À Kpalimé ce 29 Août 2025, quarante-cinq députés de l’Assemblée nationale, dont quatre femmes, ont participé à un atelier résidentiel organisé par l’Association Togolaise pour le Bien-Être Familial (ATBEF), en collaboration avec Ipas Afrique Francophone et la Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant. L’objectif était de renforcer la compréhension et l’engagement des parlementaires en matière de droits en santé sexuelle et reproductive, afin de favoriser un environnement législatif plus protecteur pour les femmes et les jeunes filles togolaises.
À en croire les organisateurs, malgré la ratification du Protocole de Maputo et l’adoption d’une loi sur la santé de la reproduction en 2007, la situation demeure préoccupante. La mortalité maternelle reste élevée, avec 362 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2024, et de nombreuses complications sont encore liées aux avortements clandestins, conséquence de l’absence de textes d’application et d’un accès limité à des services sécurisés.
Les échanges entre les députés et les partenaires ont été riches et constructifs. Ils ont porté sur la situation des droits en santé sexuelle et reproductive au Togo et dans le monde, les obligations juridiques nationales et internationales, ainsi que sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. À en croire certains participants, les exercices de clarification de valeurs ont permis aux députés de partager librement leurs perceptions et de débattre des enjeux éthiques et sociaux entourant l’avortement sécurisé.
La Directrice exécutive de l’ATBEF a insisté sur l’importance d’un appui législatif concret pour traduire les engagements du pays en actions effectives. Le représentant d’Ipas Afrique Francophone a réaffirmé le soutien technique et stratégique de son organisation, tandis que le Directeur de la Santé de la Mère et de l’Enfant a rappelé la priorité nationale accordée à la santé maternelle. La présence du Président de l’Assemblée nationale lors de la troisième journée des travaux a marqué un signal fort. Il a encouragé les députés à transformer les réflexions de l’atelier en propositions de loi concrètes, inscrivant durablement la santé sexuelle et reproductive au cœur du développement et de l’État de droit.
À l’issue de l’atelier, plusieurs recommandations ont été formulées : réviser la loi de 2007 sur la santé de la reproduction, élaborer et adopter ses textes d’application, étendre les formations à tous les parlementaires et organiser des rencontres régulières entre les commissions parlementaires et le ministère de la Santé.
Cet atelier constitue un pas décisif vers un cadre normatif protecteur, capable de garantir aux femmes et aux jeunes filles un accès effectif à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité, sécurisés et respectueux de leurs droits fondamentaux.
Amen TEWOU
« TAMPA EXPRESS » numéro 0084 du 12 septembre 2025