- (Gérard Wilson) : Bonjour et merci de répondre à notre invitation pour échanger sur les faits marquants du moment aussi bien chez nous au Togo qu’ailleurs dans le monde. Et on aborde la première Conférence de l’Union Africaine sur la dette des pays africain tenu chez nous à Lomé, du 12 au 14 mai 2025. 1ère question : à quoi peut ressembler une conférence sur la dette ? Quel est le sens et la portée de cet événement que notre pays vient d’abriter ?
Le principe n’est pas une nouveauté. Ce genre de sommets ou d’initiatives consacrés à la dette publique, entre autres, est récurrent, voire cyclique.
Dans le cas d’espèce, la singularité réside en le fait que c’est une première fois que c’est organisé par le département du développement économique, du commerce, du tourisme, de l’industrie et des mines de l’UA
L’objectif est de parvenir à une stratégie commune de la gestion de la dette, dans un contexte de pressions budgétaires accrues et de ressources.
Voici quelques exemples d’initiatives concernant la problématique de la dette, entre autres :
- Initiative d’annulation de la dette africaine (IADA) mise en place au Sénégal et mobilisant les acteurs comme le réseau Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM) et autour du slogan de l’annulation pure et simple et qui réfère à l’appel de Thomas Sankara sur le refus du remboursement de la dette, le 29 juillet 1987 lors de la 25econférence des Chefs d’États africains en Éthiopie.
- Initiative des pays pauvres très endettés (PPTE): une initiative lancée en 1996 par la Banque mondiale, le FMI et d’autres créanciers, visant l’octroi d’un allégement de la dette globale aux 40 pays les plus endettés (dont 33 en Afrique), qui appliquent les programmes d’ajustement et de réforme dès qu’ils atteignent les points de décision et d’achèvement.
- Initiative sur l’allègement de la dette multilatérale (IADM) : L’Initiative PPTE est suppléée par l’IADM depuis 2006. L’IADM fournit un allégement de l’intégralité des dettes éligibles contractées auprès du Fonds africain de développement (FAD), la Banque interaméricaine de développement, l’Association internationale de développement de la Banque mondiale et le Fonds monétaire international par les pays en cours d’achèvement du processus de l’Initiative PPTE.
- Ainsi en décembre 2010, le FMI, l’IDA de la BM ont décidé que le Togo a atteint le point d’achèvement au titre du PPTE, ce qui a abouti à un allégement de la dette du Togo pouvant aller jusqu’à 1,8 milliard de dollars US, soit une réduction de 82 % de la dette extérieure en valeur nominale. Le Togo devient le 31e pays à atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE.
- Le constat fait état d’une crise de dette grandissante pour le continent africain. Comment en est-on arrivé à ce stade de dette avancée ?
On dit communément qu’aucun pays ne peut se développer sans s’endetter, mais il y a un mais.
In fine, et dans le meilleur des cas, la dette publique doit soutenir l’activité économique et non servir pour financer les dépenses de consommation, encore moins les dépenses de prestige et les projets sans soutenabilité économique qu’on appelle « les éléphants blancs ». Normalement, lorsqu’on crée suffisamment de la richesse, on engendre plus de ressources pour supporter le service de la dette.
Ainsi, si le taux de croissance de la richesse nationale ou PIB (valeurs ajoutées) dépasse les taux de crédits, l’endettement n’est pas un risque hypothéquant. Dans ce cas d’espèce, il y a alors des actifs physiques et financiers conséquents pour absorber la dette. C’est le cas des USA et autre comme la Chine, le Japon, le Royaume Uni, France…
Attention : Quand on s’endette même pour payer la dette, l’endettement se transforme en un cycle infernal, un piège sans fin. Autrement, on hypothèque l’avenir par un endettement. Car la dette n’est que de l’impôt futur et des possibilités en moins. C’est le cas actuellement de bons nombres de pays africains.
À savoir :
- Le service de la dette est composé de remboursements des intérêts et du capital emprunté. Donc, les charges de la dette sont les intérêts à payer.
- Plus la dette publique augmente, plus l’État doit supporter des dépenses de service de la dette, transformant la charge de la dette en un poste de dépenses de plus en plus important et handicapant.
- Selon le FMI, 25 États africains sont désormais en situation de détresse liée à leur dette ou sont à haut risque de surendettement.
- Ainsi, la plupart des pays africains dans le cycle de l’endettement payent plus pour rembourser les intérêts de leur dette ce qui leur restent pour assurer les services essentiels (éducation, santé, routes, assainissement, etc.) à leurs citoyens.
Origine récente de l’endettement public :
Sur le plan africain :
- Les jeunes États indépendants se retrouvaient avec très peu d’infrastructures pouvant les amener à la réalisation des idéaux de construction nationale, donc pas assez d’infrastructures pour adéquatement faire face aux besoins de leurs citoyens.
- Ainsi, les jeunes États ont hérité pour certains de la dette contractée par les colonisateurs pour supposément la gestion des colonies.
Selon CADTM.org, l’encours de la dette extérieure publique de l’Afrique subsaharienne a triplé entre 2010 et fin 2018, Et pour certains pays, le service de la dette représente plus de 25 % de leurs revenus.
Il y a un déséquilibre. Ainsi, au moment où, les pays riches investissent 8 % de leur PIB dans des mesures de relance économique, les pays africains n’y consacrent que 0,8 % de leur PIB.
Le savez-vous :
L’endettement public, c’est-à-dire le recours constant à l’emprunt pour financer l’État, qui semble être devenu redondant et normal en quelque sorte, ne remonte seulement qu’au début du 20e siècle. Donc c’est relativement récent dans l’histoire de l’humanité.
Avant ça, les pays finançaient leurs besoins sur la base essentiellement de leurs capacités propres. Ainsi, on réfléchissait davantage avant de dépenser.
- Par exemple en 1914, les ratios d’endettement des économies avancées étaient descendus à 23 % du PIB). Pendant la crise des années 30, le ratio d’endettement a culminé à 80 % du PIB en 1932, après plusieurs épisodes de crises bancaires et monétaires.
- Par la suite, il y a eu un désendettement, mais qui a été éprouvée par la Seconde Guerre mondiale.
- Toutefois, la dette publique est montée en flèche ces dernières années, passant de 70 % en 2000 à près de 100 % en 2009, etc., selon le FMI.
- Alors quand on parle de dette d’un pays, qu’est – ce qu’on entend par là? S’agit – il des prêts ou des emprunts auprès d’autres pays ou auprès des institutions financières et pour faire quoi? Est – ce de la dette intérieure ou extérieure?
La base :
- Les ressources proviennent principalement des impôts et taxes payés par les citoyens et les entreprises.
- Les dépenses correspondent à l’argent utilisé pour financer l’action publique : éducation, justice, police, transports, etc.
- Le déficit budgétaire désigne le déficit du budget de l’État.
- Le déficit public est le déficit de l’État auquel on ajoute celui de toutes les administrations publiques, au sens du traité de Maastricht.
Alors, un État emprunte sur les marchés financiers pour financer son déficit budgétaire, mais aussi de rembourser la part de sa dette arrivant à échéance, incluant les intérêts les versements de remboursement du capital emprunté.
Important :
- La dette extérieure est due à quelqu’un situé en dehors du pays concerné et n’a pas besoin d’être en devises. Toutefois, une dette libellée en monnaie locale, mais due à quelqu’un hors du pays reste être une dette extérieure.
- La dette intérieure est payable à quelqu’un situé dans le pays concerné et n’a pas besoin d’être en monnaie locale. Toutefois, une dette due en devises à quelqu’un dans le pays reste tout de même une dette intérieure.
La nature de l’émetteur fait la distinction entre dette publique et dette privée
- La dette publique est la somme des emprunts réalisés par les administrations publiques et sociales. La dette publique est celle des administrations publiques dans leur ensemble (État central, organismes de sécurité sociale, les collectivités territoriales et les organismes divers d’administrations centrales).
- Par contre, la dette privée est celle des ménages et des entreprises, etc.
Les créanciers multilatéraux sont des institutions appartenant à plusieurs gouvernements, dont les institutions financières (FMI, BM, BAD, etc.).
La dette bilatérale est due à un autre gouvernement.
- Finalement qu’est – ce cette conférence de Lomé peut apporter ou a – t – elle apporté à la résolution de ce problème de la dette ?
- Apparemment c’est la recherche d’une position commune face aux créanciers du continent, notamment en ce qui concerne des taux d’intérêt et des conditions plus raisonnables.
Tout compte fait, c’est l’évaluation des besoins et la lutte contre la corruption qui sont les préalables à l’endettement.
- Ces pays ne sont pas logés à la même enseigne. Ils n’ont pas les mêmes habitudes de remboursement ni la même efficacité dans la gestion des fonds, la conduite des projets et autres.
- Il faudrait surtout se donner une politique d’endettement avec des indicateurs de suivi de l’utilisation adéquate et efficiente des fonds, entre autres.
- On pourrait dire qu’en principe les obligations consenties sont des obligations à honorer.
Par exemple :
En 2010, le Togo a bénéficié de l’initiative de Pays pauvres très endettés (PPTE), donc de l’allègement de sa dette publique extérieure, faisant passer son endettement de 84,5% de son PIB en 2009, à 46,7% (près de 767 milliards) cette année-là.
Puis en 2020 avec rebasage de son PIB à la hausse de 36,5 %, faisant régresser mécaniquement son taux d’endettement à 64,6% en 2021.
Pourtant en 2025, son endettement frôle les 70% de son PIB, alors que ses infrastructures et son industrie ont à peine évolué. À quoi ont servi les emprunts ?
- L’Afrique peut – elle sortir un jour de ce cercle vicieux de la dette et en quoi faisant?
Il faut surtout privilégier la création de valeurs ajouté et opter pour des prêts structurants et non destinés au financement de dépenses de prestiges ou des éléphants blancs ou projets sans soutenabilité économique.
Par exemple les institutions internationales comme le le FMI préconise de :
- redonner un ancrage à la politique budgétaire en élaborant une stratégie à moyen terme réaliste, alors qu’actuellement ce sont plus les objectifs de court terme qui sont privilégiés dans les politiques budgétaire de nos pays.
- renforcer les institutions budgétaires afin d’améliorer l’exécution des plans.
- réaliser un rééquilibrage budgétaire pour ramener la dette à un niveau plus prudent.
- accroître la mobilisation des recettes intérieures en combinant les des mesures sur l’administration des recettes et sur la fiscalité, par exemple.
- Accroitre le soutien de la population en montrant les avantages à long terme des mesures, dont entre autres l’adoption de mesures compensatoires, l’utilisation efficace, juste et transparente deniers publics de manière.
« TAMPA EXPRESS » numéro 0082 du 30 juillet 2025
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