Le Palais des Congrès de Kara a servi de cadre du 11 au 14 août dernier, a un atelier de renforcement de capacité des acteurs des journalistes, influenceurs, auteurs, artistes et compositeurs de toutes les régions du pays, sur la clarification des valeurs en matière des Droits en santé sexuelle et reproductive (DSSR). Initiée par l’Association Togolaise pour le Bien-Etre Familial (ATBEF), cette rencontre a permis de renforcer leur engagement à créer et à partager des récits positifs sur les services de DSSR et d’avortement sécurisé au Togo.
Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du projet « Global EmpowHer, Garantir aux femmes, aux jeunes filles et aux communautés marginalisées un accès inclusif aux services de santé sexuelle et reproductive », financé par Global Affaires Canada. Au total 25 participants dont 07 femmes ont approfondi leurs savoirs et connaissances sur les avortements clandestins. Les participants ont été outillés, pour qu’à leur tour, qu’ils puissent créer et diffuser des récits positifs sur la santé sexuelle et reproductive. Ceci, afin de sensibiliser les communautés et de lutter efficacement contre les avortements clandestins qui occasionnent de nombreuses complications et des décès prématurés.
À travers une clarification de valeurs, les participants ont été appelés à s’engager dans des débats constructifs et à interpeller les décideurs à œuvrer pour l’accès à une santé sexuelle et reproductive (SDSR). L’initiative vise également, à briser les tabous, promouvoir l’information juste et encourager des choix éclairés pour une réduction durable des risques liés aux pratiques clandestines.
Plusieurs ateliers ont été tenus sur les approches novatrices pour surmonter les obstacles à l’accès au DSSR, en s’appuyant sur des solutions locales et en intégrant les perspectives des communautés ; obtenir des animateurs, rédacteurs en chef, des journalistes et des activistes, l’engagement pour diffuser des messages et des débats positifs incitant les décideurs à prendre des mesures concrètes pour améliorer l’accès aux DSSR et les avortements sécurisés.
Selon M. Hervé Koffi Ouagbeni, Responsable Programmes Jeunes à l’ATBEF, les questions de l’avortement dans les communautés sont compliquées à aborder. C’est ce qui fait que les femmes sont moins sensibilisées à la chose et se retrouvent seules face à des situations de risque.
« Aujourd’hui, nous savons que la question des droits en matière de la santé sexuelle constitue un sujet tabou. Quand on veut parler de l’avortement, cela devient encore compliqué. Malgré tout, nous avons jugé utile d’organiser cet atelier de clarification des valeurs à l’intention de cette cible pour qu’elle puisse préserver une information vraie et juste auprès des couches vulnérables afin que nous puissions bouter les avortements clandestins et à risque hors de notre pays » a ajouté Hervé Koffi Ouagbeni. Pour lui, dans le cadre de la santé sexuelle et reproductive, il faut retenir que, les jeunes font face aux grossesses non désirées et aux IST/VIH sur fond d’absence d’une formation sur l’ESC et d’accès aux informations de qualité en DSSR.
Des statistiques montrent que le taux des avortements clandestins au Togo est élevé. Or cette pratique bien que réglementée par des lois, devrait être améliorée. Mais ce qui n’est pas le cas. Toujours selon Koffi Ouagbeni, plusieurs normes et valeurs influencent la question des avortements au Togo et continuent d’augmenter les avortements clandestins. A cet effet, il a souligné qu’il s’avère nécessaire de continuer les actions de soutien, d’accompagnement et de protection des adolescents et jeunes pour des services d’avortements sécurisés.