite vaille que vaille en Afrique, est aussi déconstruit à tort par les panafricanistes héritiers de Sékou Touré, au nom d’un panafricanisme qui clame pourtant un vivre ensemble monétaire pour toute l’Afrique etc. ; ceux-ci oublient singulièrement que Sékou Touré lui-même a sollicité par écrit en vain que son pays demeure au sein du vivre ensemble du Franc CFA, en dépit de son appel à l’accession immédiate à la souveraineté internationale ; ils oublient par ailleurs que c’est au bout de l’ancienne corde qu’on recommande bien souvent de tisser la nouvelle.
Du coup, il y a un écart de vision et de lecture entre ceux qui se réclament du panafricanisme et néo-panafricanisme et les autres, bien obligés de douter de la pertinence de tous ces courants populistes au contenu bien trouble, variable et pervers pour qui a l’esprit cartésien. Le narratif du panafricaniste bon teint est assurément anti Occident et pro Russie, négationniste, agressif, populiste, tantôt pro coup d’État et tantôt anti coup d’État. Il n’y a aucun espace de compromis dans la rhétorique panafricaniste, tous les torts étant rejetés sur l’autre.
Les néopanafricanistes
L’Afrique noire devrait admettre sa part de responsabilité dans la situation de dominée qu’elle vit au lieu de se considérer éternellement comme une victime et un Continent à qui les autres ont fait un tort imprescriptible qu’ils doivent réparer. Le monde des humains a toujours été dans des rapports de force et les civilisations les mieux inspirées ont toujours pris le dessus aussi longtemps qu’elles ont eu les moyens de leur hégémonie. L’Afrique a connu des grandeurs passées, bien lointaines et inaliénables. Toutefois, force est de reconnaitre qu’elle peine aujourd’hui à jouer sa carte parmi les acteurs majeurs du monde, faute de pouvoir organiser et mettre en œuvre les moyens colossaux dont elle regorge, son principal handicap étant d’ordre managérial.
Plus factuellement, l’Afrique est sérieusement handicapée par cette pénible réalité qu’elle ne se parle pas pour deux raisons majeures. La première raison apparait d’ordre culturel, historique et géopolitique. La seconde découle de cette Afrique des États, aux frontières héritées de la colonisation, qui malheureusement a endogénéisé la règle coloniale du Diviser sans concession pour régner sans partage.
Le premier facteur explicatif de cette Afrique qui ne se parle pas pourrait tenir du Maghreb arabe et berbère, inclusif de sa périphérie qu’est l’Azawad notamment, suffisant, aux traditions esclavagistes, fier de son passé de terres de conquêtes et de résistance nationaliste et identitaire …. Le Maghreb se présente en effet en entité historique et culturelle différente de tout ce qui peut se rencontrer dans tout le reste du Continent africain y compris l’Afrique de métissage de l’océan indien ; ce Maghreb regarde l’Afrique subsaharienne, depuis des temps immémoriaux, comme un espace à islamiser et à dominer et rien d’autre. C’est le prototype immiscible sans un travail préalable, herculéen et de longue haleine.
Le second facteur explicatif d’un Continent d’antagonismes pourrait être l’Afrique des États, par opposition à l’Afrique des populations, aux mains de Chefs d’État qui se voient chacun en nombril du monde, y compris le moins cultivé ou le plus atypique pour la fonction ; ils roulent carrosse, s’investissent pour des intérêts personnels ou népotiques et se révèlent à l’arrivée d’une nullité totale pour le mieux-vivre et le vivre ensemble. Tous ou presque, panafricanistes flamboyants ou panafricanistes ombrageux, s’attèlent à déconstruire le secteur politique, d’ordinaire pourvoyeur d’hommes de qualité et de convictions, à intoxiquer la Constitution nationale et à piéger l’unité nationale, somme toute des nuisances au mieux-vivre et au vivre ensemble. Tels des fous, tous répètent les mêmes perniciosités en espérant des résultats différents, pour faire un clin d’œil à Albert Einstein pour qui “La folie, c’est de faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent”.
C’est cette Afrique d’antagonismes et d’intérêts, de valeureux putschistes parfois mais pas forcément de ceux qu’il faut à la place qu’il faut, qui cohabite et ne se parle en fin de compte que via des nations extérieures au Continent, en réussite d’hégémonisme comme la Russie, la Chine, la Turquie et bien entendu la France, la Grande Bretagne, les États-Unis etc. ; elle a logiquement du mal à conceptualiser son panafricanisme, y compris monétaire, étape incontournable avant toute mise en production.
L’Afrique des Chefs d’État, élus ou putschistes, panafricanistes ou non, a énormément besoin de se parler, mieux et autrement qu’elle ne le fait via l’Union Africaine (UA) et au sein des organisations sous-régionales comme la Communauté Économique Des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), en demande de réformes pour s’être transformées en toxiques arbres à palabres. Elle a prioritairement besoin de parler avec humilité, respect et sincérité à son opposition politique. Elle se doit en outre de faire preuve de meilleure gouvernance diplomatique, macroéconomique et sociétale, de pragmatisme et de sérieux avec “La bonne personne à la bonne place”.
Vilévo DEVO
« TAMPA EXPRESS » numéro 0070 du 19 février 2025
drbsin
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