L’ex Président Macky Sall du Sénégal, en supprimant le Sénat en son temps, a sous-estimé que celui-ci, bourré de partisans à sa cause et mis en confort, pouvait être un potentiel complice pervers si besoin du Chef de l’État, Chef de l’Exécutif. Il l’a supprimé sans la manière, comme plus tard il devait supprimer et réinstaurer la Primature ; à chaque fois, il fracturait involontairement et naïvement les rangs de ses partisans dont certains se distingueront plus tard en farouches adversaires politiques ou adversaires tout-court et œuvreront à sa chute.
Dans l’absolu, les institutions républicaines ne sont pertinentes et efficaces que sous conditions de séparation effective des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ; dans le cas contraire, où tout est dans le style de la voix de son maître, le modèle, qu’il soit restreint ou élargi en nombre d’institutions, participe au gaspillage des ressources budgétaires. Sous conditions de non séparation effective des trois pouvoirs-clé, pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, la prolifération des institutions républicaines contribue lourdement à la perversion des bonnes mœurs républicaines en Afrique subsaharienne : Parlement, en une ou deux chambres, Cour Constitutionnelle, Conseil économique et social, Cour des comptes, Inspection Générale d’État etc., etc. et tout ce qui leur ressemble même pipe même tabac d’allégeance politicienne, et la Côte d’Ivoire par exemple en compte une grosse dizaine… Toutes ces structures régaliennes regorgent finalement de hauts fonctionnaires, choyés de deniers publics et de bien d’autres privilèges, qui doivent allégeance et se doivent de témoigner à tout le moins d’une reconnaissance du ventre aussi longtemps que leur institution a le vent en poupe et qu’eux-mêmes ne sont ni vus ni présentés en parasites.
C’est à ce propos qu’il peut être reproché à Macky Sall, non pas d’avoir mis fin au bicaméralisme au Sénégal, mais de l’avoir fait en usant et abusant d’un discours populiste béat. C’est mutatis mutandis à ce même discours populiste maladroit que, confronté au dérapage de la dette publique, recourent le Premier Ministre Ousmane Sonko et le Président de la République Diomaye Faye en stigmatisant à tort et naïvement le salaire des Ministres au Sénégal. Que Macky Sall supprime le Sénat relevait de ses convictions et de ses prérogatives : toutefois, il se devait de le faire sans indexer ni offusquer qui que ce soit.
En effet, qu’un Chef de l’État en fonction assimile les Sénateurs à des parasites budgétivores qui privent la Nation de ressources pouvant être utilisées de manière plus efficiente, notamment dans la construction d’hôpitaux, relève d’un populisme à quatre sous. Macky Sall n’avait nul intérêt à décrédibiliser quant au fond son Sénat, ses Sénateurs et surtout le bicaméralisme en partant de situations somme toute conjoncturelles. Il aurait pu tout simplement invoquer des contraintes budgétaires pour proposer la suppression du Sénat et de la qualité de Sénateur sans verser dans une démagogie, ultérieurement à son désavantage, puisqu’elle n’a fait qu’élargir le courant des aigris et de ses adversaires sans rien régler.
Sénat ou salaire des Ministres, le ver est ailleurs dans le fruit de la gouvernance des affaires publiques.
Vilévo DEVO
« TAMPA EXPRESS » numéro 0071 du 28 février 2025
I’d should verify with you here. Which is not something I normally do! I get pleasure from studying a submit that may make individuals think. Also, thanks for permitting me to comment!