Bulgarie, pays pauvre des Balkans, 21e pays à adhérer à l’Euro : Comment ne pas penser à la monnaie de la Cedeao ?

Le signe monétaire Euro, ses Banques centrales émettrices et son système s’élargissent à un nouveau pays, pauvre parmi les plus pauvres version-Europe. La Zone Euro s’étend donc géographiquement et géopolitiquement sans rebattre aucune carte technique ni conceptuelle. Elle demeure un espace au sein duquel chacun fait l’effort de ressembler aux premiers de la classe ; en outre, chacun y montre son appétence pour la bonne gouvernance selon des critères consensuels ; enfin, chacun apporte la preuve qu’il mérite le vivre ensemble monétaire adossé au signe monétaire Euro et à son système.

L’arrivée de la Bulgarie consolide par ailleurs le fait que la Zone Euro est une formidable expérience réussie de cohabitation de pays mastodonte économique et de micro-pays ou simplement de pays à revenu national dérisoire. L’Euro et son système se méritent ; en effet, qui veut de l’Euro balaie préalablement et convenablement devant sa porte, fait de la bonne gouvernance macroéconomique un credo inaliénable et adhère au principe du “Qui paie commande” associé à celui de la bienveillante “Surveillance des pairs”. État-voyou et Leader messianique s’abstenir.

L’adhésion de la Bulgarie à l’Euro est une leçon idoine pour les États de la Communauté Économique Des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui rêvent de monnaie unique ou de monnaie commune, sans trop en faire la différence, et qui déblatèrent à longueur d’année sur sa survenance sans jamais se préoccuper de convergence ni de bonnes mœurs à tout le moins macroéconomiques.

Sur la monnaie unique en Afrique de l’ouest en effet, ce sont des discours et encore des discours foireux depuis 40 ans habillés de narratif panafricaniste pour enfumer l’opinion publique à des fins populistes. Ce verbiage récurrent fait croire que les pros monnaie unique sont les émetteurs de monnaie de droit national (comme le Nigeria, le Ghana ou la Guinée-Conakry etc.) et les antis seraient les émetteurs de Francs CFA (Côte d’Ivoire, Cameroun et francophones patati patata) servilisés et phagocytés par la France via des accords de coopération monétaire néocoloniaux (sic) … Le ton et la teneur sont sources de polémiques sans fin sur le statut, pourtant incontestable, de monnaie de surcroît communautaire du Franc CFA. Bien évidemment, pour qui sait comment ça fonctionne, les conclusions et rôles sont inversés à coup de fake news et sont à tort à charge contre ceux qui vivent ensemble déjà depuis plus de 60 ans avec le Franc CFA une édifiante expérience à la fois de monnaie unique, monnaie commune et monnaie générique.

Contrairement à l’Euro, les États-parties viennent ou sont malheureusement à la table du vivre ensemble du Franc CFA sans aucune exigence de bonne gouvernance macroéconomique ni préalable ni post adhésion. De plus, l’accès aux réserves communes de change est automatique, même en cas de politique budgétaire noyée dans la corruption … Le Franc CFA apparait si accessible, si ordinaire, si fragile, si corvéable (en substance avec les programmes d’ajustement du Fonds Monétaire International – FMI) et si bon marché qu’il est méjugé, vilipendé, méprisé au point que même certains Chefs d’États-parties, fainéants ou incompétents, ne se rendent plus compte que ce signe monétaire est adossé à un _système avant-gardiste, qu’il demeure le seul symbole de réussite d’intégration et de vivre ensemble monétaire de tout le Continent africain et non des moindres, le seul moyen de paiement en Afrique à l’abri de yoyos grossiers du pouvoir d’achat etc. S’y ajoute que c’est en Zone Franc que se trouvent les pays macro économiquement les plus performants de ces dernières années que sont la Côte d’Ivoire et le Sénégal …

Que l’Euro, ses Banques centrales émettrices et son système, qui s’étendent en nombre de pays, indépendamment du poids économique des États-parties, avec pour seule exigence majeure la bonne gouvernance macroéconomique, inspirent le Franc CFA et son système pour qu’ils s’étendent eux-aussi en nombre de pays (à bonne gouvernance).

Vilévo DEVO